À Marseille, les habitants du quartier Grands Carmes dénoncent le stationnement anarchique : "Ça devient dangereux"

C'est une journée normale qui commence dans le quartier historique des Grands Carmes. Des voitures garées sur les trottoirs, d'autres dans des renfoncements improbables, d'autres encore garées en double file ou le long de trottoirs pourtant marqués d'une bande jaune pendant que des véhicules en tous genres cherchent désespérément une place libre.

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"C'est l'anarchie la plus complète. Les gens viennent se garer ici pour aller en ville car ils ne veulent pas payer le stationnement" déplore Chérif Chouter, vice-président du CIQ (Comité d'intérêt de quartier).

"Si ça brûle, aucun véhicule de pompier ne peut passer par ici"

Depuis des mois, le quartier est au bord de l'asphyxie. "Regardez cette voiture grise, elle est garée devant un accès pompier et devant une entrée de garage. On ne peut même plus accéder à nos parkings" souffle Pierre, habitant de la rue du Terras. "Les places de stationnement sont squattées par des voitures ventouses de deux sociétés qui restent pendant des semaines entières. Et de l'autre coté de la rue, malgré le panneau, des voitures se garent là où c'est interdit", peste Michèle, qui promène son chien Tobby dans le quartier.

Ce qui inquiète le CIQ, c'est le caractère dangereux de ce stationnement anarchique. "S'il y a un incendie près de la crèche, aucun véhicule de pompier ne peut passer ici, ça brûlera" redoute Chérif Chouter.

Une piste cyclable qui sert de parking aux bus des croisiéristes ?

Les riverains dénoncent également la situation sur le boulevard des Dames. "Il y a une piste cyclable toute neuve, elle sert de parking ! Parfois, pendant deux heures, il y a des camions qui livrent des voitures et qui l'occupent. Il y a des voitures stationnées, mais surtout les bus qui attendent le retour des croisiéristes", raconte Michèle.

Des propos confirmés par le président du CIQ, Frédéric Vidal : "Les bus attendent sur la piste cyclable pendant des heures, en laissant tourner leur moteur pour que les chauffeurs aient la climatisation. Les habitants respirent cet air pollué, parfois il y a des automobilistes qui en viennent presque aux mains avec les conducteurs de bus."

Vidéoverbalisation et piétonisation pour retrouver de la tranquillité ?

Devant une telle situation, les habitants demandent des amendes pour les véhicules les plus gênants. "Il y a trois caméras fonctionnelles dans le quartier, elles doivent servir à ça. Et puis les policiers municipaux qui passent souvent, il faut qu'ils mettent un peu d'ordre là-dedans. On étouffe" reconnait chérif Chouter.

Frédéric Vidal réfléchit aussi à long terme. "Il y a longtemps, le quartier des Grands Carmes était piéton. Les enfants jouaient dehors, on avait une vraie vie de quartier. On voudrait des bornes escamotables pour les riverains avec un système de badge pour les véhicules autorisés. Ça permettrait de retrouver un peu de quiétude".

Cette piétonisation devrait commencer par la rue qui dessert l'école du quartier. La mairie de secteur se dit prête à étudier une piétonisation plus large.