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JO 2024 (escrime): "Le maillot de l'OM, c'est leur porte-bonheur", l’émotion des parents des frères Patrice, en bronze au sabre

Sébastien et Jean-Philippe Patrice ont décroché le bronze avec l’équipe de France de sabre, ce mercredi, sous les yeux de leurs parents, présents dans les tribunes du Grand Palais, et évidemment très fiers.

Ses bonds sur la piste, sa manière de haranguer le public ou de crier sa joie au visage des adversaires en ont fait la nouvelle coqueluche de l’escrime française. Sébastien Patrice (24 ans) a porté l’estocade à la manière d’un torero pour offrir le bronze à l’équipe de France de sabre, ce mercredi. Mais il n’était pas seul. Boladé Apithy, Maxime Pianfetti mais surtout son frère ainé Jean-Philippe (27 ans) ont chacun leur tout tiré et participé à ce succès collectif. Au goût évidement très particulier pour les parents Patrice, présents dans les tribunes du Grand Palais et doubles médaillés par procuration d’un seul coup.

"On ressent de l’émotion, de la fierté", confie la maman. "On est un peu ému encore. On est des parents heureux, sachant tous les sacrifices qu'ils font au quotidien. Ce sont leurs premiers Jeux et ils font une médaille."

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Le papa Philippe savoure aussi de voir ses deux fils associés à cette breloque. Si Sébastien est titulaire incontestable, ce n’était pas le cas de Jean-Philippe, remplaçant mais entré pour la petite finale. "On attendait le moment où Jean-Philippe allait tirer", explique-t-il. "Je savais qu’il était là pour faire le job. Seb était toute la journée était en mission et n’a rien lâché. Il a juste défoncé tout le monde."

Sébastien déplore les "langues de pute" contre son frère

Les frères Patrice n’étaient pas seuls en piste. Leurs potes étaient là, tout comme leur petite sœur, Aurore, 17 ans, et survoltée lors de la demi-finale perdue face à la Corée du Sud. Cette dernière pourrait bien compléter la collection de médailles de la famille dans les années à venir puisqu’elle est aussi championne du monde junior par équipe. Elle a pour même maître d’armes, Arnaud Schneider, qui fut aussi le premier de ses frères. Ce dernier a assisté au bronze avec les parents et se souvient des débuts des deux fils.

"Jean-Philippe a commencé, Sébastien a suivi", explique-t-il. "Il suivait son frère en compet' et commentait en disant: ‘j’aurais fait çi ou ça’. Il a commencé, il a pris goût et il avait le tempérament pour faire un très grand sabreur. Dans l’esprit, ce sont des vifs, ils aiment se chamailler. C’est beaucoup d’émotion et de plaisir. Ce sont mes premiers médaillés olympiques." Cette médaille devait être vécue à deux, sinon pas du tout, explique le papa:

"C’était leur rêve, ils ne se voyaient pas faire une médaille l’un sans l’autre"

"Sébastien avait dit: ‘si mon frère ne participe pas au Jeux, je ne sais pas si je veux y aller’." Le cadet a d’ailleurs un peu réglé ses comptes pour son frère après la petite finale face à l’Iran. "Comme vous le savez déjà, ça a été dur pour lui, les sélections, les non-sélections, les dires, les langues de pute comme on dit chez moi", a-t-il lancé. "C’est un mec qui les a portées, qui a montré qu’il avait sa place en équipe de France et sur un podium olympique."

Chez eux, c’est à Marseille, une ville et un club qu’il porte sous leur tenue d’escrimeurs. "Sébastien portent 100% du temps en compétition un maillot de l’OM et Jean-Philippe 80%. Ils veulent le nouveau maillot tous les ans. Ils se changent après chaque match de compet parce qu’il est mouillé, c’est leur porte-bonheur."

Nicolas Couet avec Valentin Jamin