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Législatives 2024 : ce qu'il faut retenir du second tour

- Mis à jour le
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  • France Bleu

Le Nouveau Front populaire est arrivé en tête du second tour des élections législatives ce dimanche, devant le camp présidentiel et le RN. Le Premier ministre Gabriel Attal remettra sa démission ce lundi matin à Emmanuel Macron. Voici ce qu'il faut retenir du second tour du scrutin.

Gabriel Attal, Marine Tondelier et Jordan Bardella ont pris la parole ce dimanche soir.
Gabriel Attal, Marine Tondelier et Jordan Bardella ont pris la parole ce dimanche soir. © AFP - Ludovic MARIN / Claire Serie / Hans Lucas / Dimitar DILKOFF

À l'issue du second tour des élections législatives ce dimanche, la gauche rassemblée derrière la bannière du Nouveau Front populaire devance le camp présidentiel Ensemble et le Rassemblement national et ses alliés. Aucun des trois blocs n'obtient la majorité absolue.

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Un peu plus d'une heure après la publication des premières estimations, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé qu'il remettra sa démission à Emmanuel Macron lundi matin, précisant toutefois qu'il restera à Matignon "aussi longtemps que le devoir l'exigera". De leur côté, les membres du Nouveau Front populaire se disent "prêts" à former un gouvernement mais disent faire preuve "d'humilité" face aux nombreuses discussions qui les attendent pour y parvenir.

Enfin, le président du Rassemblement national Jordan Bardella a pour sa part fustigé "l'alliance du déshonneur" et a dénoncé des "arrangements électoraux" contre le RN.

Le Nouveau Front populaire en tête, devant les Macronistes et le RN

Avec 178 sièges de députés remportés, le Nouveau Front populaire arrive en tête du second tour de ces élections législatives. L'alliance de gauche devance le camp présidentiel Ensemble, qui obtient entre 150 sièges. Le Rassemblement national et ses alliés terminent troisièmes et obtiennent 143 sièges.

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Une participation élevée

Les électeurs ont été nombreux à se rendre aux urnes, le taux de participation est de 66,63%. C'est légèrement moins qu'au premier tour (66,71%) mais c'est la participation la plus élevée dans un second tour de législatives depuis 1997.

L'impact des barrages

Arrivé en tête au premier tour des élections législatives, le Rassemblement national (RN) s'est heurté au second tour un "front républicain" avec des désistements en cascade pour éviter des triangulaires qui auraient été à son avantage. Le parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen et leurs alliés étaient en tête au premier tour dans 258 des 501 circonscriptions encore en jeu dimanche. Ils ont au final été battus dans 154 d'entre elles, à deux tiers (109) dans des circonscriptions où il y a eu un désistement entre les deux tours.

Les duels se sont principalement soldés par des défaites pour le RN : que ce soit face au Nouveau Front populaire (90 perdus sur 152), face au camp présidentiel (105 perdus sur 128) ou face à LR (32 perdus sur 39). En revanche, la partie a été plus facile dans les circonscriptions où des triangulaires ont été maintenues. Sur les 11 où le RN était en tête au premier tour, une seule lui a échappé. Il s'agit de la 3e circonscription de l'Ardèche remportée par le député sortant divers droite Fabrice Brun, avec seulement 37 voix d'avance sur le candidat RN, arrivé deuxième devant une candidate LFI.

Gabriel Attal remettra sa démission lundi matin

La journée de lundi sera marquée par la remise de la démission de Gabriel Attal. Le Premier ministre actuel la remettra à Emmanuel Macron ce lundi matin, mais ce dernier n'est pas contraint constitutionnellement de l'accepter immédiatement. Gabriel Attal a d'ailleurs précisé qu'il restera à Matignon "aussi longtemps que le devoir l'exigera", alors que la France s'apprête à accueillir les Jeux olympiques et paralympiques.

La gauche se dit "prête" à gouverner, le RN dénonce "l'alliance du déshonneur"

Arrivés en tête, les partis de gauche ont estimé tour à tour que c'est désormais au Nouveau Front populaire de "gouverner" et se disent "prêts" à le faire. "Nous allons gouverner", a assuré la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier, quand le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a estimé que le Nouveau Front populaire "y est prêt." L'alliance de gauche "a su incarner une espérance", a souligné le patron du Parti socialiste Olivier Faure"Les Français nous demandent de réussir. Et on accepte ce défi-là", a affirmé Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, qui a perdu son siège au premier tour.

Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a de son côté fustigé "l'alliance du déshonneur" et a dénoncé des "arrangements électoraux" contre le RN, après les nombreux désistements qui ont eu lieu dans l'entre-deux-tours. "Le Rassemblement national incarne plus que jamais la seule alternance", a-t-il ajouté, promettant que son parti ne tomberait dans "aucune compromission politicienne". De son côté, Marine Le Pen a jugé que sa victoire n'était "que différée", alors que son parti juge la nouvelle assemblée "ingouvernable".

De nombreuses discussions dès cette nuit

Malgré l'arrivée en tête du Nouveau Front populaire, les représentants de la gauche disent faire preuve "d'humilité", soulignant que de nombreuses discussions vont devoir avoir lieu pour parvenir à gouverner. Marine Tondelier "oblige" son camp à privilégier le "travail et le collectif" aux "courses de petits chevaux" sur le nom du Premier ou de la Première ministre.

"Nous sommes en tête, mais on est dans une assemblée divisée (...) et donc il va falloir se comporter en adultes", a abondé Raphaël Glucksmann (Place publique). En ce sens, la députée LFI de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain a appelé les députés du Nouveau Front populaire à se réunir dès lundi "en assemblée plénière" pour proposer, à l'issue d'un vote, à Emmanuel Macron un Premier ministre qui ne sera "ni François Hollande, ni Jean-Luc Mélenchon". Selon les informations du service politique de franceinfo, les forces de gauche devaient se rencontrer dès la nuit de dimanche à lundi.

De son côté, le camp présidentiel présentera des "conditions préalables à toute discussion" en vue de former une majorité, a déclaré le secrétaire général de Renaissance Stéphane Séjourné. Gabriel Attal a lui appelé les députés à "inventer quelque chose de neuf, de grand, d'utile". "Pour cela, nous devrons assumer de tout remettre en question dès demain. Notre espace politique devra se mettre au travail pour bâtir une offre politique nouvelle", a-t-il développé.

Borne, Hollande, Ruffin, Attal, Darmanin... réélus

Plusieurs personnalités politiques de premier plan participaient à ce second tour des législatives. C'était notamment le cas du Premier ministre Gabriel Attal, qui a été réélu dans sa circonscription des Hauts-de-Seine. L'ancienne Première ministre Élisabeth Borne a elle aussi été élue dans le Calvados, tout comme le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans le Nord.

L'ancien président François Hollande a lui été élu dans la première circonscription de Corrèze, malgré une triangulaire. Le député sortant François Ruffin a annoncé sa réélection dans la 1ère circonscription de la Somme, après avoir comblé son large retard face à sa concurrente RN. En ce qui concerne les candidats "frondeurs" qui n'avaient pas été investis par la direction de LFI, Alexis Corbière, député sortant LFI, a annoncé sa réélection en Seine-Saint-Denis.

Éric Ciotti, président contesté de LR pour avoir passé une alliance avec le RN pour les législatives, a annoncé être réélu dans sa circonscription des Alpes-Maritimes. À droite, Laurent Wauquiez, Aurélien Pradié ou encore Olivier Marleix l'ont emporté lors de ce second tour.

En revanche, Olivier Véran, Sarah El Haïry, Philippe Poutou, Nicolas Dupont-Aignan, Jean Lassalle et Marie-Caroline Le Pen ont été battus.

Des scènes de joie dans les rues

Quelques groupes de sympathisants de gauche se sont réunis à Nantes, Rennes, Paris ou encore Marseille pour fêter les résultats du Nouveau Front populaire.

Des scènes de joie à Rennes, ce dimanche 7 juillet.
Des scènes de joie à Rennes, ce dimanche 7 juillet. © AFP - Sebastien SALOM-GOMIS
Des scènes de joie à Paris.
Des scènes de joie à Paris. © AFP - BABETH ALOY
Des scènes de joie à Nantes.
Des scènes de joie à Nantes. © AFP - ESTELLE RUIZ / HANS LUCAS

Une manifestation a dégénéré à Nantes, où des affrontements entre des manifestants et les forces de l'ordre se sont produits. Deux policiers sont blessés, dont un brûlé par un cocktail molotov, rapporte France Bleu Loire OcéanLe maire de Limoges a par ailleurs été frappé et insulté en marge d'une manifestation de collectifs de l'ultragauche, selon son entourage.

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