Législatives 2024 : l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault tracte devant le Super U de Varades

"Vous voulez un petit papier ?" Jean-Marc Ayrault tracte devant le Super U de Varades. Une dame se demande bien où elle l'a vu : "Votre tête ne m'est pas inconnue, j'ai dû vous voir sur des affiches". "C'est bien possible", répond en riant l'ancien Premier ministre et maire de Nantes.

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Mais la tête d'affiche aujourd'hui, c'est Jean-Claude Raux, le député écologiste sortant. L'ancien maire de Saffré est un élu local qui n'a rien d'un extrémiste selon Jean-Marc Ayrault : "Je trouve ça insultant pour lui, on sait bien qu'il n'a pas le couteau entre les dents. Je suis venu en toute sincérité lui apporter mon soutien. C'est un député qui a fait un superbe travail et est très apprécié de la population."

Certains clients, poussant leur caddie, s'arrêtent pour prendre un tract et discuter. Cet homme accuse le député sortant : "Monsieur s'allie avec le Nouveau Front populaire, avec des antisémites et tout ça. C'est la même chose que Ciotti qui s'allie avec le Rassemblement national." Réponse de Jean-Claude Raux : "Non ! Moi, je siégeais au groupe écologiste et je ne me sens pas responsable des propos de Jean-Luc Mélenchon, ni de ses attitudes."

D'accord ou pas, l'important pour le député sortant, c'est de garder le lien avec les électeurs : "Quand on n'arrive plus à échanger, je ne dirais pas que c'est le début de la fin mais en tout cas c'est le début d'une autre ère. Et c'est important de garder..." "Le dialogue, tout à fait !", reprend l'homme, qui lui avoue être un partisan du Frexit et ne votera pas pour lui. "Je ne vous en voudrai pas", rigole Jean-Claude Raux.

Le député sortant a toute une équipe avec lui, pour tenter de convaincre les électeurs. Comme cet ancien routier, qui juge le monde trop égoïste : "Quand vous voyez les politiques ou les grands comme Total, ils ramènent tout à eux. Il n'y a plus de partage, plus rien. Il y a 40 ans, c'était... " L'homme est interrompu par un militant : "L'objectif du Nouveau Front populaire, c'est quand même de repartager, de redistribuer." "Ouais, ouais, je sais pas", répond l'électeur pas convaincu. Dimanche, il votera blanc comme au premier tour.

Le candidat, enseignant en lycée professionnel pendant près de 25 ans, sait à qui il s'adresse dans cette circonscription rurale, qui a voté à plus de 30% pour le Rassemblement national aux européennes. Il engage la conversation avec une femme sur ce sentiment d'abandon dans les campagnes : "On a besoin de médecins, de services publics, de commerces. Et c'est ce qui fait que les gens votent RN. Par colère. Mais ce n'est pas une solution."

Il a trouvé chez cette électrice un soutien inattendu : "Les personnes étrangères, on a besoin d'elles". Elle qui travaille dans l'agro-alimentaire à Ancenis en sait quelque chose : "Personne ne veut faire ce travail pénible. Donc on a des étrangers qui viennent et ils sont gentils, on travaille bien ensemble." Le député - dont le slogan de campagne est "l'espoir d'une société sereine" - affiche un large sourire : "C'est bien ce que vous me dites, ça me redonne de l'espoir !"

Jean-Claude Raux est arrivé en tête dimanche dernier dans la circonscription Ancenis-Châteaubriant, avec un peu plus de mille voix d'avance sur le candidat RN Julio Pichon. Mais il doit faire au second tour avec une triangulaire, le maire divers droite de Châteaubriant Alain Hunault s'étant maintenu.