Dix ans après, le mystère de la tuerie de Chevaline est toujours intact

Les enquêteurs se sont tout d'abord tournés vers la piste du conflit familial : un règlement de compte au sujet d'un important héritage au sein de cette famille anglo-irakienne. Le frère de Saad Al-Hilli, le père de famille tué d'une balle dans la tête, a été placé en garde à vue, mais la suite des investigations n'a rien donné. 

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Le frère ? L'ex-mari ?

La vie de l'épouse de Saad al-Hilli, elle aussi tuée, a également été disséquée quand les enquêteurs ont découvert que son premier mari, un Américain, est décédé aux États-Unis, le même jour que la tuerie de Chevaline. La cause officielle du décès ? Une crise cardiaque et rien pour relier les deux affaires. 

Comme Saad Al-Hilli était ingénieur et travaillait dans une société spécialisée dans les satellites, la piste de l'espionnage industriel a été suivie, là encore sans résultat. Les enquêteurs se sont aussi demandé si la piste n'était pas plutôt locale, favorisant cette fois l'hypothèse que le cycliste d'Ugine, Sylvain Mollier, soit la cible numéro 1. Sans plus de succès.

Dix après, le dossier de la tuerie de Chevaline compte 95 tomes comprenant plus de de 8.000 pièces. Au début de l'enquête, 90 gendarmes de la section de recherche de Chambéry étaient mobilisés. Ils ont entendu des centaines de témoins, vérifié des milliers de numéros de téléphone portable, demandé des centaines d'analyses et placé plusieurs personnes en garde à vue, mais sans succès.

Ni mobile, ni arme, ni tueur

Aujourd'hui, un groupe d'une dizaine d'enquêteurs continue les investigations. Les éléments les plus importants de cette enquête hors norme ont été rentrés dans le logiciel Anacrim : un outil informatique qui permet aux gendarmes d'établir des liens entre différentes affaires. Ils gardent l'espoir, peut-être, de voir resurgir l'arme de la tuerie de Chevaline. Ce fameux pistolet Luger P06 avec lequel, le 5 septembre 2012, le ou les auteurs ont tiré à 21 reprises. En attendant, le mobile, tout comme l'identité du ou des auteurs de la tuerie de Chevaline restent une énigme.

Le 5 septembre 2012, sur les hauteurs du lac d'Annecy, au bout de la route forestière de la Combe d'Ire, quatre personnes ont été froidement abattues, trois membres d'une même famille britannique d'origine irakienne, et un cycliste originaire d'Ugine. En une décennie d'enquête, plusieurs suspects placés ont été placés en garde à vue, des centaines de témoins entendus