Séisme dans l'Ouest en juin 2023 : les travaux de la maison des doyens de La Laigne vont enfin commencer

Début mai, près de 160 familles étaient encore dans le flou le plus total sur l'avenir de leur maison à La Laigne et à Cram-Chaban, les deux communes charentaises-maritimes les plus touchées par le séisme du 16 juin 2023. Habitation détruite ou reconstruite ? Pour quelle indemnisation ? Il y a un mois, une réunion publique a permis aux sinistrés de redire leur inquiétude à l'agence d'assurance France Assureurs, convoquée par la préfecture de la Charente-Maritime, une semaine après l'annonce de la prise en charge des loyers des personnes relogées jusqu'à l'automne 2025. Une mesure renouvelable si les situations ne sont pas résolues.

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Parmi les nombreux sinistrés du tremblement de terre, Claude Marot, le doyen de la commune, et Marie son épouse. Le couple de 90 et 89 ans nous avait ouvert ses portes en juillet 2023, alors qu'il dormait dans une caravane installée à l'entrée de leur propriété, rue du pont à La Laigne. Après quasiment un an d'attente, Marie et Claude ont enfin reçu la nouvelle tant attendue : les travaux de de réparation de leur maison de toujours vont commencer dans les prochains jours. En attendant, ils vident comme ils peuvent les nombreuses pièces de leur corps de ferme.

"Il faut vider toutes les armoires, il y a 90 ans de souvenirs ici"

Pendant que Marie a le nez dans les cartons, Claude s'escrime à fermer la porte d'entrée avec un fil de fer. "Tout a bougé, ça ne ferme plus du tout". Le décor est planté. Rapidement, le doyen de la commune de La Laigne propose de faire visiter sa maison abîmée en grimpant le vieil escalier colimaçon. "Ce mur-là est décollé du mur porteur. Plus on monte, plus c'est écarté". Claude ouvre les chambres une à une. Les dégâts sont importants. Le chaos intact. Comme si le temps s'était arrêté le 16 juin 2023 à 18h38. "Ils vont enlever tous les plafonds et les tapisseries pour voir ce qu'il y a derrière, les isolations sont toutes décollées. J'espère que ce sera bien fait, de toute façon on n'a pas le choix."

Au rez-de-chaussée, Marie, canne à la main, range les souvenirs dans des cartons. Une nouvelle épreuve autant physique que psychologique : "Il faut vider les armoires, tout ranger, il y a 90 ans de souvenirs, parce que mon mari est né ici et on a reçu les héritages de nos parents." Les trois enfants du couple et les petits-enfants vont donner un coup de main pour les gros meubles. Il n'est pas question de déménager, mais de vider la maison, le temps des travaux. A l'exception de la salle d'eau et de la cuisine épargnées par le séisme. "Cette partie-là de la maison a été construite après, tout le tour a été ferraillé, du coup, elle n'a presque pas bougé", affirme Claude. Seuls quelques verres ont été cassés par les secousses.

Noël à la maison ?

Après avoir dormi dans leur caravane jusqu'à l'arrivée de l'hiver, Claude et Marie ont installé leur lit conjugal dans une des rares pièces épargnées par le séisme : celle qui servait de salle de jeux aux petits-enfants. Mais le prochain chantier (réparation, peinture, électricité) va sans doute nécessiter qu'ils retournent dormir dans leur caravane cet été. "Elle est très confortable, c'est une bonne marque. Il fait chaud dedans, mais on ouvre tout et c'est bon. On a la climatisation, mais on ne sait pas comment ça marche".

"On n'a pas à se plaindre par rapport à certains qui n'ont plus rien, il y a des familles avec des enfants", relative Marie. Si tout va bien, les doyens de La Laigne pourront revivre dans leur maison refaite et sécurisée pour les fêtes de fin d'année. Un beau cadeau de Noël, mais "on aurait préféré qu'il n'y ait pas de tremblement de terre", conclut Claude. Le montant des travaux est estimé entre 350.000 et 380.000 euros.