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Bobigny inaugure un square au nom de Boughéra El Ouafi, premier Africain à avoir remporté une médaille d'or aux JO

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C'est un champion oublié, il a pourtant été le premier athlète originaire du continent africain à être sacré lors de Jeux Olympiques, en remportant le marathon à Amsterdam en 1928. La ville de Bobigny a inauguré ce mercredi un square Boughéra El Ouafi.

Boughéra El Ouafi en 1928, au stade Yves-du-Manoir à Colombes
Boughéra El Ouafi en 1928, au stade Yves-du-Manoir à Colombes © Maxppp

La ville de Bobigny a rendu hommage, ce mercredi, au premier sportif issu du continent africain à avoir été médaillé d'or lors de Jeux Olympiques. Son nom, Boughéra El Ouafi, a été donné à l'un des squares de la commune, situé à l'angle des rues de la République et de la gare. Une cérémonie a eu lieu sur place, en présence de sa petite nièce Jasmine Zeroug.

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La découverte du sport par la guerre

Si son nom est encore peu connu du grand public, Boughéra El Ouafi est à la croisée de plusieurs histoires, celle des Jeux Olympiques mais aussi celle de l'immigration en France. Né en 1898, dans ce qui était alors l'Algérie colonisée, le jeune homme est enrôlé dans l'armée française lors de la première guerre mondiale. C'est là que ses talents sont remarqués par sa hiérarchie. "Il découvre le sport grâce à la guerre, raconte l'historien Pascal Blanchard. Cela peut paraître paradoxal mais à l'époque, si certains sports étaient développés dans les colonies françaises, ils n'étaient pas nombreux et concernaient très peu de praticiens. C'est donc en faisant leur service militaire que les populations des colonies se sont confrontées à des disciplines qui étaient plutôt pratiquées par les élites coloniales blanches, comme l'athlétisme".

Une fin tragique

A l'issue du conflit, Boughéra El Ouafi travaille comme ouvrier aux usines Renault de Boulogne-Billancourt tout en s'entraînant en parallèle. Il termine 7e du marathon de Paris en 1924 mais s'impose quatre ans plus tard aux Jeux d'Amsterdam. La suite est plus sombre : il accepte une proposition de course rémunérée aux Etats-Unis et se trouve alors disqualifié par le comité olympique, pour qui le sport ne pouvait être pratiqué qu'en amateur. De retour en France, il meurt à St-Denis, en 1959, dans une fusillade dont les circonstances restent encore aujourd'hui assez floues. Il est enterré à Bobigny.

"C'est très important que sa mémoire soit honorée, reprend Pascal Blanchard, parce qu'il a marqué l'histoire du sport français en venant de l'empire colonial. En cela, il ouvre une histoire qui va se poursuivre ensuite avec ceux qui venaient des Antilles ou d'Afrique noire, à l'instar d'un Zidane ou d'un Benbarek". L'historien souligne aussi le courage dont il a fait preuve, en conciliant entraînement de haut niveau et travail à l'usine : "Son parcours marque lorsqu'on le raconte aux gens".

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