Ardèche : cet été, un animateur sensibilise les baigneurs et pratiquants de canoës dans les Gorges du Chassezac

Une descente du Chassezac en canoë "plutôt cool" pour Jérôme et ses copains grenoblois. "Plus d'eau que ce que nous pensions donc c'est stylé", se réjouit-il. Il admet quelques petits sauts dans la rivière depuis les rochers. Une pratique qui peut être dangereuse. Emmanuel Cazorla rappelle justement à l'ordre, avec bienveillance, les pratiquants de canoë et les baigneurs : il a été embauché pour la saison estivale par la communauté de communes du Pays des Vans en Cévennes pour faire de la prévention.

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C'est la première fois que la communauté de communes accorde des crédits pour recruter un animateur dans les Gorges du Chassezac. Deux jours par semaine, il patrouille à pied sur les plages les plus fréquentées. Deux autres jours, la patrouille se réalise sur l'eau : Emmanuel Cazorla réalise la descente complète de la rivière en canoë. "C'est un secteur que je connais beaucoup parce que je suis pompier volontaire sur Les Vans, détaille le trentenaire. J'ai des arguments : quand les gens ne veulent pas mettre le gilet [de sauvetage, N.D.L.R.], je peux leur raconter une anecdote ou un accident qui justement les sensibilise un petit peu plus que la simple amende de la gendarmerie."

Sensibilisation à l'environnement

Emmanuel Cazorla aide par exemple les néophytes en canoë dans les rapides ou invite à la bonne cohabitation entre baigneurs et canoéistes. Il joue aussi un rôle de sensibilisation à l'environnement : respecter le site du Chassezac, ne pas dénaturer le lit de la rivière en empilant des galets, ne pas risquer de provoquer un incendie avec des feux de camp.

À tout juste 13 ans, Léni a bien remarqué du changement. Le Lillois vient en vacances en Sud-Ardèche depuis dix ans : "Je nage avec mon masque et parfois, je croise un papier, décrit le garçon. Il y a déjà beaucoup de saletés dans les villes, alors, dans les rivières, il faudrait que ça reste propre et beau." Pour l'animateur saisonnier, Emmanuel Cazorla, attaché à son Chassezac, plus il y aura de touristes, plus le secteur nécessitera une protection face à sa fragilité.

Bientôt une jauge pour les canoës ?

La communauté de communes du Pays des Vans en Cévennes réfléchit d'ailleurs à établir une jauge quotidienne de passage en canoës sur Le Chassezac. "Quand on voit que sur certains sites touristiques, des calanques, de Cassis ou autres, la sur-fréquentation commence à poser des problèmes, commence Lionnel Robert, vice-président en charge du tourisme et de l'aménagement, nous ne voudrions pas détériorer le site." L'animateur saisonnier a réalisé un comptage un jour par semaine : jusqu'à 800 canoës les jours de pointe sur Le Chassezac. La communauté de communes pense à une jauge de 900 canoës par jour. L'élu pense aussi à préserver la qualité d'accueil des touristes pour ne pas "quitter les bouchons en ville et se planter (sic) dans les bouchons sur Le Chassezac".