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VIDÉO - Dans les Pyrénées, le col du Portillon a rouvert et les frontaliers sont soulagés

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Ce col frontalier entre la France et l'Espagne était fermé depuis le 6 janvier 2021, officiellement pour des raisons de sécurité. Il a rouvert ce 31 janvier 2022 dans l'après-midi, pour le plus grand soulagement des usagers de Haute-Garonne et du Val d'Aran espagnol.

Le col du Portillon a rouvert ce lundi 31 janvier.
Le col du Portillon a rouvert ce lundi 31 janvier. © Radio France - Mathieu Ferri

Après un an d'attente, le col du Portillon a rouvert ce lundi 31 janvier, dans les Pyrénées commingeoises. Ce point de passage frontalier entre la France et l'Espagne a fermé le 6 janvier 2021 sur décision de Paris, officiellement pour des raisons de sécurité, de lutte contre le terrorisme et contre l'immigration illégale. 

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Ce col du sud de la Haute-Garonne est loin d'être le plus fréquenté de la chaine pyrénéenne, mais il est utile localement, aussi bien pour les habitants de la vallée de Luchon, côté français, que ceux du Val d'Aran espagnol. Cette fermeture imposée était donc très symbolique. D'ailleurs, les élus des deux côtés de la frontière s'étaient mobilisés pour réclamer la levée du barrage.

"Pour nous, c'est un miracle" se réjouit Patrice Armengol, le gérant français d'Aran Park, le parc animalier espagnol sur les pentes du col. Il travaille habituellement avec 50% de clientèle espagnole et 50% de française. Mais le professionnel regrette le manque de clarté des autorités françaises ces derniers mois : "La réouverture s'est faite comme la fermeture, sans aucune explication."

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Des relations économiques, mais pas seulement

Cette réouverture, c'est donc un soulagement pour les Commingeois et pour les Aranais. Comme ces Luchonnais attablés dans un restaurant espagnol de Bossòst, le village au pied du col : "C'est formidable", réagit Bernard. "On passe tout le temps par le Portillon, mais on venait beaucoup moins en Espagne depuis que c'était fermé" ajoute Sylvie.

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Sachant que la raison de la fermeture, l'antiterrorisme, personne ne l'a vraiment comprise. Silvia Puertolas, la gérante du restaurant devant l'église de Bossòst, voit surtout l'impact sur les échanges franco-espagnols. Sur l'économie, mais pas seulement : "On a beaucoup d'amis qui habitent en France. Et on des relations depuis des années. Avec les Français, on a plutôt des échanges commerciaux, mais aussi de proximité. Et l'inverse est vrai".

Les Français ont plaisir à venir consommer à Bossòst, côté espagnol.
Les Français ont plaisir à venir consommer à Bossòst, côté espagnol. © Radio France - Mathieu Ferri

Même sentiment pour Christophe Deschamps, côté français. Il tient une chambre d'hôtes à Luchon et préside l'association des commerçants : "En fait, ce sont nos frères ! C'est la vallée juste à côté. Pour nous, on est autant aranais que luchonnais, et luchonnais qu'aranais. On a la même vie économique, presque. Les Français vont faire les courses en Espagne, et les Espagnols viennent faire les courses en France."

"Ce sont nos frères !"

Selon Christophe Deschamps, le golf de Luchon a perdu 90% de sa clientèle, car les habitués espagnols n'ont pas fait le détour ces derniers mois. Des Espagnols qui vont aussi pouvoir reprendre plus facilement le chemin des stations de ski de Superbagnères et Peyragudes. C'est le soulagement aussi pour certains élèves espagnols, scolarisés au lycée de Luchon. 

A Luchon, on a hâte de retrouver les Espagnols en nombre.
A Luchon, on a hâte de retrouver les Espagnols en nombre. © Radio France - Mathieu Ferri

Quel bilan sur la lutte antiterroriste ?

Officiellement, le col a donc été fermé pour des raisons de sécurité : empêcher les passages de terroristes ou de migrants. Mais des deux côtés de la frontière, ça n'a convaincu personne. Patrice Armengol estime que ceux qui auront voulu passer "seront passés à pied, à vélo, ou à moto" entre les barrières de béton disposées à un kilomètre du sommet, côté français. Sans compter les sentiers dans la montagne.

Le maire de Bossòst, Amador Marquès, en veut beaucoup à la France : "Il n'y pas d'antécédent qui justifie ce barrage. C'était une décision injuste. Surtout que nous sommes dans l'Union européenne !". L'élu aranais voit peut-être dans cet assouplissement un lien avec la présidence française de l'Union européenne. Mais en fermant ces derniers mois, Paris a peut-être voulu mettre la pression sur Madrid, en jugeant que l'Espagne ne freinait pas suffisamment les migrants.

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Dans tous les cas, la fermeture a été incompréhensible pour Alain Puente, le président de la communauté de communes des Pyrénées haut-garonnaises : "Ce qui nous paraissait surprenant, c'était qu'à 15 kilomètres de là, la frontière au niveau de Fos (Haute-Garonne) était ouverte continuellement. Parce qu'effectivement, tout le trafic franco-espagnol de poids-lourds transite sur cet axe. Mais sans qu'il y ait énormément de contrôles physiques".

La préfecture de Haute-Garonne promet davantage de contrôles sur les deux points frontières (Portillon et Fos). Quant à la policia nacional espagnole, elle était visible ce lundi 31 janvier au rond-point à l'entrée de Bossost, point de passage obligé, qu'on veuille prendre le Portillon ou la route nationale.

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