Qu'est-ce que le PFHxs, le polluant éternel détecté dans l'eau du robinet à Montargis et Olivet ?

Y a-t-il des polluants éternels dans l'eau de votre robinet ? Une enquête exclusive a été menée par les 44 radios locales du réseau France Bleu et la cellule investigation de Radio France pour répondre à cette question. France Bleu Orléans a participé à cette enquête en réalisant deux prélèvements, sur l'eau du robinet à Montargis et à Olivet. Dans les deux cas, des traces de polluants éternels, aussi appelés PFAS, sont présentes, en faible quantité : cinquante fois moins que la limite autorisée par la réglementation qui entrera en vigueur au 1er janvier 2026. Autrement dit, l'eau peut être consommée. Il aurait tout de même été préférable de ne pas trouver du tout de PFAS, comme dans 57% des échantillons analysés pour cette enquête de Radio France.

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La présence d'un PFAS en particulier pose question dans les prélèvements réalisés en avril dernier sur l'eau du robinet à Montargis et Olivet, prélèvements analysés par le laboratoire indépendant Ianesco. On trouve, dans les échantillons, des traces de PFHxs, un polluant théoriquement interdit depuis deux ans dans l'Union européenne car toxique. La quantité retrouvée correspond à deux nanogrammes par litre (2 ng/L) ou 0,002 microgramme. A titre d'exemple, aux Etats-Unis, l'eau est considérée comme impropre à la consommation lorsque la quantité dépasse 10 ng/L.

L'acide perfluoro-hexanesulfonique peut avoir des effets néfastes sur la thyroïde et le foie. Ce composé chimique était très employé pour la fabrication de mousse anti-incendie et de vêtements imperméables. "Ces PFAS, on leur donne un deuxième nom, les polluants éternels. Ils mettent très, très, très longtemps à se dégrader" indique Clémentine Cailleteau-Crucy, conseillère à la métropole d'Orléans en charge de l'eau potable. Cette caractéristique de persistance explique pourquoi on trouve encore du PFHxs dans l'environnement, alors qu'il est interdit. "L'eau que vous buvez, ce n'est pas de l'eau qui est tombée du ciel hier, poursuit Clémentine Cailleteau-Crucy. Les endroits où on prélève, l'eau est peut-être tombée sur la surface de la terre il y a 30 ou 40 ans. C'est peut-être à ce moment-là que ça s'est chargé. Le temps de dégradation du produit, plus l'âge de l'eau : on arrive à retrouver des polluants qui sont interdits et même plus utilisés depuis dix, vingt, trente ans."