Embouteillage, emballage, étiquetage : après les viticulteurs, la filière girondine est aussi touchée

Alors que les viticulteurs continuent de maintenir la pression, que ce soit auprès du gouvernement, des supermarchés ou des négociants, d'autres professions du secteur viticole pâtissent de cette crise, à l'image de ces entreprises qui travaillent avec eux main dans la main : que ce soit dans le milieu de l'embouteillage, ou de l'impression de cartons par exemple.

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Retards de paiement

Ce sont des entreprises qui dépendent de l'activité des viticulteurs. C'est le cas du prestataire spécialisé dans l'embouteillage Ballarin, basé à Saint-Germain-de-Grave dans le Sud-Gironde. Travaillant avec 250 à 300 "petits viticulteurs", principalement basés eux aussi dans le Sud-Gironde, l'effet de cette crise se fait notamment ressentir sur les retards de paiement, explique Laurent Diaz, le gérant : "Il y a des difficultés de règlement pour ceux qui continuent à travailler, voire même des arrêts d'activité pour certains".

Même ressenti dans l'entreprise Maubrac située à Saint-Loubès, spécialisée dans l'emballage 100% en carton. Vincent Paquet, l'un des commerçants explique : "On sait très bien que la trésorerie, c'est la grosse problématique de nos clients. Ils ont parfois du mal à nous payer en temps et en heure". L'entreprise girondine est capable de produire jusqu'à 120.000 cartons par jour, pour des commandes allant de 20.000 emballages par mois (pour les plus petites), jusqu'à des centaines de milliers pour les domaines les plus importants.

Accompagner, malgré la "prise de risque"

Face au problème, et même si c'est une "prise de risque", l'entreprise s'adapte et accompagne les viticulteurs en difficulté jusqu'au bout : "On essaye d'aller au plus loin avec eux et de pas forcément retarder une commande parce qu'il y a une facture qui n'est pas encore réglée. C'est un gros effort pour nous parce qu'ils sont beaucoup dans ce cas-là", explique Vincent Paquet.

L'entreprise ressent une très légère baisse du nombre de clients. L'emballage étant le dernier maillon de la chaîne avant la commercialisation du vin, difficile pour les viticulteurs de passer à côté. En revanche, et c'est aussi le cas pour l'embouteillage, les commandes sont moins importantes. Inflation oblige, où le prix de la bouteille a augmenté, au plus fort, de 30%.

"Inquiétude généralisée pour la profession"

Pour ces acteurs de la filière viticole, la situation peut inquiéter. Laurent Diaz explique : "Il y a une inquiétude généralisée pour la profession, ça remet en cause la stabilité économique de l'entreprise, le fait de pouvoir garder l'ensemble de nos clients, la totalité du personnel, les investissements". Malgré tout, son entreprise s'en sort : le nombre de clients reste, mais les commandes sont moins importantes.

Vincent Paquet, commercial à Maubrac, l'entreprise d'emballage, est conscient de cette situation de crise. Ce n'est pas la première, ce ne sera pas la dernière, il reste malgré tout optimiste : "On ressent ne pas de chute spectaculaire. Mais à Bordeaux, il se passe des choses. Il y a du renouvellement et de possibilités sur les marchés. Il y en a aussi qui s'en sortent bien. Il y a toujours un moment où on passe la crise et où on se renouvelle".