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Le tribunal administratif rejette le recours contre l'expulsion de l'imam de Pessac

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Le tribunal administratif de Paris a rejeté ce samedi le recours contre l'expulsion Abdourahmane Ridouane, l'imam de la mosquée de Pessac. Son avocat annonce qu'il va faire appel. En attendant, il est retenu dans un centre de rétention en région parisienne.

L'imam de Pessac, Abdouramane Ridouane, avec son avocat Maître Guez Guez
L'imam de Pessac, Abdouramane Ridouane, avec son avocat Maître Guez Guez © Maxppp

Le tribunal administratif de Paris a rejeté ce samedi un recours contre l'expulsion de l'imam et président de la mosquée de Pessac en Gironde, considérée par les autorités comme "d'obédience salafiste". Le juge des référés estimant établie l'existence d'un "intérêt public" à cette procédure. Abdourahmane Ridouane (59 ans), qui dirige la mosquée Al Farouk, dans la banlieue de Bordeaux, avait été interpellé chez lui jeudi matin dans le cadre d'un arrêté ministériel d'expulsion.

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Déjà sous le coup d'une assignation à résidence durant la période des Jeux olympiques, le ministère de l'Intérieur lui reproche la diffusion sur les réseaux sociaux "d'une idéologie hostile aux valeurs et institutions de la République française", notamment des "publications à teneur antisémite et haineuse à l'encontre d'Israël et des juifs". Dans sa décision, le juge des référés a notamment relevé des "propos" et des "publications sur les réseaux sociaux" de l'imam "qui mobilisent de manière ambiguë un vocabulaire guerrier et des références à la résistance de martyrs", susceptibles "d'attiser les tensions traversant la société française".

Retenu dans un centre de rétention en région parisienne en attendant l'appel

Le tribunal a rappelé "le caractère très particulier du contexte géopolitique actuel marqué par les tensions au Proche-Orient, l'existence d'une menace terroriste durant les Jeux olympiques et paralympiques, et la recrudescence, sur le territoire national, d'actes haineux visant les communautés juive et musulmane." Le juge a également soupesé l'éventuelle atteinte portée aux libertés fondamentales d'Abdourahmane Ridouane, constatant que l'intéressé "n'établit pas que sa présence en France serait nécessaire à la poursuite de ses activités associatives". En outre, "l'ensemble de sa famille, à l'exception de son épouse, vit au Niger, où il se rend régulièrement".

En conséquence, le juge administratif a estimé que l'administration établissait "l'existence d'un intérêt public justifiant l'atteinte portée" à Abdourahmane Ridouane et a rejeté sa requête. Son avocat annonce d'ores et déjà qu'il va faire appel, selon les informations de France Bleu Gironde. En attendant, l'imam de Pessac est retenu dans un centre de rétention de la région parisienne.

Cette procédure d'expulsion intervient alors que le tribunal administratif de Bordeaux avait pourtant ordonné la semaine dernière aux autorités de "réexaminer" la demande de renouvellement de titre de séjour d'Abdourahmane Ridouane, restée sans réponse, et de lui délivrer un "récépissé" provisoire l'autorisant à travailler en France. En juin, une commission d'expulsion du tribunal judiciaire avait, de son côté, donné un avis consultatif défavorable concernant sa possible reconduite à la frontière. En 2022, des publications sur les réseaux sociaux avaient déjà conduit à une fermeture administrative de la mosquée de Pessac, finalement annulée par le tribunal administratif de Bordeaux puis le Conseil d'État.

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