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Fièvre catarrhale ovine : ce que l'on sait sur cette épidémie qui inquiète les éleveurs français

Par
  • France Bleu

La fièvre catarrhale ovine, dite "maladie de la langue bleue", peut entraîner la mort des ruminants contaminés. Elle n’affecte pas les êtres humains, ni les denrées alimentaires, mais se multiplie dans les élevages français cet été. France Bleu fait le point sur la situation.

en France, c'est dans le Sud-Ouest et la Corse que la maladie frappe le plus cet été.
en France, c'est dans le Sud-Ouest et la Corse que la maladie frappe le plus cet été. © Maxppp - PELAEZ Julio/PHOTOPQR/LE REPUBLICAIN LORRAIN

Cet été, les éleveurs font face à une épidémie meurtrière de fièvre catarrhale ovine, une maladie virale touchant majoritairement les moutons, mais aussi les bovins, les chèvres et d'autres ruminants sauvages. Cette maladie, dite "maladie de la langue bleue", est transmissible par les piqûres de moucherons. Un nouveau type de ce virus, le sérotype 3, est arrivé en Europe en fin d'année 2023, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Belgique et au Luxembourg. Il s'est aussi développé ces dernières semaines dans les fermes françaises. Selon un rapport publié ce lundi par l'Organisation mondiale de la santé animale, cinq foyers étaient confirmés dans l'Hexagone.

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Pourquoi cette maladie inquiète-t-elle les éleveurs ?

La fièvre catarrhale ovine se manifeste par de la fièvre, troubles respiratoires, langue pendante, salivations, œdème de la face. La maladie peut aussi être asymptomatique. Sa détection n'entraîne pas l'abattage des bêtes, contrairement à la grippe aviaire, mais elle peut être lourde de conséquences dans un élevage. "Certaines souches virales provoquent des retards de croissance chez les animaux malades, la mort de certains animaux et des avortements chez les femelles infectées, entraînant d'importantes pertes économiques pour les éleveurs"précise l'Anses, l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail. En revanche, "cette maladie strictement animale n’affecte pas l’être humain et n’a aucune incidence sur la qualité sanitaire des denrées issues des animaux malades : viande, lait, etc."

Le nord de la France touché par un nouveau variant

Les premiers foyers du sérotype 3 ont été découverts début août dans le nord de la France, d'abord près de Maubeuge dans le Nord, à quelques kilomètres de la Belgique, où la maladie était déjà présente, puis dans l'Aisnes et les Ardennes. "J'ai perdu quatre brebis, c'est un choc"témoigne à France Bleu Champagne-Ardenne un éleveur touché à Vireux-Wallerand. Selon France Bleu, un premier foyer a également été détecté dans la Marne, où un périmètre de 150 km autour de l'exploitation concernée a été créé. De son côté, la préfecture de la Moselle a confirmé deux foyers de sérotype 3 près de Thionville. En Normandie, une zone régulée avec des restrictions a été mise en place dans 316 communes de l'Eure et de la Seine-Maritime.

Ce nouveau type de virus est scruté par les éleveurs du Sud-Ouest, inquiets, car depuis le mois de juin, eux sont déjà durement frappés par un variant plus ancien de la maladie. En Ariège, dans l'Aude et les Pyrénées-Orientales, "le sérotype 8" de la maladie "est en train de faire des ravages"alerte la Confédération paysanne. 90 foyers ont été détectés dans les Pyrénées-Orientales, plus de 1.000 brebis sont mortes et ce chiffre s'élève à 4.000 quand on ajoute les décès survenus dans l'Aude et l'Ariège, recense France Bleu Roussillon. Un premier foyer a aussi été détecté en Béarn, rapporte France Bleu Béarn Bigorre. Plus à l'est, plusieurs cas ont également été observés dans une ferme de Dordogne, selon France Bleu Périgord.

C'est en Corse qu'est recensé le plus grand nombre d'élevages touchés par des types du virus plus anciens. Depuis la mi-mai, les sérotypes 4 et 8 de la fièvre catarrhale ont provoqué la mort d'un peu plus de 1.000 brebis. France Bleu RCFM dénombre cet été 46 foyers en Haute-Corse et 21 en Corse-du-Sud.

L'État a débuté sa campagne de vaccination

Pour éviter que le sérotype 3 ne provoque une épidémie sur tout le territoire, le ministère de l'Agriculture a annoncé fin juillet la création d'une zone "régulée", du Pas-de-Calais à la Moselle, où les déplacements de bovins, chèvres et moutons sont soumis à des restrictions. Le ministère a également accéléré sa campagne de vaccination volontaire ciblée, lancée ce lundi 12 août, pour une mise en œuvre jusqu’au 31 décembre 2024. L'État assure que 6,4 millions de doses de vaccins (dont 1,1 million de doses pour les ovins et 5,3 millions de doses pour les bovins) seront gratuitement fournies aux éleveurs.

La stratégie vaccinale repose sur la définition d’une zone de vaccination volontaire comportant les régions suivantes : Hauts-de-France, Normandie, Ile-de-France, Grand-Est, Centre-Val de Loire et Bourgogne-Franche-Comté. Dans les autres régions touchées, la seule arme des éleveurs reste aussi le vaccin. Toutefois, dans la Haute-Vienne, le président de la fédération ovine dénonce, auprès de France Bleu Limousin, le coût des vaccins "inabordable pour certains éleveurs", et, pour les précédents variants, des doses "pas suffisantes en nombre".

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