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À La Châtre, les travaux de sauvegarde de la Maison rouge vont s'achever

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Les travaux avancent à la Maison rouge. Construite en 1478, elle est un peu à La Châtre ce que la Tour Eiffel est à Paris. Ce patrimoine appartient à une famille de confiseur et à la mairie. Malgré la différence de financement, les travaux, menés en bonne intelligence, s'achèvent bientôt.

La Maison Rouge à la Châtre
La Maison Rouge à la Châtre - Clothilde Loiseau (avec son aimable autorisation)

À La Châtre, les travaux de sauvegarde de la Maison rouge vont s'achever. Ce patrimoine sans égal appartient à la famille de Clothilde Loiseau depuis plus de 40 ans. "Mes grands-parents l'ont acheté en 1980. Je suis très fière et reconnaissante de ce qu'ils en ont fait", assure celle qui est aussi la propriétaire d'une boutique de confiserie très connue dans la ville. La municipalité justement a racheté une partie du bâtiment il y a une dizaine d'année pour mener d'importants travaux sous le contrôle de l'architecte des Bâtiments de France.

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Les travaux minutieux doivent être respectueux de l'édifice. La partie publique, elle, a un programme de travaux chargé avec rénovation de la charpente, des enduits et des menuiseries et de tous les bois anciens qui constituent la façade.

Deux parties, deux financements

De l'autre côté de l'édifice, le "côté privé est entretenu" explique Clothilde Loiseau, mais des travaux restent nécessaire pour assurer la survie de la bâtisse multicentenaire. Des travaux de sauvegarde étaient d'ailleurs programmés. Mais il est difficile en fait de conjuguer des programmes de travaux avec deux régimes de financements différents, qui plus est des travaux avec des agendas et des avancements compatibles entre les deux parties de la Maison rouge. Ainsi, "nous avons attendus pour refaire la toiture" explique encore la propriétaire de la partie privée, "en même temps, et avec la même entreprise". De cette façon, "la jointure ne se voit pas". Mais la comparaison s'arrête là car la ville a élaboré un montage financier de 400.000 euros, abondés de 86.000 euros accordés par le Département de l'Indre. Marc Fleuret, président du Département de l'Indre, Gil Avérous, en tant que vice-président délégué au Patrimoine et à l'Aménagement ainsi que François Daugeron, conseiller départemental, se sont rendus sur place pour constater l'avancement des travaux le 12 septembre 2024. En tout, La Châtre met 200.000 euros en fonds propres.

Montage photo montrant la maison rouge sous deux angles différents
Montage photo montrant la maison rouge sous deux angles différents - Clothilde Loiseau (avec son aimable autorisation)

Autre différence, la Fondation du patrimoine de Stéphane Bern soutient le projet de la partie publique alors que la partie privée, elle, ne peut pas réglementairement y prétendre, car la Maison rouge fait partie des bâtiments classés. La Fondation du patrimoine a récemment lancé une cagnotte pour la seule "partie publique" de la bâtisse centenaire. Aux yeux de Clothilde Loiseau, cette campagne a commis un faux pas en utilisant l'image du bâtiment pour sa campagne, un impair selon elle car la campagne concerne l'autre partie du bâtiment. De son côté, la Fondation du patrimoine souligne les mérites de ce propriétaire soucieux de sauvegarder le bien commun. Quoi qu'il en soit, les propriétaires privés et publics sont absolument disposés à avancer ensemble pour sauvegarder le bâtiments et les différentes façades.

Des travaux et des découvertes

Une étude a permis de dater la charpente, explique Patricke Judalet le maire de la Châtre. "Le bois qui la compose aurait abattu entre 1477 et 1478, très probablement dans la forêt Tronçais, dans l'Allier, non loin du Cher. "Cette charpente a été remaniée en 1714. Les enduits, qui sont des enduits à base de chaux, de colorant et de crin de cheval, se sont révélés assez dégradés. Plusieurs solutions ont donc été essayées. La dernière prise en compte, consiste à récupérer des enduits existants et de les mettre à tremper dans de l'eau, avant d'ajouter un petit peu de colorant de base pour les réappliquer entre les entre les bois qui ornent cette façade extérieure. Certaines sont abîmées, donc il faut les reprendre". Pour ces missions délicates et précises, le maire a confiance dans les corps de métiers et l'entreprise engagée dans les travaux pour les deux parties.

Natif de la ville, Patrick Judalet fait état "de découvertes passionnantes" sur l'histoire du bâtiment. "On a découvert, à la faveur du retrait de certains doublages des peintures sur un espace, des frises. On va essayer de les dater, de les répertorier." Autre découverte, moins bonne sans aucun doute, "une poutre qui soutenait tout le pignon du bâtiment qui se trouvait sous le niveau de la rue, puisque la rue a dû être surélevée, et qui était très abimée. Donc il nous faut changer cette poutre maîtresse qui supporte toute l'ossature du bâtiment. Et pour la changer, il nous faut étayer afin de remettre une pièce de bois à l'identique et au même endroit et de la même manière. Donc, ça c'est assez spectaculaire. C'est un petit événement dont on se serait bien passé". Mais "on va jusqu'au bout de la restauration patrimoniale qui est importante".

L'ensemble des travaux de réfections devraient s'achever dans quelques semaines. Après les travaux, la mairie revendra la partie publique de la maison "sans plus-value", en ayant redonné un avenir à ce bâtiment emblématique si particulier pour les Castrais. Une survie permise également par la mobilisation obstinée de la partie privée du bâtiment depuis de nombreuses années. Un peu comme un bâtiment dont les multiples façades forment un écrin unique.

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