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Mobilisation des agriculteurs : le revenu reste "le nerf de la guerre" selon une éleveuse de Haute-Saône

Présente dans la manifestation sur l'A36 ce vendredi 26 janvier, une agricultrice installée à Mandrevillars (Haute-Saône) témoigne de ses difficultés persistantes pour se dégager un salaire.

L'histoire familiale est rattrapée par l'actualité : issue de plusieurs générations d'agriculteurs, Émilie Rollin est venue manifester sur l'autoroute A36 ce vendredi 26 janvier, au cœur du rassemblement d'une centaine de tracteurs, dans le sens Montbéliard-Belfort-Mulhouse. Éleveuse de 45 vaches laitières, à la tête d'une exploitation de 120 hectares, l'agricultrice de Haute-Saône a partagé à France Bleu Belfort-Montbéliard son quotidien et ses interrogations sur l'évolution de sa profession.

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"Même aujourd'hui, les gens n'imaginent pas"

Émilie Rollin pense d'abord à sa famille pour se donner du baume au cœur. Mais les sentiments s'entremêlent au moment d'évoquer sa situation : "même encore aujourd'hui, les gens n'imaginent pas la masse de travail que nous avons. Il faudrait venir un mois l'hiver, un mois l'été pour comprendre" illustre celle qui est venue avec son tracteur sur l'autoroute ce vendredi.

À l'image d'une bonne partie de ses collègues, le quotidien de l'agricultrice est rythmé par des complications administratives toujours plus fortes : "j'ai la phobie quand je vois un courrier arriver. On nous demande de plus en plus des nouvelles normes" raconte Émilie Rollin, qui doit toujours s'occuper des animaux de sa ferme dans le même temps. La question des revenus est aussi révélatrice du malaise : avec un prix du lait vendu à 400 euros à Lactalis, l'agricultrice n'arrive pas à se dégager un salaire suffisant en fin de mois, sans aucun reste à vivre.

"On veut bien faire tout ce qu'on nous demande mais nous voulons être valorisé"

"Je ne comprends pas pourquoi nous ne gagnons pas mieux notre vie" s'étonne encore l'une des manifestantes de la journée. Emilie Rollin salue quand même la solidarité de la mobilisation : "ça nous réchauffe de se rassembler : on n'a plus que ça ! J'ai vu des céréaliers, des entreprises de travaux agricoles, des éleveurs polyculture, des éleveurs de bovins, d'ovins : nous sommes tous mobilisés pour un ras-le-bol général.

Guère optimiste sur les annonces du Premier ministre Gabriel Attal , l'agricultrice de Haute-Saône propose un compromis : "on veut bien faire tout ce qu'on nous demande mais il faut être valorisé par rapport à ce que nous faisons. Ne pas se donner un SMIC sur une ferme de 120 hectares avec 350 000 litres de lait, c'est inadmissible" résume Émilie Rollin, qui a manifesté pour la première fois de sa vie ce vendredi 26 janvier.

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