Huit cyclistes (un peu fous) de passage en Moselle pour retracer le Tour de France 1924

Ils se sont lancés le 29 juin dernier dans un pari fou, et ils sont sur le point d'y arriver ! Huit hommes venus de toute la France, âgés de 23 à 64 ans, ayant comme point commun la passion du vélo - et une moustache ! - reproduisent le tracé quasi exact du Tour de France 1924. Leur course s'appelle l'Hexagonale, et elle est à suivre sur les réseaux sociaux de l'équipe, baptisée Team Fullspeed. Près de 5.500 km au total, 360 km en moyenne par jour, à raison d'une journée de vélo suivie d'une journée de repos, le tout en quinze étapes.

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Les huit amis sont donc partis de Paris, ont longé les côtes atlantiques, la frontière espagnole, la côte méditerranéenne, sont remontés le long de l'Italie, de la Suisse et de l'Allemagne. La 13ème étape les a conduit de Strasbourg à Metz ce mardi. Ils viennent de passer une journée de repos dans la région messine, hébergés à la caserne départementale des pompiers de Saint-Julien-lès-Metz, et ils repartent ce jeudi, à 3 heures, direction Dunkerque.

Fatigués mais heureux

Ils ont déjà 4.649 km dans les pattes... "C'est plus une fatigue générale que la simple fatigue physique, on a besoin de sommeil... Mais le groupe vit bien, et on a encore des jambes !", sourit Pierre Ferré, 27 ans, à l'origine de ce Tour de France. Et puis il y a des moments qui valent le coup, comme cette arrivée devant la cathédrale de Metz, mardi soir : "Ca fait plaisir de voir une belle ville comme ça, surtout après avoir souffert sur le vélo toute la journée", ajoute Pierre Leroy, un autre des huit coureurs. L'étape Strasbourg-Metz a en effet été éprouvante, après l'ascension des cols vosgiens, mais surtout trois heures de pluie battante entre Forbach et Metz. "Je ne connaissais pas trop ce coin de France, je reviendrais bien faire un petit trip en van !", ajoute le jeune homme, originaire d'Angers.

L'équipe est entourée de quelques proches, qui se relaient pour assurer l'intendance : préparer les repas, partir en reconnaissance chez celles et ceux qui hébergent les cyclistes. En l'occurrence, ce sont les pompiers de la Moselle qui leur ont offert l'hospitalité, à la caserne de Saint-Julien-lès-Metz. "Je suis moi-même pompier volontaire, et j'ai mobilisé la filière amicaliste", explique Bruno, 64 ans, le doyen de l'aventure. "On a un accueil magnifique, ils jouent le jeu à fond et nous soutiennent. Merci aux pompiers !"

Pierre Ferré, kiné dans la vraie vie, tient à rendre hommage aux 157 coureurs qui s'étaient lancés, il y a tout juste cent ans, dans ce Tour de France "brutal". "C'est incroyable ce qu'ils ont réussi à faire, avec leur équipement de l'époque, sur des chemins de terre, aucune assistance n'était autorisée, les étapes étaient super longues, entre 280 et 480 km par jour !" Seulement 60 ont franchi la ligne d'arrivée.

Une cause à défendre : Movember

Si les coureurs roulent un jour sur deux, ils ne se reposent pas tout à fait les autres jours : l'équipe récolte des dons pour Movember, fondation qui lutte contre les cancers masculins. Pour sensibiliser le public, les cyclistes proposent des jeux-concours. Pour leur étape mosellane, ils se sont installés quelques heures au Parc Walygator de Maizières-lès-Metz, où le challenge consistait à gonfler un pneu de vélo le plus vite possible ! Les vainqueurs ont remporté des lots en lien avec le vélo.

Après une courte nuit, les coureurs repartent donc de Metz pour Dunkerque, ce jeudi : 433 km à parcourir. L'arrivée est prévue ce samedi 27 juillet à Paris.