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Athlétisme: "J'ai tenté le tout pour le tout", Samba-Mayela explique son départ aux Etats-Unis

Seule médaillée Française en athlétisme, Cyréna Samba-Mayela a la particularité d'avoir tout quitté pour préparer les Jeux olympiques de Paris aux Etats-Unis, dans l'espoir de décrocher une breloque. Un choix payant sur lequel elle est revenue vendredi.

Partir pour réussir, tel est le pari fou qu'a tenté Cyréna Samba-Mayela quelques mois avant le début des Jeux olympiques. La spécialiste du 100m haies, qui a finalement décroché une belle médaille d'argent - et seule breloque de l'athlétisme français -, est revenue sur les raisons de son départ. "Je me disais 'il va te rester quelques mois, t'as pas tout tenté'. J'étais à 12'65. Je me suis demandé comment aller chercher cette médaille et je me suis dit 'va chez ceux qui l'ont déjà fait'. Je voulais m'assurer que toutes mes décisions soient pragmatiques", s'est remémoré la Française sur L'Equipe vendredi.

En octobre 2023, elle décide donc de "tenter le tout pour le tout" et change radicalement de vie: "J'ai tout lâché, j'ai laissé ma famille, mes amis. Je me suis dit 'on donne tout, on va la faire à l'américaine'. Je ne savais pas dans quoi je me lançais exactement, mais j'étais prête à tout pour réussir". Elle se sépare de son entraîneur Teddy Tamgho, direction Orlando en Floride. "Je suis allée avec le coach de la portoricaine qui a gagné les Jeux sur cette discipline à Tokyo et je me suis dit que s'il l'avait fait pour elle, il n'y avait pas de raison pour qu'il ne le fasse pas pour moi."

Dans le groupe de l'entraîneur irlandais John Coghlan, elle retrouve justement Jasmine Camacho-Quinn, une coéquipière de luxe. "Travailler aux côtés de personnes qui l'ont déjà fait - comme elle -, c'était pouvoir me confronter à eux, voir toutes leurs méthodes et avoir un exemple devant moi", fait valoir celle qui avait dû abandonner avant les séries à Tokyo en raison du retour d'une blessure à l'ischio-jambier gauche survenue quelques années plus tôt.

"On assume directement nos grosses ambitions"

A l'inverse de l'Insep, "on s'entraînait juste sur une plaine d'herbe et des côtes", révèle-t-elle. Mais ce qui l'a le plus frappé est l'état d'esprit différent et le volume de travail: "On arrive et on assume directement nos grosses ambitions. Je n'avais pas l'habitude de travailler autant, on court énormément".

Début juin, elle remporte les championnats d'Europe en s'imposant en 12'31, signant un nouveau record de France. Avant, donc, de confirmer aux JO à Paris, échouant à seulement un petit centième du Graal (12'34).

Si elle a permis à l'athlétisme français d'éviter le zéro pointé, le bilan de la fédération reste particulièrement mauvais. D'autant plus qu'elle n'est pas la seule à s'être exilée aux Etats-Unis pour franchir un nouveau palier. Méba-Michaël, qui a rejoint le groupe de Noah Lyles, a regretté jeudi sur RMC que la France ne propose pas un tel accompagnement et mette même parfois des bâtons dans les roues de ses athlètes. "J'ai décidé de prendre les rênes et d'avancer. Sans ça, je ne pense pas que je serais allé aux JO", a expliqué le Français, membre du relais qui a terminé sixième du 4x100 mètres et qui avait dû lancer une cagnotte Leetchi.

LP