Paris : une enseignante suspendue après avoir frappé une élève de maternelle, une enquête ouverte

Une enseignante d'une école du 15e arrondissement de Paris a été suspendue ce mardi matin par sa hiérarchie après la publication d'une vidéo la montrant en train de frapper une élève de trois ans dans sa classe. C'était une demande de la ministre de l'Éducation nationale démissionnaire Nicole Belloubet, qui souhaitait l'ouverture d'une procédure disciplinaire et "une suspension immédiate de la professeure". Dans cette vidéo, on voit une enseignante en train de violenter une élève de trois ans. Les faits se sont produits quelques jours après la rentrée scolaire, le 5 septembre.

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"Ce type de violences n'est pas acceptable, c'est une honte pour notre école", s'est insurgée ce mardi, lors d'un micro tendu, Nicole Belloubet, ministre de l'Éducation nationale démissionnaire. Dans la vidéo, l'enseignante est vue en train de frapper violemment au niveau du dos une élève en larmes avant de l'asperger d'un liquide sur la tête.  "J'ai été extrêmement choquée par les images que j'ai vues. J'ai une pensée très chaleureuse pour la famille et la petite fille qui a subi ces actes", a réagi la ministre.

"Je ne laisserai pas passer ce type de geste parce que ce n'est pas notre école", a affirmé Nicole Belloubet. La ministre a immédiatement demandé la suspension de l’enseignante. "Une procédure disciplinaire va être engagée. Nous verrons ce qu'il en adviendra", a-t-elle dit.

L'enseignante suspendue

Le recteur de Paris, Bernard Beignier, indique que l'enseignante été suspendue. "J'ai signé l'arrêté ce matin à 9h" , a-t-il annoncé sur BFM TV. "Un enfant n'a pas à subir un acte de violence et surtout pas dans une école" , ajoute le recteur, qui est allé ce mardi matin dans l'école rencontrer l'équipe enseignante.

"Pour le moment le dossier de cette enseignante ne révèle rien, elle est enseignante depuis de très nombreuses années, titulaire, et le dossier qui a été consulté ne mentionne aucun problème de quelque nature que ce soit", précise Bernard Beignier. Il rappelle également "qu'un arrêté de suspension n'est pas une sanction, c'est à la fois une mesure de protection des élèves mais aussi de la personne qui en fait l'objet".

"Il y aura une enquête pénale puisqu'une plainte a été déposée, une enquête administrative pourra conduire très certainement à un conseil de discipline et là il faut qu'on décante l'ensemble des faits qui se sont produits", explique le recteur.

Une plainte déposée

Une plainte a été déposée le 5 septembre à Issy-les-Moulineaux, a appris France Bleu Paris auprès du parquet de Nanterre, pour des "faits qualifiés à ce stade de violence sur mineur de 15 ans". Une enquête préliminaire a été confiée au commissariat d'Issy-les-Moulineaux, a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il allait se dessaisir au profit du parquet de Paris, lieu où ont été commis les faits. Selon Me Vanessa Edberg, avocate de la famille de l'enfant, la fillette de trois ans effectuait sa première rentrée scolaire en petite section de maternelle et "avait déjà reçu des coups le jour précédent, ce qu'elle avait dit à sa maman" .

"Cette enseignante est dans cette école depuis 20 ans et n'avait jamais fait parler d'elle", indique Philippe Goujon, le maire du 15e arrondissement joint par France Bleu Paris. L'élu se dit "scandalisé" par les faits et demande des sanctions disciplinaires.

Depuis les faits, cette enseignante "est en arrêt et a été remplacée dans sa classe", a précisé le recteur. Elle sera "convoquée dans les prochains jours pour être entendue". L'enseignante, "a reconnu les faits et a présenté ses excuses à la famille de la fillette", selon lui.