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Il y a 100 ans : le Grand Prix automobile de France en Alsace

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Il y a un siècle, en 1922, les fous du volant du monde entier s'étaient donnés rendez-vous sur des bolides surprenants pour une course folle au sud-ouest de Strasbourg.

La tribune à Duppigheim et les coureurs à fond
La tribune à Duppigheim et les coureurs à fond - Photo d'archives
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Aujourd’hui, à l’heure où la voiture n’est plus bienvenue nulle part, je voudrais vous parler d’un temps où personne ne se posait de questions, il y a un siècle, la voiture faisait rêver tout le monde. 

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Bien sûr, la sécurité n’était pas au rendez-vous, c’était un boucan d’enfer, et il fallait compter sur les réflexes du pilote pour s’en sortir. Il y a un siècle, le 15 juillet 1922, était organisé en Alsace le Grand Prix automobile de France. Vous allez me dire ? Mais où ? L’anneau du Rhin n’était pas construit ! Dans les champs. 

Et puis, est-ce qu’on avait des routes, déjà ? Soyons clairs, non, on ne peut pas appeler ça des routes. Ça se passait au sud-ouest de Strasbourg. Jetons un coup d'œil au circuit de 13,38 kilomètres, formant un joli triangle, avec un départ et des tribunes à Duppigheim. Direction tout droit vers Entzheim, virage en épingle jusqu’à Innenheim, oui, cette route-là, vous la connaissez, elle a été goudronnée depuis. Virage à 90° jusqu’à Duttlenheim, et hop, direction Duttlenheim. Pour 60 tours de piste. Le circuit était sécurisé par des barrières, toutes recouvertes de réclame. ça n’a pas changé, ça. 60 fois ce circuit, ça vous donne un total de 802,88 km. Vous vous imaginez rouler non-stop avec un tacot vieux d’un siècle ? Sur la piste de départ, des Aston Martin, des Rolland-Pillain, des Bugatti Type 30,petit moteur poétique qu’on vient d’entendre, des Fiat 804, des Sunbeam, sur les 18 équipages, oui le pilote avait son mécanicien dans la voiture, seuls 3 finiront les 60 tours de l’épreuve, tous les autres abandonneront à cause de surchauffe, de casse moteur, d’accidents ou de bris d’essieux.

C’est un italien, Felice Nazarro, qui a remporté la course sur une Fiat, avec près d’une heure d’avance sur le deuxième, une heure et demie d’avance sur le troisième, ces deux Bugatti Type 30 n’ont pas résisté, mais elles ont fini la course. Le tour le plus rapide a été fait à 145 km/h de moyenne, le vainqueur de l’étape a quand même tenu une vitesse moyenne de 128 km par heure sur les 800 bornes, ça force le respect. On a tort de croire que les voitures de l’époque n’étaient pas rapides. Malheureusement, un drame est venu entacher la course. À huit tours de l'arrivée, le neveu du vainqueur, Biaggio Nazarro, également de l'équipe Fiat, s’est tué lorsque sa voiture s'est renversée sur lui, le mécanicien étant grièvement blessé. On est mieux qu’à l’époque, niveau sécurité des pilotes, sécurité routière en général, pensez-y quand vous prendrez la route entre Innenheim, Duttlenheim, Duppigheim et Entzheim, vos pneus suivent un siècle après ceux de valeureux fous du volant.

La page Wikipedia de la course avec tous les résultats.

1922 Strasbourg Grand Prix
Strasbourg Motor Racing Aka Motor Racing - The French Grand Prix, AKA Strasboubourg (1922)
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