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JO de Paris 2024 (basket): "De la peur dans leurs yeux", les Bleues racontent comment elle ont "fait douter" les intouchables Américaines

L’équipe de France féminine de basket est passée tout près d’un immense exploit en s’inclinant de justesse face à Team USA, ce dimanche, en finale des Jeux olympiques de Paris 2024 (66-67). Un match intense et indécis lors duquel les Bleues ont bousculé les stars américaines comme rarement.

Devant la porte entrouverte du paradis. Une main sur la poignée. L’équipe de France féminine a failli signer le plus grand exploit de son histoire face à Team USA, ce dimanche, en finale des Jeux olympiques de Paris 2024. Au terme d’un match intense et indécis, les Bleues se sont inclinées d’un tout petit point face aux intouchables Américaines (66-67). Gabby Williams a même failli arracher la prolongation, mais elle avait le pied sur la ligne à 3 points au moment de son shoot....

De quoi soulager l’équipe des Etats-Unis, qui n’avait jamais été bousculée autant dans son histoire récente. Depuis les JO d’Atlanta en 1996, les stars US avaient remporté toutes leurs finales avec plus de 20 points d’écart. De quoi mesurer l’immense performance réalisée par les Françaises, qui ont mené de 10 points en seconde période sur le parquet de Bercy.

"On avait une équipe pour leur répondre physiquement"

"Elles ont la meilleure attaque du monde et on avait un bon plan de jeu pour les contrecarrer, résume Marine Fauthoux, qui est apparue dépitée après la rencontre. "On savait que la défense était notre force principale. On s’est dit qu’on n’avait pas peur d’elles et qu’on voulait gagner. Ça échoue à un point, c’est dommage…" "On savait qu’on pouvait les accrocher et les faire douter", appuie Valériane Ayayi. "Elles ne trouvaient pas ce qu’elles cherchaient. On avait une équipe pour leur répondre physiquement. On a fait trembler les Américaines, qui n’avaient pas tremblé depuis un bon moment."

La veille, devant leur télévision, les joueuses de Jean-Aimé Toupane ont vu Victor Wembanyama et les garçons tenir la dragée haute aux Américains de LeBron James et Stephen Curry en finale. De quoi les conforter dans leur envie de faire trembler les Américaines. "Le fait de voir les matchs des gars, ça nous a encore plus motivées", assure Alexia Chartereau. "Ils n’étaient pas loin non plus (défaite 87-98). On a fait le match qu’on voulait, dans tous les aspects du jeu. On voulait les coller au score le maximum de temps possible."

"Elles n’étaient pas prêtes à ça"

"On a réussi à faire douter la meilleure équipe du monde", souligne Marine Johannès. "On les a senties pas en confiance et c’est un sentiment qu’on n’a pas tous les jours. On a respecté notre plan de jeu. On leur est rentré dedans. On a mis de l’intensité en défense. On a réussi à relancer le jeu par moments. De manière générale, on a fait un très bon match."

Un match lors duquel elles ont imposé une grosse bataille à leurs hôtes, pour les sortir de leur zone de confort. Jusqu’à les perturber. "Quand on a pris de l’avance dans le troisième quart temps, je crois qu’elles n’étaient pas prêtes à ça, témoigne Marine Fauthoux. Elles ont commencé à s’agacer. Elles râlaient entre elles. Dans leurs yeux, j’ai vu qu’elles ont eu un petit peu peur." "On l’a senti dès le début de match. On leur a mis la pression, confirme Gabby Williams. On savait qu’on en était capables. On voulait montrer qu’on était là pour gagner. Et on y a cru jusqu’au bout."

Même sentiment chez Iliana Ruppert: "C’est une très bonne équipe, avec des joueuses très fortes individuellement et on a réussi à en stopper une grande majorité. Toutes leurs joueuses n’ont pas réussi à s’exprimer comme elles le font d’habitude. On savait que ça allait être un combat et on a répondu présentes. Elles n’ont pas l’habitude d’être bousculées et d’être dans un match aussi serré sur une aussi longue période. On a vu qu’elles n’étaient pas sereines."

"On sait maintenant que c’est possible"

Une telle prestation ouvre des perspectives nouvelles pour les Françaises. Avec la certitude, désormais, de pouvoir vaincre les favorites américaines. Et pourquoi pas chez elles, dans quatre ans aux JO de Los Angeles? "Il faut compter sur le basket français et il faudra continuer à compter sur nous dans les années qui arrivent", lance Romae Bernies. "J’ai confiance en cette nouvelle génération. On a montré la voie. On sait maintenant que c’est possible. Les Etats-Unis ne sont pas si loin que ça. En 2028, il faudra aller là-bas pour récupérer ce qu’elles nous ont pris chez nous. Je pense que c’est faisable."

"Ça donne confiance pour la suite", appuie Viviane Ayeyi. "C’est un groupe très jeune, qui va continuer à travailler. Ce groupe va faire des choses, il y a plein de talents et d’envie. Ça montre que la France est là et peut produire du bon basket." Jusqu’à toucher le Graal en Californie? "A Los Angeles, je ne veux que l’or. J’ai du mal à accepter l’argent", conclut Marine Fauthoux.

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport