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Choux d'Alsace : "il a fallu batailler pour avoir une récolte normale"

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La récolte des choux bat son plein dans le secteur de Krautergersheim dans le Bas-Rhin. La récolte a souffert du manque d'eau, notamment au mois de juin, mais reste dans la moyenne grâce à l'irrigation mise en place par les producteurs.

A Duttlenheim, la récolte de Philippe est sauvée après un mois de juin très sec
A Duttlenheim, la récolte de Philippe est sauvée après un mois de juin très sec © Radio France - Pauline Boudier

Dans le secteur de Krautergersheim, les choux précoces, récoltés au début du mois d'août, sont finalement de taille normale cette année. La quantité aussi est au rendez-vous, malgré un mois de juin très sec. Les producteurs craignaient une récolte bien en dessous de la moyenne, mais pour ceux qui ont pu irriguer leurs plantations au début de l'été, les rendements sont acceptables. C'est le cas chez Philippe Buchmann, producteur à Duttlenheim. Il est satisfait de sa production, mais si les coûts ont augmenté.

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"Il a fallu batailler pour avoir une récolte normale"

Philippe Buchmann est plutôt satisfait, ses choux ont une bonne tête : "celui-là doit fait six ou sept kilos, peut-être. C'est un poids normal pour un choux, précise l'agriculteur. Il s'est développé de manière correcte, la taille est conséquente, ce qui permet de faire de la bonne choucroute". Avec 80 tonnes de choux par hectare, Philippe est juste en dessous de la moyenne sur son exploitation, un résultat acceptable. Pourtant, ce n'était pas gagné. Le mois de juin a été particulièrement sec, si bien que les cultivateurs ont dû irriguer en masse. Une situation inhabituelle, explique le producteur : "on a déjà dû irriguer les années précédentes, il y a eu des coups de chaleur importants. Mais là, c'était tout le mois de juin, c'est exceptionnel. Pour compenser, nous avons fait cinq à sept passages d'irrigation", se rappelle Philippe.

Au volant du tracteur qui tire la récolteuse, Pierre-Antoine, le père de Philippe, ancien producteur de choux
Au volant du tracteur qui tire la récolteuse, Pierre-Antoine, le père de Philippe, ancien producteur de choux © Radio France - Pauline Boudier

Ces irrigations ont un coût : elles donnent plus de travail aux producteurs, mais demandent aussi des investissements (matériel, prix du carburant et du gazoil pour faire fonctionner les installations). Paul-Antoine, le père de Philippe est producteur de choux depuis 60 ans. Aujourd'hui, il aide son fils en conduisant le tracteur auquel est attelée la récolteuse. Il constate chaque année les conséquences de la hausse des températures : "je me souviens, dans le temps, dans ces terres là, nous n'avions pas besoin d'irriguer. Les années sont de plus en plus sèches ou chaudes. Tout le monde n'est pas équipé en irrigation. Les choux précoces, c'était vraiment la grande catastrophe cette année, admet l'agriculteur à la retraite, il a fallu batailler pour avoir une récolte normale". Heureusement, les prochaines variétés de choux, récoltés tout au long de l'automne, pourront normalement bénéficier du temps pluvieux de cet été.

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Producteurs et choucroutiers en négociations

La récolte est sauvée, mais elle a tout de même coûté plus cher à produire. L'inflation a d'abord fait flamber les prix du carburant, des engrais, les produits de traitement ou des plants, et puis l'irrigation massive à engendré des coûts supplémentaires. Résultat, les producteurs de choux estiment leur coût de production à 128 euros la tonne mais les choucroutiers, qui leur achètent les produits, proposent 120 euros la tonne. Ils sont en ce moment en cours de négociations, mais Philippe estime que c'est un prix trop juste : "si on produit à perte, personne ne veut travailler pour rien. Il serait judicieux qu'on retombe dans nos frais pour pouvoir continuer à gagner notre vie, à investir sur nos exploitations, qu'on ait envie d'en refaire les années suivantes aussi. L'objectif c'est de continuer cette tradition, ajoute le producteur, c'est un savoir-faire qui se transmet de génération en génération et qu'on ne veut pas perdre." Philippe cultive 18 hectares de choux, soit 20% de la surface de son exploitation, mais la production de choux représente 40% de son chiffre d'affaire.

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