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Dans l'Yonne, des maisons d'assistantes maternelles facilitent le quotidien des professionnelles de l'enfance

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Alors que le ministère des Solidarités lancera le 14 mars 2023 une campagne publicitaire pour attirer des candidats dans les métiers de la petite enfance, zoom sur le métier d'assistante maternelle, qui attire de moins en moins.

IMAGE D'ILLUSTRATION. Dans la MAM de Champs-sur-Yonne, trois assistantes maternelles s'occupent de 12 enfants en simultanée.
IMAGE D'ILLUSTRATION. Dans la MAM de Champs-sur-Yonne, trois assistantes maternelles s'occupent de 12 enfants en simultanée. © Radio France - Vincent Voegtlin

Le ministère des Solidarités lancera le 14 avril 2023 une campagne de promotion des métiers de la petite enfance. A travers des spots et des témoignages filmés, diffusés à la télévision et sur le web, le gouvernement entend mettre en lumière les métiers liés aux tout-petits, actuellement en tension. Tous les jeunes parents qui ont essayé de trouver une solution de garde pour leur bébé savent que la France manque d'assistantes maternelles, d'auxiliaires de puéricultrice ou encore d'agents de crèche.

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"C'est un enfer sur terre !" s'exclame Laurence. Selon elle, les démarches pour trouver une place dans une structure sont très fastidieuses"Concrètement si vous vous allez dans le public et que vous cherchez  mettre votre bébé en crèche, il n'y a rien : vous êtes sur liste d'attente. Dans le privé, il n'y a pas cinquante solutions. Dès lors que vous cherchez quelque chose d'un peu cocooning c'est très long, il n'y a pas assez de place aujourd'hui".

Chercher une place rapidement après le début de la grossesse

Un manque de place, c'est également ce qu'a pu constater Guillaume, papa de Ethel, 18 mois : "On a eu beaucoup de listes d'attentes. Notre fille est née en août et on nous a beaucoup dit que la rentrée était en septembre,  qu'il fallait donc revenir un an après." Laurine, elle, a eu du mal avec la pression "qu'on nous met dès la grossesse. Dès qu'on a la déclaration de grossesse il faut trouver un moyen de garde, et c'est très compliqué de se projeter quand on est enceinte depuis 3 mois. J'ai contacté quatre structures : j'ai eu une réponse positive."

Ces difficultés pour trouver une place auprès d'une crèche ou d'une assistante maternelle résultent du manque de professionnel(le)s. Assistante maternelle, puéricultrice, agent de crèche sont autant de professions qui n'attirent plus autant qu'avant. Par exemple dans la Communauté de Communes Avallon-Vézelay-Morvan, dans l'Yonne, il y avait 105 assistantes maternelles en 2015, elles ne sont plus que 61 aujourd'hui.

À Champs-sur-Yonne, 12 enfants maximum... et beaucoup de câlins

Désormais, des structures existent pour rendre le quotidien des assistantes maternelles plus facile. C'est le cas des Maisons d'assistant(e)s maternel(le)s : l'Yonne en compte une dizaine. Dans "le Monde des tout petits", installée à Champs-sur-Yonne, Murielle Cordier, Océane Goncalves et Aurélie Guerts s'occupent en simultanée de 12 enfants. Ce jour là, elles veillent sur Malo, 5 mois qui refusent de faire la sieste. C'est ce genre de moments qu'Aurélie apprécie particulièrement : "les enfants nous apportent beaucoup. Ils sont très demandeurs de câlins, d'attention, de jouer avec eux... C'est un métier varié, il y a tellement de choses à faire avec les petits qu'on ne s'ennuie pas du tout !"

Dans cette structure associative, chaque assistante maternelle est référente de quatre enfants. Mais toutes les trois s'entraident en permanence. Murielle Cordier, a fondé cette Mam après avoir travaillé pendant 16 ans à domicile. "La difficulté quand on est chez soi, c'est qu'on est isolée. Il faut ajouter à ça un taux horaire de 2.90€ brut de l'heure, ce n'est pas du tout en adéquation avec ce qu'on nous demande et notre niveau de formation. Si vous voulez dégager un peu de salaire il faut envisager de grosses amplitudes de travail."

Des conditions de travail difficiles dans certaines crèches privées

Les trois assistantes maternelles ne sont pas salariées de la structure, mais bien des parents. Chacune participe ensuite aux frais de fonctionnement de l'association. Après ces charges, il leur reste environ 1 600 euros par mois pour 50 heures de travail hebdomadaire. Des conditions difficiles, mais qui le sont encore plus dans certaines crèches privées. Océane Goncalves y a travaillé avant de rejoindre la Mam il y a un an. "J'étais payée au smic et c'était difficile : on avait beaucoup d'enfants, tout était une question de rentabilité. Il y avait un manque de personnel puisque les filles ne voulaient plus travailler dans ces conditions et que la structure ne trouvait pas à les remplacer. Sur neuf salariées, la moitié voulait partir."

Preuve qu'il suffit d'améliorer un peu les conditions de travail pour attirer des candidats : Océane a été recrutée en a peine 24 heures à la Mam de Champs-sur-Yonne. Et elle n'était pas là seule à postuler.

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