Côte-d'Or : au MuséoParc Alesia vous saurez pourquoi les athlètes olympiques étaient tous nus !

"Attention la course d'auriges va s'élancer ! Ils iront plusieurs tours de pistes à effectuer et le premier virage à gauche sera déjà dangereux avec des risques de collision. Il faut dire que ces équipages vont jusqu' à 30 km/h !" L'oreille collée contre un haut-parleur fiché dans le mur, on peut s'imaginer en train de suivre le commentaire fictif de cette course de chars si prisée dans l'Antiquité, comme on suivrait aujourd'hui à la radio le départ d'un grand prix de Formule 1.

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C'est une des nombreuses astuces de cette exposition "O Sport, des jeux pour les Dieux" qui s'ouvre ce 23 mars au MuséoParc Alésia, à Alise-Sainte-Reine. Deux grandes salles aux murs blancs et aux fresques colorées nous retracent l'histoire des ces jeux olympiques nés 8 siècles avant notre ère (en -776 selon les historiens). Alors certes, aucune trace des Gaulois là-dedans, mais peu importe, on parle bien d'une époque antique contemporaine à Vercingétorix.

Sur les murs s'étalent l'histoire de ces jeux faits pour contenter les Dieux et défier les hommes. Courses, lancers, pugilats : nous sommes au cœur des racines du sport moderne. Dans les vitrines, on découvre les poids que les athlètes utilisaient pour donner plus d'ampleur à leur mouvements, un casque de parade et un magnifique bouclier. Sur les murs, des silhouettes s'animent, courent, sautent et se battent pour nous laisser imaginer la fièvre suscitée par les athlètes dans les gradins.

Cette expo est aussi une passerelle avec notre monde contemporain. "Nous avons de véritables objets qui ont issus de l'histoire de nos J.O modernes et qui nous sont confiés par le musée olympique de Lausanne" confie Maud Goldscheider, une des commissaires de cette exposition. On vous laissera découvrir dans une vitrine l'extrême similitude (apparente) entre un disque antique et un disque moderne pour les discoboles. Il y a aussi une impressionnante série de dix véritables médailles olympiques de 1900 à nos jours, ainsi que deux torchères qui ont servi à porter la flamme olympique: l'une dessinée par Philippe Starck pour les Jeux d'Albertville en 1992, l'autre pour les Jeux de Berlin en 1936 !

Pas de médaille d'argent !

"Cela permet aussi de rappeler ce qu'étaient les Jeux dans l'Antiquité" souligne Maud Goldscheider. "Avant notre ère, pas de podiums, pas de médaille d'argent ou de bronze. Seul le vainqueur etait récompensé." Pas de place non plus pour les femmes, même pour les mères des athlètes qui n'avaient pas le droit d'approcher leurs fils durant les épreuves. De manière générale, les femmes mariées étaient exclues de l'enceinte des Jeux.  "Elles avaient leurs propres épreuves, distinctes des hommes. Des jeux baptisés Héraia" détaille Maud Goldscheider.

Dans cette expo animée et colorée, plusieurs jeux nous révèlent d'autres anecdotes, et non des moindres. En tournant une roue qui retrace le parcours d'un coureur, vous comprendrez pourquoi les athlètes antiques évoluaient tous nus. Une pratique confirmée par les statues toutes en muscles qui parsèment ces deux grandes salles

Sur la terrasse, le son de l'effort

Terminez votre visite en vous rendant sur le chemin de ronde du MuséoParc. Tout en haut du bâtiment, sur le toit terrasse, il y a une vue magnifique sur Alésia et vous serez accompagné par une incroyable bande son. Plusieurs haut-parleurs nous plongent au cœur de l'effort de sportifs modernes. On entend le duel de basketteurs, l'ambiance d'un stade de foot au moment du but, les confidences d'une boxeuse, les exercices d'un gymnaste. Un voyage sonore qui nous immerge dans le monde sportif de haut niveau.  De quoi s'évader, imaginer et donner envie de compter les jours avant les JO. Cette exposition olympique est ouverte jusqu'au 30 novembre 2024.