"J'ai eu peur de la liberté" : l'ancien détenu qui a menacé des gendarmes en Dordogne repart en prison

"J'ai passé la moitié de ma vie en prison, je ne connais que ça. Ça m'a fait très peur de retrouver ma liberté", énonce calmement le prévenu à la barre du tribunal de Bergerac (Dordogne), ce lundi 5 février. Le 12 janvier dernier, au Fleix, dans le Bergeracois, il a menacé de mort des gendarmes pour pouvoir retourner en prison. Et c'est ce qu'il s'est finalement passé : à l'issue de l'audience ce lundi, il a été condamné à 18 mois de prison, dont six mois ferme.

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"J'ai préféré appeler les gendarmes"

Avant cela, et depuis ses 19 ans, l'homme de 47 ans a été condamné six fois à de lourdes peines, notamment pour viols. Il a passé 25 ans derrière les barreaux. Alors depuis quelques mois qu'il est libre, il dépend de son traitement : "des cachets pour réguler mon humeur. Sans ça, j'arrive pas à me contrôler, je pète des plombs", reconnait-il, lucide.

C'est ce qui est arrivé le mois dernier. Deux jours sans prendre ses médicaments, le stress, et la fatigue de son travail de palefrenier l'amènent à se disputer avec les proches qui l'hébergent. "À partir de là, ça a vraiment dégénéré. Je sais de quoi je suis capable quand je suis énervé, j’ai préféré appeler les gendarmes. Je leur ai demandé de me mettre juste une nuit en garde à vue".

"Besoin d'être à nouveau enfermé, contenu"

"Ils m'ont dit qu'ils ne pouvaient pas m'emmener sans raison valable. C’est là que j’ai eu l’idée de les menacer", raconte le quadragénaire au visage ridé, au crâne dégarni, mais aux cheveux longs attachés en queue de cheval. Il s'est énervé contre les gendarmes, les a insultés et menacés de mort avec un couteau.

Son avocate dit qu'il a eu besoin d'être à nouveau "contenu, enfermé", comme en prison, comme pendant toute sa vie d'adulte. Pour elle, c'était un "appel à l'aide, pas de la bonne manière", mais au bon moment, "avant de passer à un acte qu'il aurait pu regretter".

Les juges ont suivi les réquisitions du parquet. Le quadragénaire repart en prison, menottes aux poignets, mais avec le sourire. "On se voit dans six mois", lance-t-il à ses amis.