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Clairette de Die : "200 à 300 hectares de vignes à arracher" pour une meilleure rentabilité

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La récolte qui commencera lundi 2 septembre pour l'appellation "Clairette de Die" s'annonce bonne. Mais face à une baisse globale de la consommation de vin, les producteurs souffrent depuis quelques années. Pour s'en sortir, il faudra sans doute produire autant, mais sur moins de surface.

C'est le début des vendanges pour la Clairette de Die.
C'est le début des vendanges pour la Clairette de Die. © Radio France - Florence Gotschaux

Fabien Lombard, président de l'AOC Clairette de Die, était invité de France Bleu Drôme Ardèche ce jeudi matin :

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France Bleu Drôme Ardèche - Les vendanges devaient démarrer ce jeudi, elles vont démarrer finalement lundi avec quelques jours de retard ?

Effectivement, les vendanges sont peut-être en retard par rapport à 2022 de trois semaines ou d'une semaine par rapport à une dernière. Mais en fait, on est tout simplement dans une moyenne. Si on regarde les dix dernières années, on est à peu près dans la moyenne. On se situe sur une date de récolte correcte autour de début septembre. Les nuits ont été un peu fraîches. La maturité n'a finalement pas avancé aussi vite que ce qu'on aurait pu l'espérer. Et donc, c'est vrai que ça s'est décalé de quelques jours. Mais c'est tant mieux parce qu'en fait, ça permet aussi à tout le monde de s'organiser, de trouver ses équipes de vendangeurs et de pouvoir faire des vendanges dans de bonnes conditions. Et puis, la météo est avec nous. Il fait beau, il fait encore chaud. Les nuits, là, ont réchauffé un petit peu. Donc, la maturité va s'accélérer. Pour l'instant, tous les indicateurs sont au vert pour faire un beau début de récolte.

Question traditionnelle : elle s'annonce comment cette récolte ?

Alors, en quantité, c'est un peu variable, puisque si on revient un petit peu dans l'histoire du printemps, il y a eu un printemps qui était assez humide, donc la maladie, le mildiou sur la vigne s'est installé quand même chez certains vignerons. Donc là, parfois, ça a pu faire quelques dégâts. Ensuite, il y a eu aussi un gel de printemps qui a un petit peu aussi, sur le haut de la vallée plutôt, baissé les rendements. Bon, tout ça, mis dans l'équation, c'est toujours un peu délicat de dire la quantité. Par contre, ce qu'on sait, c'est qu'en terme de qualité, on a justement avec ces nuits fraîches, on a préservé les arômes, donc on a des beaux arômes dans les raisins, et sur des maturités qui ne sont pas trop élevées, donc c'est bien, il n'y a pas trop de sucre, mais il y a déjà des arômes, donc ça c'est plutôt intéressant, et puis surtout il y a un état sanitaire qui est parfait, puisque comme ça fait plus d'un mois qu'il ne pleut pratiquement pas, il n'y a pas du tout de pourriture, donc les raisins sont intacts.

Pour ramasser, il faut des bras. C'est une difficulté chaque année. Avez-vous trouvé tous vos vendangeurs ?

Pour vendanger toute la clairette, il faut 500-600 vendangeurs. Pour l'instant, je pense qu'il reste encore quelques places, puisqu'un certain nombre de producteurs ont leurs équipes, mais il y a encore des places sur les 500-600 vendangeurs que l'on a besoin. Il ne faut pas hésiter à appeler les caves, appeler les vignerons pour compléter les équipes.

Les viticulteurs sont confrontés à la baisse générale de la consommation de vin. La cave de Die Jaillance n'a pas caché des difficultés économiques cet été. Faudra t-il en arriver à arracher des vignes ?

On en est presque là, effectivement, puisque la situation de la Clairette n'échappe pas à la situation viticole française, Nous, ça fait 4 ans maintenant que les vignerons se serrent un peu la ceinture en baissant leur rendement. Donc ils sont en responsabilité, ils ne rentrent pas plus de vin que ce qu'ils vendent. Ca veut dire qu'on a des stocks qui sont sains. Mais malgré tout, les économies ne sont pas là puisqu'on est un peu en dessous des coûts de production. Et donc il va falloir à un moment penser à ne pas forcément faire moins de Clairette mais faire autant de Clairette sur moins de surface pour améliorer un peu le coût des entreprises. Avec un peu moins de vignes, il y a un peu moins de charges. Et ça permet comme ça de dégager un peu plus de résultats pour pouvoir investir, payer ses salariés, acheter des bouteilles...On a un déséquilibre autour de 20% entre l'offre et la demande. Et donc 20% sur la Clairette de Die qui fait 1500 hectares, c'est entre 200 et 300 hectares de vignes qu'il faudrait arracher. Alors, ce n'est pas forcément que chez un viticulteur. Chacun peut y prendre un petit peu sa part. Ça peut faire un demi-hectare par-ci, un hectare par-là.

Du coup, la question de la prime à l'arrachage va forcément se poser avec le ministère ?

C'est ce qu'on attend. Là, on est vraiment pendu aux décisions gouvernementales et on sait qu'en ce moment, il n'y a plus beaucoup de décisions qui sortent avec ce gouvernement démissionnaire. Après les vendanges. Il va falloir que le ministre de l'agriculture pose vraiment sur la table les conditions d'une prime à l'arrachage avec un montant qui permettrait de sortir honorablement des hectares de la filière.

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