Procès des viols de Mazan : "la honte doit changer de camp", plus de cent personnes réunies devant le tribunal à Bayonne
Une centaine de personnes se sont réunies, ce samedi 14 septembre, devant le tribunal judiciaire de Bayonne pour montrer leur soutien aux victimes de viols et plus particulièrement de la victime des viols de Mazan, Gisèle Pelicot. Un mot d'ordre, « la honte doit changer de camp ».
Unis pour Gisèle Pelicot, mais pas seulement. Une centaine de personnes se sont réunies, samedi 14 septembre, devant le tribunal judiciaire de Bayonne pour montrer leur soutien aux victimes de viols et plus particulièrement à la victime des viols de Mazan. L'action venait du collectif transféministe du Pays Basque Nord, Sutan, anciennement Maniféministe Bayonne, avec un mot d'ordre lors de ce rassemblement, "la honte et la peur doivent changer de camp".
C'est ce qu'est venue défendre Josépha, une pancarte avec le slogan "la peur va changer de camp" au-dessus de sa tête : "Ce n'est pas à elle d'avoir honte, ça doit être les violeurs. Ce sont toutes ces personnes néfastes à la société qui doivent se remettre en question." Dans la manifestation, de nombreux parents sont aussi venus avec leurs enfants, comme Séverine présente avec son fils Gabin, âgé de 12 ans. "Pour moi, c'est important qu'on soit là ensemble, tous les deux. Pour montrer notre soutien à toutes ces femmes victimes de violences sexuelles" explique la mère de famille. "Ce n'est pas normal en fait, des centaines femmes sont tuées et violées par leurs maris chaque année. Donc c'est important de soutenir leurs causes" ajoute l'adolescent.
"Les agresseurs existent, chez nos proches, nos très très proches, et ça détruit des vies, des familles"
Sur les marches du palais de justice de Bayonne, il y a aussi des associations féministes comme Sutan, anciennement Maniféministe Bayonne, ces membres sont venus soutenir ces personnes victimes de viols. "On est là pour dire merci à Gisèle et aux autres victimes qui osent et qui clament haut et fort qu'elles sont victimes. Même si c'est dur de porter plainte, on est rarement entendue et rarement écoutée. Mais c'est un combat qui nécessite de la force, d'où le slogan 'la honte et la peur doivent changer de camp'. En-tout-cas, j'ai l'impression que depuis le mouvement MeToo, il y a eu une sorte de déclenchement où effectivement, maintenant les personnes osent dire haut et fort le nom de leur agresseur, ce qui n'était pas le cas avant", raconte Audrey Béthoux, porte-parole du collectif.
Selon le ministère de l'Intérieur, en 2023, plus de 110 000 personnes ont été victimes de violences sexuelles, mais moins de 2% ont porté plainte. Estelle* a franchi le pas, non pas pour elle, mais pour sa petite fille de 8 ans, présente à la manifestation. L'enfant a été violée à l'âge de 2 ans par un membre de sa famille. Alors l'affaire Pélicot, retentit pour cette mère. "Je sais ce que c'est et ce que ça implique ces histoires. Moi, j'ai une petite fille qui malheureusement a eu le droit à ça aussi et ce n'était pas la seule victime malheureusement de son agresseur. Ils existent, ils existent chez nos proches, nos très très proches, et ça détruit des vies, des familles. Nous avons gagné notre procès contre cet homme, mais malgré ça, impossible de réconcilier notre famille" dépeint des trémolos dans la voix et les larmes aux yeux cette maman. Et dans ce rassemblement, la fille d'Estelle n'était pas la seule à avoir été victime de violences sexuelles.
*Le prénom a été modifié
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