"Solidarité fourrage" : les premiers convois de paille ont quitté la Côte-d'Or

Depuis trois mois dans le Grand Est la plupart des pâtures sont totalement grillées. Dans plusieurs départements de Bourgogne-Franche-Comté, les éleveurs sont obligés de nourrir leurs bêtes avec les stocks de foin prévus pour cet hiver. Cela coûte cher d'autant que sur le marché le prix du fourrage explose. C'est pourquoi la Confédération paysanne a décidé de mettre en relation les paysans les plus durement touchés et ceux qui ont réussis à mettre du fourrage de côté. C'est ainsi qu'une centaine de tonnes de paille et de foin vont quitter la Côte-d'Or vers la Saône-et-Loire et le Jura. 

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Émilie Jeannin, membre de la Confédération de Côte-d'Or est éleveuse à Beurizot près de Pouilly-en-Auxois, elle doit faire partir trois camions chargé de plus de 60 tonnes de foin. Le premier a quitté son exploitation de la ferme de Lignières ce lundi 14 octobre 2018 au matin. Deux autres camions partiront de chez deux autres collègues, dont l'une est basée  à Dompierre-en-Montagne, en tout cela fera cinq camions qui vont quitter la Côte-d'Or pour alimenter des collègues en souffrance. Cela représente à peu près 100 tonnes. Ce n'est pas grand chose, c'est même tout petit, mais on se dit que c'est déjà mieux que rien" explique Émilie Jeannin.  

"Une tradition historique"

De son côté, Vincent Lavier, président de la Chambre d'Agriculture de Côte-d'Or, interrogé au sujet de cette opération, évoque "une tradition historique". "Le département de la Côte-d'Or fournit de la paille de manière relativement importante dans les départements voisins dans le Jura et le Doubs notamment ainsi qu'en Saône-et-Loire parce que ce sont des gros départements d'élevage avec des besoins en paille importants." 

La problématique à laquelle on est confronté cette année poursuit Vincent Lavier "c'est qu'il y a une très forte demande  des pays du Nord de l'Europe qui sont à la recherche de fourrage. Ce sont des pays qui ont des moyens financiers très importants pour en obtenir. Nous sommes démarchés par des gens de Hollande, d'Allemagne, de Belgique voire du Danemark ce qui peut être tentant pour certains". Mais historiquement la paille est vendue en Bourgogne-Franche-Comté du coup "sur notre exploitation nous ferons la même chose cette année".