Cinquième joueur mondial à seulement 17 ans, Félix Lebrun a écrit l'histoire du sport français ce vendredi en décrochant une deuxième médaille lors des JO 2024 en tennis de table. Déjà en bronze sur l'épreuve individuelle, le crack du ping tricolore y ajouté le bronze par équipes avec son grand frère Alexis et Simon Gauzy. Pour y arriver, le trio bleu a dominé le Japon (3-2) au terme d'une petite finale haletante à Paris. En remportant le point décisif, Félix Lebrun a encore marqué les esprits mais sans pour autant surprendre son coach.
"Félix ça fait quinze jours qu’il est sur le pont et je peux vous dire qu’il n’a plus rien dans le sac mais plus rien de rien. Physiquement, vu qu’il a 17 ans et qu’il n’est pas encore armé comme les autres sur ce plan-là, ça a été dur dur dur", a expliqué Nathanaël Molin après le podium olympique de ses trois joueurs. "Surtout sur le plan physique. Évidemment, il y a une part d’émotionnel, mais il a répondu présent. C’était un champion, mais on va tâcher d’en faire une légende. [...] Il n’a pas eu besoin d’une concentration spéciale, tout le monde se concentre. Mais il a eu le petit plus qu’ont les champions. Et c’est un champion, je le répète. Pour moi il est né champion, il est comme ça."
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"Si je peux marquer un petit brin d’histoire dans le tennis de table français"
Avec deux médailles aux JO de Paris, la France a fait aussi bien que pendant toute son histoire et a doublé son total. Une performance sensationnelle marquée par la performance éblouissante de Félix Lebrun.
"C’est vrai qu’on ne réalise pas trop, mais on sait qu’il y avait eu deux médailles dans l’histoire du ping, on en eu deux sur cette olympiade donc on double notre score. C’est un accomplissement énorme pour nous, pour la Fédération", ainsi savouré le numéro 1 français après sa nouvelle démonstration. "J’espère que le ping va prendre de l’ampleur et je pense qu’un engouement va encore plus se créer après ces Jeux olympiques."
Et Félix Lebrun de réagir à ce bout d'histoire qu'il a lui-même écrite en devenant le seul Tricolore de moins de 18 ans à gagner deux médailles aux JO depuis 1924.
"Ca fait longtemps (sourire). C’est incroyable, je ne réalise pas vraiment. Je savais que j’avais deux potentielles médailles par ce que je partais numéro 3 en simple et numéro 3 par équipes. De les avoir à la fin c’est incroyable et si je peux marquer un petit brin d’histoire dans le tennis de table français, bien sûr que c’est une fierté énorme. C’est incroyable."
Possible de viser l'or à Los Angeles?
Forcément, avec une première médaille individuelle en tennis de table en 32 ans et avec un potentiel comme celui de Félix Lebrun, la France peut se mettre à rêver d'une autre médaille dans quatre ans à Los Angeles.
"Aujourd’hui on profite de notre médaille de bronze, c’est vrai que l’or est assez loin. Mais c’est sûr que l’objectif sur les quatre prochaines années c’est de continuer à progresser pour les titiller un peu plus, les battre le plus régulièrement possible", a encore détaillé le désormais double médaille olympique du ping tricolore. "Et si ça peut m’arriver aux Jeux olympiques j’en serais extrêmement heureux. Mais aujourd’hui on en est très loin. Quatre ans, c'est long et il y a quatre ans on était très loin d’être médaillés olympiques. Donc on verra bien ce que ça donne, mais l’objectif sera d’améliorer la performance de Paris."
Mais si Félix Lebrun ne semble pas vouloir calmer son ambition, son entraîneur Nathanaël Molin refuse l'enflammade et la précipitation.
"J’ai toujours dit que le plus important, c'était le chemin, ce n’est pas… La breloque vient si le chemin est construit. C’est ce qu’on vit, c’est ce qu’on veut aller faire, ce sont les projets que l’on a, c’est le quotidien en-dehors de toute excitation. C’est ça le plus important. Après, là on construit des choses pérennes. Et ça passe par là", a tempéré le coach historique des frères Lebrun après la médaille de bronze décrochée par les Bleus aux JO de Paris.
Avant de fixer la ligne de conduite pour le futur: "Les prochaines étapes? Déjà on va se reposer. Non, déjà on va profiter. Ensuite on va se reposer. Et on ensuite on tirera un bilan. Je ne sais pas encore quand mais on va laisser passer un petit peu de temps parce qu’il y a un bilan à faire pour l’équipe de France, pour les joueurs de manière individuelle, pour moi également."
"Il y a des bilans à faire un peu de partout après les trois années que l’on vient de vivre dont la dernière qui était un peu différente. Et puis après on établira un plan. Mais pour l’instant on ne peut pas se projeter encore."
"Il peut s'améliorer partout"
Difficile d'exister derrière Fan Zhendong et les Chinois lors de ces JO à Paris ou sur le circuit mondial. C'est pourtant l'objectif à moyen et long terme pour Félix Lebrun. Mais pour y arriver, le phénomène tricolore devra continuer travail pour atteindre un niveau encore plus élevé. Et ça tombe bien Nathanaël Molin n'est pas là pour le laisser se reposer sur ses lauriers.
"Il peut s’améliorer partout. Physiquement il n’est pas abouti. Techniquement il a encore plein de travail", a ainsi jugé l'entraîneur français après la fin des JO 2024 de son jeune protégé. "Je pense qu’il est déjà le meilleur serveur du monde et je pense qu’il peut encore l’accentuer. En remise, il est monstrueux, mais il y a encore un poil (à améliorer). Voilà, il peut progresser un peu partout. Mentalement aussi oui, bien sûr."
Et le coach des Bleus de conclure: "Attention, on a vécu des choses ici, mais pour battre les numéros 1 et 2 mondiaux il faut un niveau partout qui est monstrueux. Donc il faut qu’on arrive à élever tout ça, mais on va le faire. On va prendre le temps qu’il faut et on va essayer d’imaginer la suite et continuer." Et alors, peut-être, Félix Lebrun deviendra champion olympique et sera une légende de son sport.