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Dans les vignes de l'Yonne, on lutte contre le mildiou

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Alors que la production française de vin devrait être historiquement basse cette année, les vignerons de l'Yonne luttent contre les maladies favorisées par les pluies des ces dernières semaines. Un gros travail notamment pour les producteurs bio.

Les pluies favorisent les maladies des vignes.
Les pluies favorisent les maladies des vignes. © Radio France - Thierry Boulant

Ils lèvent le nez au ciel en permanence et consultent les prévisions météo avec une pointe d'inquiétude chaque jour : les viticulteurs icaunais attendent avec impatience le retour du soleil. Les pluies régulières de ces dernières semaines favorisent les maladies telle que le mildiou, qui s'attaque au feuillage des vignes puis aux raisins.

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Pour empêcher la prolifération de ce champignon microscopique, les vignerons de l'Yonne sont très actifs, notamment ceux qui travaillent en bio, comme François Courtet, qui est à la tête du domaine de Vaux Marquis à Champs-sur-Yonne. Son exploitation de 23 hectares est en troisième année de conversion bio. "C'est l'année la plus difficile des trois. Les deux premières étaient très faciles avec des printemps et étés secs, donc pas de problèmes. Mais là, nous rencontrons des gros soucis de maladies", constate le professionnel.

Déjà huit traitements

En agriculture biologique, les produits autorisés pour lutter contre le mildiou sont limités : "On n'a quasiment que le cuivre pour contrôler cette maladie et tous les 15 millimètres, il faut recommencer à traiter !  Donc là, on arrive déjà à huit traitements, et il va falloir faire encore au moins un ou deux", ajoute François Courtet. La pluie lave le cuivre et à chaque grosse averse, il faut donc recommencer. Chaque traitement représente une journée et demie de travail. François Courtet utilise aussi des produits naturels pour stimuler les défenses immunitaires de ses vignes et pour freiner le développement du champignon. 

Le viticulteur, François Courtet, aime cultiver une ambiance familiale dans son équipe de vendangeurs.
Le viticulteur, François Courtet, aime cultiver une ambiance familiale dans son équipe de vendangeurs. © Radio France - Thierry Boulant

Ce travail ingrat et répétitif est pourtant crucial : "Si on arrive à finir la floraison sans mildiou, c'est quasiment gagné. Ce n'est pas pour ça qu'il n'y aura pas de mildiou, mais il sera déjà sur les feuilles avant de tomber sur le raisin et sur le raisin, il n'y aura pas trop d'incidence. Ce seront des parties de raisins qui vont disparaître, mais ce n'est pas grave", précise le vigneron.

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Malgré cet été pluvieux, rien n'est perdu, un très bon millésime est encore possible, si le soleil revient, estime-t-il : "On a espoir, car la nature s'équilibre en général, alors on a vraiment de l'espoir."

Sébastien Leclerc, du domaine Sorin de France à Saint-Bris-Le-Vineux
Sébastien Leclerc, du domaine Sorin de France à Saint-Bris-Le-Vineux © Radio France - Thierry Boulant

Sébastien Leclerc, du domaine Sorin de France à Saint-Bris-le-Vineux, une exploitation d'une quarantaine d'hectares, travaille en viticulture conventionnelle. Lui aussi croise les doigts pour que le beau temps revienne, car l'humidité et le mildiou lui donnent du fil à retordre. "Il n'y a pas de méthode miracle ! On s'adapte à la météo et la météo ne nous fait vraiment pas de cadeaux, en ce moment. Les maladies se développent. C'est humide. Donc voilà, il faut traiter parce que malheureusement, on n'a pas le choix. Mais il faut trouver les créneaux : le soir, l'après midi, les week-ends."

Le viticulteur estime lui aussi qu'avec du soleil, les choses peuvent encore prendre une belle tournure : "S'il fait beau derrière, les raisins ne demandent qu'un truc, c'est de mûrir ! On a tout pour faire quelque chose de bien, mais il va falloir que le soleil vienne. Sinon, ça va pourrir. L'excès d'eau, de toute façon, ce n'est jamais bon."

Des prévisions de récolte à la baisse dans toute la France

La production française de vin devrait être en baisse de 24 à 30% au niveau national, en 2021. Un niveau "historiquement bas", selon l'estimation publiée ce vendredi par le ministère de l'agriculture. Une récolte plus faible que la moyenne, en raison notamment de l'épisode sévère de gel printanier, mais aussi à cause des maladies comme l'oïdium et le mildiou, véhiculées notamment par les fortes pluies de cet été. Pour l'heure, le rendement serait proche de celui de 1977, année où la récolte viticole avait été réduite par un gel destructeur et des précipitations estivales.

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