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Savoie : retraite des agriculteurs, qui pour reprendre les fermes ?

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La question du renouvellement des générations est au cœur du projet de loi d'orientation agricole présenté mercredi en Conseil des ministres. En Savoie et Haute-Savoie, la chambre d'agriculture propose un outil de mise en relation entre agriculteurs et repreneurs.

Gilles Chatelain cherche à vendre son exploitation d'ici 2025
Gilles Chatelain cherche à vendre son exploitation d'ici 2025 - Gilles Chatelain

Le constat est assez alarmant : le nombre d'exploitation agricole en Savoie et Haute-Savoie a baissé de 11% en 10 ans 
(entre 2011 et 2021). Un agriculteur sur deux aura l'âge de partir à la retraite d'ici 2030. Qui pour assurer la relève ? Un tiers des dirigeants agricoles de plus de 60 ans ne sait pas ce que va devenir leur exploitation dans les 3 ans. C'est cette problématique qui est au cœur du projet de loi d'orientation agricole présenté ce matin en Conseil des ministres.

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Un outils de mise en relation entre agriculteurs et repreneurs

La chambre d’agriculture Savoie Mont-Blanc propose de mettre en relation agriculteurs et repreneurs, une inscription sur le Répertoire Départ Installation. La chambre d'agriculture écrit aux exploitants lorsqu'ils atteignent 57 ans pour leur proposer un accompagnement. L'âge moyen des exploitants accompagnés par le Point Accueil Transmission de la chambre savoyarde est de 60,28 ans. Dans nos deux départements, "184 courriers ont été envoyés au cours des trois dernières années", explique Alexandre Moulin, vice-président en charge des installations pour la chambre d'agriculture Savoie-Mont Blanc. 56 exploitants savoyards et 42 haut-savoyards se sont inscrits au cours des trois dernières années. En face, il y a 605 candidats à l'installation, "mais il faut faire matcher les projets".

Les difficultés à se loger : un frein aussi pour la reprise d'exploitations

Parmi les freins à l'installation dans les deux Savoie, explique Alexandre Moulin, il y a l'insécurité foncière  "en  Savoie et Haute-Savoie, il n'y a quasiment aucun bail écrit sur les terrains agricoles loué, surtout des baux verbaux. Il faut aussi prendre en compte la difficulté à trouver un logement sur place, notamment du fait du montant des loyers ; et le coût de la reprise." En moyenne, précise Alexandre Moulin, " il faut deux ans aux exploitants inscrits pour trouver un associé ou un repreneur ", mais "cela oscille entre un et quatre ans" .

"On fera tout pour transmettre l'outil de travail à des éleveurs"

Gilles Chatelain est installé à Bassy en Haute-Savoie, il ne s'est pas encore inscrit sur le registre de la chambre d'agriculture. Il préfère pour l’instant miser sur le bouche à oreille, étant donné précise-t-il "que l'exploitation a plutôt une bonne réputation dans le département et ainsi que la race Montbéliarde". Gilles Chatelain est le président de la Coordination Rurale des Savoie. Il est producteur de lait en zone IGP (Indication Géographique Protégée) Tomme, Raclette et Emmental de Savoie. Il travaille sur 95 hectares en polyculture élevage, avec soixante vaches laitières, cinquante génisses et pour l'instant, zéro repreneur.

Il voudrait vendre son cheptel et son matériel, dont il fixe la valeur à 350.000 euros, et louer ses murs aux repreneurs. Cela permettrait de réduire le coût de l’installation, et de compléter sa retraite, qui doit atteindre 920 euros net par mois. Il souhaite partir à la retraite d’ici 2025.  Mais il l’assure : il continuera à travailler tant qu’il n’aura pas trouvé de successeur ; et que sa santé le lui permettra.

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