Incendie devant la synagogue de La Grande-Motte : "L'objectif était meurtrier" réagit le président d'Hébraïca à Toulouse

Les quatre incendies volontaires survenus ce samedi 24 juin devant la synagogue de La Grande-Motte (Hérault), à coté de Montpellier, secouent la communauté juive toulousaine. Maurice Lugassy est le président de l'association culturelle juive Hébraïca à Toulouse. Pour lui, "ces attaques ne sont pas surprenantes".

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Il explique : "Pendant longtemps, La Grande-Motte a été un lieu fréquenté par beaucoup de juifs toulousains, qui, au moment de la naissance de La Grande-Motte, ont acheté des appartements pour les vacances à cet endroit. Mais c'était il y a quinze ou vingt ans. Depuis, ce n'est plus un lieu aussi fréquenté par des populations juives, mais c'est resté probablement dans les esprits."

À Toulouse, les attentats perpétrés par Mohammed Merah ont laissé un traumatisme encore vif dans la communauté juive. "On sait que la région de Toulouse demeure un foyer actif" des actes antisémites, assure le président de Hébraïca.

L'homme suspecté des quatre incendies portait un drapeau palestinien attaché autour de la taille,  il a été filmé en train de mettre le feu à des voitures. Un des véhicules a explosé parce qu'il contenait une bouteille de gaz. Pour Maurice Lugassy, cela ne fait pas de doute, "l'objectif était véritablement meurtrier". "On retrouve les images absolument terribles des pogroms où on voit des juifs brûlés dans une synagogue", souligne-t-il.

"Prudence permanente"

Maurice Lugassy n'utilise pas le mot "peur" mais préfère parler de "prudence permanente". "Ce qui est aberrant, c'est qu'une population partie de la population française soit obligée de cacher la manière dont elle aimerait vivre, c'est-à-dire porter, ne serait ce qu'une étoile de David en pendentif. Parfois, je connais des gens qui ont la boule au ventre lorsqu'ils veulent se rendre à la synagogue, ce que la Constitution française autorise."

Quelques heures après ces incendies, toutes les préfectures ont reçu pour ordre de renforcer la présence des forces de l'ordre devant les lieux de culte juifs. Une mobilisation saluée par Maurice Lugassy : "On est une cible, mais je ne veux pas vivre comme une cible traquée, cachée, dissimulée, je veux vivre librement, dans une France libre, en tant que citoyen français libre."

Le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur démissionnaires Gabriel Attal et Gérald Darmanin se sont tous les deux rendus sur place, ce samedi, en fin de journée.