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Gouvernement de Michel Barnier : l'hypothèse d'une hausse des impôts remet en question le soutien du camp présidentiel

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  • France Bleu

Après Gabriel Attal ce mardi, c'est Gérald Darmanin qui est monté au créneau ce mercredi pour demander au nouveau Premier ministre Michel Barnier de clarifier sa position sur la question des impôts.

Michel Barnier avait déjà indiqué : "Je ne m'interdis pas une plus grande justice fiscale."
Michel Barnier avait déjà indiqué : "Je ne m'interdis pas une plus grande justice fiscale." © AFP - Sarah Meyssonnier / POOL

Il est "hors de question" de rejoindre ou de "soutenir" un gouvernement qui augmente les impôts, a prévenu ce mercredi matin sur France 2 le ministre démissionnaire de l'Intérieur Gérald Darmanin. Il soutient que l'hypothèse d'une augmentation des impôts a été évoquée à plusieurs reprises par le Premier ministre Michel Barnier, ce qui créé des divisions avec le camp présidentiel. Michel Barnier avait déjà indiqué ne pas s'interdire "une plus grande justice fiscale"  lors de sa première interview télévisée le 6 septembre, au lendemain de sa nomination. Il a de nouveau dit ce mercredi matin que la situation budgétaire du pays est "très grave".

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Le Premier ministre doit clarifier sa "ligne politique, notamment sur d'éventuelles hausses d'impôts et sur les grands équilibres gouvernementaux", pour que les députés macronistes envisagent d'intégrer son gouvernement, avait déjà lancé la veille Gabriel Attal, désormais président du groupe Ensemble pour la République (EPR) à l'Assemblée nationale. Il a indiqué avoir demandé un nouveau rendez-vous avec lui. La réunion prévue ce mercredi matin à Matignon a été annulée, a appris le service politique de franceinfo de l'entourage de plusieurs participants à cette réunion. Selon ces sources, Matignon avance des "raisons d'agenda".

Le débat a aussi été relancé avec les déclarations du gouverneur de la Banque de France, qui a suggéré ce mardi dans Le Parisien de "lever le tabou sur les hausses d’impôts" afin de réduire les déficits.

"Augmenter les impôts, c'est la facilité"

Emmanuel Macron en avait fait une de ses marques de fabrique, revendiquant 50 milliards d'euros de baisses d'impôts depuis 2017 pour les entreprises (l'impôt sur les sociétés a, par exemple, été baissé de 33,3% à 25%) ou les ménages (suppression de la taxe d'habitation, transformation de l'impôt sur la fortune ou prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital). Mais ce quasi-dogme est en passe d'être remis en cause par le déficit public qui risque de se creuser à 5,6% du PIB cette année, voire 6,2% en 2025, laissant le nouveau Premier ministre face à une délicate équation budgétaire, alors qu'il n'a toujours pas constitué de gouvernement.

"Augmenter les impôts, c'est la facilité", "je ne participerai pas à un gouvernement qui ne soit pas clair sur la question des impôts", a rétorqué ce mercredi Gérald Darmanin. Défendant "sept ans de baisse d'impôts", il a estimé qu'il "ne faut absolument pas casser cette machine économique". "Nous sommes prêts à entrer dans cette union pour le pays" mais sans "chèque en blanc", a-t-il aussi souligné.

"Nous voulons une stabilité fiscale et ne pas remettre en cause ce qui a permis de baisser le chômage et d'augmenter l'attractivité de notre pays. Revenir là-dessus serait une terrible erreur", a résumé de son côté le député macroniste Jean-René Cazeneuve, tout en se disant "ouvert" à des "augmentations très ciblées" et "ponctuelles", comme celle qui a visé les autoroutes.

Les camps politiques dans l'attente d'une position claire

Au sein des Républicains, dont est issu Michel Barnier, le cap est en théorie très ferme. "Notre conviction, c'est que sur un certain nombre de domaines, on a besoin d'une politique de droite" qui ne comprend "pas de hausse d'impôts", a ainsi réaffirmé la semaine passée le patron des députés LR Laurent Wauquiez.

De son côté, le Rassemblement national, le député Jean-Philippe Tanguy a indiqué sur BFMTV que "si c'est une mesure de justice fiscale, c'est-à-dire qu'on impose davantage les plus privilégiés et les surprofits de certaines multinationales en échange d'une baisse de la pression fiscale qui est très forte sur les classes moyennes et les classes populaires (...), là M. Barnier aura notre soutien." "S'il y a des hausses d'impôts, nous irons jusqu'à la censure, nous n'excluons rien", avait pourtant souligné vendredi dernier son collègue Sébastien Chenu.

À gauche, le soutien à une éventuelle hausse d'impôts "dépendra des détails : combien et surtout pour qui", a éludé la députée PS Christine Pirès Beaune. "Ça ouvre l'appétit", a résumé mardi le leader communiste Fabien Roussel, en sortant d'un rendez-vous avec Michel Barnier.

Le gouverneur de la Banque de France suggère "un effort" de grandes entreprises et gros contribuables

C'est dans ce contexte que le gouverneur de la Banque de France a suggéré mardi "un effort exceptionnel et raisonnable sur certaines grandes entreprises et gros contribuables" afin de réduire les déficits, "tant qu'on n'est pas revenu sous 3%" de déficit public. "Il faudra (...) lever le tabou sur les hausses d'impôts, sans toucher si possible les classes moyennes ni les PME", a affirmé François Villeroy de Galhau dans une interview au Parisien, jugeant aussi que "la France n'a plus les moyens" des baisses d'impôts "non financées" mises en place après l'arrivée à l'Elysée d'Emmanuel Macron.

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