Airbnb : le nombre de meublés touristiques a explosé en cinq ans à Mont-de-Marsan

Si vous faites le test, que vous cherchez à vous loger dans l'intérieur des terres dans les Landes sur le site Airbnb, vous avez l'embarras du choix dans l'agglomération de Mont-de-Marsan. Il y a des pages et des pages d'annonces. Rien de comparable avec des communes de la côte, ni même avec Paris, encore moins Barcelone. Il n'empêche. Il y a cinq ans encore, en 2018, le phénomène Airbnb, et plus largement des meublés touristiques, restait ici confidentiel, 92 logements, selon des estimations de l'Office de tourisme. Aujourd'hui, fin 2023-début 2024, ce chiffre est passé à 275. Soit presque 200 % d'augmentation.

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De moins de 3.000 à plus 50.000 nuitées

"Ces problèmes d'hébergement ne concernent pas que Capbreton, Biscarrosse et les villes de la côte, constate le directeur de l'Office de tourisme, Sylvain Couty. Les villes comme Mont-de-Marsan où a priori on pourrait se dire "Cela n'est pas la même "touristicité"", et d'une certaine manière oui. Cela n'est pas une "touristicité" de loisirs mais de séjours professionnels. Différente. Mais qui génère des retombées économiques et est importante pour le territoire."

Effectivement, l'adjoint à la mairie de Mont-de-Marsan, Gilles Chauvin, fait le même constat. Les meublés touristiques sont utilisés un petit peu pour le tourisme, mais en grande majorité pour le travail. Des déplacements professionnels, en lien avec la base aérienne, les collectivités, Département, préfecture, mairie, etc. D'ailleurs, St-Pierre-du-Mont et Mont-de-Marsan concentrent l'extrême majorité de ces meublés touristiques (plus de 200).

Une clientèle qui vient pour le travail

Il y a une demande, cela se voit dans les chiffres que nous donne Sylvain Couty, les nuitées : "Le chiffre de 2019 pour les meublés touristiques était très très faible, 2.914 nuitées. En comparaison, l'hôtellerie c'était presque 120.000 nuitées". Aujourd'hui, on compte en moyenne 50.000 nuitées sur les plateformes type Airbnb. À côté, le chiffre pour l'hôtellerie n'a pas diminué (119.000 en 2019, 125.000 aujourd'hui).

La dynamique est donc positive pour le territoire selon Sylvain Couty. Il n'y a (pour l'instant du moins) pas eu une bascule de l'un à l'autre, bien que ce soit la même clientèle. "Avant, les gens allaient s'héberger assez loin mais étaient contraints parce que dans tous les cas leur rdv de boulot était la BA 118 (par exemple). Ils s'hébergeaient à Tartas, à Dax, et faisaient ensuite la route". Pour Gilles Chauvin, cela prouve d'ailleurs "qu'il y a un manque de places pour du locatif courte durée sur l'agglomération."

Une évolution suivie de près par les élus

"La réflexion que je me fais et que les élus partagent, cela n'est pas tant de dire "Est-ce que cela va arriver ?" Mais "Quand est-ce que cela va arriver", relate le directeur de l'Office de tourisme. C'est cela qui nous inquiète un petit peu et qui nous fait dire qu'à un moment il va falloir qu'on se rapproche des services de l'Etat."

Comme ailleurs, cela pourrait déséquilibrer le marché de l'immobilier résidentiel. "Or il y a des gens qui ont toujours besoin de se loger, de loger leur famille, et cela n'est pas évident, confesse-t-il. Donc peut-être essayer d'anticiper ces sujets, d'aller voir les services de l'Etat, l'association des maires des Landes pour essayer de travailler collectivement savoir ce que l'on fait, et quand". Actuellement, la taxe de séjour consécutive à la location de ces meublés touristiques rapporte quelques dizaines de milliers d'euros à l'agglomération. Ils sont reversés à l'Office de tourisme.