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JO 2024: "Il ne faut pas que ce soit pour cacher la misère", Robert-Michon explique la réticence des athlètes pour une fête nationale du sport

Porte-drapeau de la délégation française à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, Mélina Robert-Michon s'est réjouie de l'impact de l'événement sur le grand public. Si elle n'est pas fermée à l'idée d'Emmanuel Macron d'instaurer une fête nationale du sport, elle craint néanmoins que cette journée ne soit juste qu'un cache misère.

Les avis sont unanimes: les Jeux olympiques et paralympiques de Paris ont été une réussite. Et ce n'est pas Mélina Robert-Michon qui dira le contraire. Invitée de l'émission "Bartoli Time" sur RMC ce dimanche, la porte-drapeau de la délégation française à la cérémonie d'ouverture des JO est revenue sur l'impulsion que l'événement a eu, à la fois pour les athlètes que le grand public.

"Quand l'Etat et les entreprises s'alignent pour aider les athlètes et les mettre dans des meilleures conditions d'entraînement pour qu'ils puissent se préparer plus sereinement, on a vu que ça porte ses fruits. Ce sont des choses à retenir et conserver pour la suite (...) On s'est rendu compte que le sport était bien plus que du sport, socialement, c'est de la mixité, du vivre-ensemble. Il y a tellement de messages à faire passer à travers le sport, j'espère que le sport va retrouver en France sa place et qu'on arrête de le limiter au sport de haut niveau et à la santé", a notamment détaillé la lanceuse de disque.

La Française de 45 ans est consciente que le défi, désormais, est d'entretenir cette flamme. "On a vu toute l'étendue de ce que pouvait apporter le sport et j'espère qu'on va se servir de tout ça", confie-t-elle. Le président de la République a, lui, déjà sa petite idée: instaurer une fête nationale du sport, tous les 14 septembre - date de la "Parade des champions" -, dans un modèle proche de celui de la fête de la musique. Cela "permettra de réenclencher, pour la rentrée, la pratique du sport au quotidien", assure Emmanuel Macron dans les colonnes du Parisien.

"Une fête pour le sport, oui, si tout le reste suit derrière"

Mais la proposition ne fait pas l'unanimité, notamment auprès des premiers concernés, les athlètes. L'escrimeur Enzo Lefort, par exemple, ne s'est pas montré convaincu. Des réticences que Mélina Robert-Michon comprend. "Je pense que la peur c'est qu'on dise 'allez, on va faire une fête du sport, ils seront contents et ça va suffire'. Le sport doit s'entretenir au quotidien, à travers les clubs et les aides pour les clubs, toute l'année" fait-elle valoir.

Si les sportifs n'ont pas encore eu l'occasion d'en discuter avec Emmanuel Macron, la vice-championne olympique à Rio en 2016 ne ferme toutefois pas la porte à l'instauration d'une telle journée. "L'idée est bonne, c'est la rentrée donc c'est l'occasion de mettre en avant les clubs pour les jeunes qui ne savent pas encore quoi faire", concède-t-elle.

"Mais il ne faut pas que ça reste quelque chose une fois dans l'année. Le sport, c'est des bénévoles, des clubs, des athlètes et ça, ça vit toute l'année. Donc une fête pour le sport, oui, si tout le reste suit derrière. Il ne faut pas que ce soit un truc pour cacher la misère", prévient-elle. En clair: pour que le coup d'accélérateur des Jeux ne retombe pas, le sport a besoin d'un budget à la hauteur de ses besoins.

LP