"C'est comme un village sans église" : les habitants de Brains déboussolés après la fermeture de la boulangerie

Dans les rues de Brains, des petits chevalets avec des affichettes jaunes sont installées un peu partout. "Retrouvez votre dépôt de pain à L'alimentation du coin", l'épicerie multiservices, peut-on lire sur ces petits panneaux. Une solution de secours parce que la seule boulangerie de ce village de 2.700 habitants a brutalement mis la clé sous la porte. Le 19 août dernier, elle devait rouvrir après ses vacances, mais une simple affichette a annoncé la veille au soir que l'activité ne reprendrait pas.

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Patrimoine local

Depuis deux ans, le boulanger cherchait un repreneur, mais sans obtenir satisfaction. Et l'aventure s'est arrêtée d'un coup. Le lundi 19 août au matin, les habitants ont découvert petit à petit que ce commerce essentiel ne rouvrirait pas. "Un village sans boulangerie, c'est comme un village sans église", tranche Patricia. Elle est triste de voir disparaître cette institution du village qui était ouverte depuis une centaine d'années.

"Il y a toujours eu une boulangerie à Brains", lance-t-elle. L'adjointe en charge des commerces, Michelle Jaunâtre, l'a appris en même temps que ses administrés. Le lundi matin, elle a tout de suite décroché son téléphone pour appeler le patron de "L'alimentation du coin", l'épicerie multiservices, avec une demande : servir de dépôt de pain.

Dépôt de pain

Ce dernier a tout de suite accepté. Il avait déjà joué ce rôle lorsque la boulangerie était fermée, mais cette fois Bruno Lebel s'en charge tous les jours. "C'est un dépôt temporaire, mais temporaire, ça veut tout dire, ça peut être deux jours, des semaines, des mois ou des années", lance le commerçant derrière son comptoir. Pour lui, c'était une évidence d'aider les habitants comme il le peut. Il ne fait quasiment pas de bénéfice sur ce pain qu'il vend, puisqu'il l'achète tous les jours sur la route du travail.

"C'est bien, mais quand on va à la boulangerie, ce n'est pas que pour acheter du pain, c'est dommage", glisse cette cliente qui repart avec deux baguettes sous le bras. Devant l'alimentation, Florence gare son monospace. "On est des gros mangeurs de pain, affirme cette mère de famille. On ne peut pas s'en passer, alors on s'adapte." Elle regrette la disparition de ce commerce, lieu de vie dans le village où les habitants se croisaient et discutaient.

Recherche d'un repreneur

À la mairie, on ne parle que de pain en ce moment, c'est le sujet de préoccupation des habitants. Laure Beslier, la maire, raccroche son téléphone après avoir demandé à son fils de prendre... des baguettes. "Depuis que c'est fermé, on cherche, on est en lien avec la fédération des boulangers, le pôle économique de Nantes Métropole", précise-t-elle.

L'équipe municipale et des habitants se démènent pour dénicher rapidement un repreneur. Pour l'instant, il y a quelques pistes, mais rien de concret, et surtout la solution risque de mettre un peu de temps à arriver. La maire lance donc un appel à tous les boulangers et boulangères qui seraient intéressés pour reprendre le commerce. Laure Beslier s'engage : tout le pain du restaurant scolaire vient de la boulangerie, et ça vaut aussi pour les centres de loisirs et lorsque la commune organise des animations. Elle espère que ce sera suffisant pour convaincre.