Passer au contenu
Publicité

Mobilisation des agriculteurs : "On est arrivé au pied du mur" selon Thomas, viticulteur et éleveur à Meyreuil

Par

Mobilisé avec les agriculteurs des Bouches-du-Rhône ce jeudi, Thomas Chaullier participe au blocage à Salon-de-Provence ce jeudi. Propriétaire de vignes et de chèvres du Rove à Meyreuil, il veut exprimer son ras-le-bol face aux revenus trop bas et à la paperasse inutile.

Thomas Chaullier est viticulteur dans son exploitation familiale, le Château des Trois Sautets à Meyreuil.
Thomas Chaullier est viticulteur dans son exploitation familiale, le Château des Trois Sautets à Meyreuil. © Radio France - Emma July

Il sera parmi les tracteurs et les véhicules qui bloqueront l'autoroute A54 ce jeudi 25  janvier. Thomas Chaullier est viticulteur et éleveur à Meyreuil, près d'Aix-en-Provence. Il est aussi président des Jeunes agriculteurs des Bouches-du-Rhône.

Publicité

Cette colère gronde depuis quelque temps. En novembre 2023, il avait déjà participé à la mobilisation des panneaux retournés. Mais sans réponse efficace des pouvoirs publics, il passe maintenant à une action plus forte. "Bien sûr, je préfère passer par le dialogue, mais quand on n'est pas entendu, des actions fortes s'imposent. C'est aussi symbolique de bloquer la route car nous sommes bloqués tous les jours dans nos exploitations. On n'avance plus, on est au pied du mur", justifie l'éleveur de chèvres de 31 ans. D'après ses échanges avec d'autres agriculteurs, beaucoup se mobiliseront dans les blocages.

"On doit pouvoir vivre de notre métier dignement"

Parmi les revendications que porte Thomas Chaullier : agir sur la rémunération des agriculteurs. "Actuellement, il y a des éleveurs qui vivent avec moins de 300 euros par mois. Comment peut-on l'accepter ? Dans les Bouches-du-Rhône, il y a des maraîchers qui se retrouvent dans des très grandes difficultés avec l'incapacité de se rémunérer", souffle-t-il.

Depuis 2018, la loi EGAlim prévoit de protéger la rémunération des agriculteurs. Elle vise aussi à répartir équitablement les revenus sur les denrées alimentaires entre la grande distribution, les industriels et les exploitants agricoles. Mais pour Thomas, elle n'est pas suffisamment respectée. "Ces deux dernières années, le prix de l'alimentaire n'a cessé d'exploser pour tous les concitoyens, mais, à côté, le revenu des agriculteurs n'a pas augmenté". Pour Thomas, il y a urgence, et le gouvernement doit réagir : "On doit pouvoir vivre de notre métier dignement".

Une journée par semaine pour l'administratif

Depuis son installation dans le domaine familial de ses parents en 2014, Thomas Chaullier n'a cessé de voir le travail administratif s'accumuler. Cette tâche, "qui n'existait pas autrefois", lui prend parfois jusqu'à une journée par semaine. Un temps précieux, qu'il aimerait consacrer à son métier en extérieur. "On nous demande de plus en plus de papiers, de déclarations, de justificatifs. Les agriculteurs n'ont pas le temps de faire cette tâche, que l'administration française a créé et qui ne sert à rien du tout", grince-t-il. Mais pas le choix : si ces tâches ne sont pas effectuées, Thomas s'expose à des pénalités.

Pour alerter sur ces difficultés, il bloquera l'autoroute A54 ce jeudi : "On en a marre, on a envie que le gouvernement et la population prennent ça en considération. Même si on sait qu'aujourd'hui une partie importante des français nous soutient et sont heureux d'avoir des agriculteurs sur leur territoire pour les nourrir et perpétuer des traditions ancestrales", conclut-il.

Comment être mieux soigné en France ?

Consultation citoyenne France Bleu X Make.org. Déserts médicaux, qualité des soins, formation et salaires des soignants, accompagnement des malades, pénuries de médicaments… ces sujets qui concernent la santé en France sont au cœur de l’actualité et de l’attention d’une immense majorité de citoyens. Partagez vos solutions, faites des propositions et donnez votre avis sur celles des autres.

Publicité

undefined