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LIEUX D'EXTERMINATION. LES CREMATOIRES D'AUSCHWITZ.

Publié le 20/06/2023 à 15:02 par rol-benzaken Tags : sur place center article travail société

Cet article présente les lieux de l’extermination à Auschwitz I et Birkenau de façon générale. 

 Plus de douze firmes ont travaillé sur les chantiers des crématoires d’Auschwitz (source : R. Hilberg) même si c’est l’entreprise Topf und Söhne qui est la plus connue (sa signature figurait notamment sur chaque moufle de chaque four). Par ailleurs, cette même entreprise a construit et installé les fours crématoires d’autres camps. La plupart des camps en étaient dotés, tels Dachau, Mauthausen, Bergen-Belsen, Buchenwald, Neuengamme, Flossenburg, Ravensbrück, … Ils étaient destinés à la crémation des corps des prisonniers y mourant quotidiennement. Deux entreprises principales se disputaient ces "marchés" : la Topf et la Kori.


La décision de brûler les corps a été prise tôt par le régime nazi, très rapidement après la mise en place des premiers camps. En effet, les coups et mauvais traitements de toutes natures ayant été d’emblée inhérents au quotidien des camps, la mortalité était importante. Les inhumations trop fréquentes dans les cimetières des villes environnant les camps attiraient l’attention.

Construire un crématoire annexé, à la lisière du camp, permettait de n’avoir pas à rendre de comptes sur le nombre de morts. Néanmoins, sur les lieux d'extermination (Bełżec, Chełmno, Sobibór, Treblinka) ou dans les camps "mixtes" (Auschwitz et Majdanek, qui étaient à la fois camps de concentration et d'extermination), le nombre de corps était évidemment considérable et jusqu'à la fin de l'année 42, des fosses communes y étaient en place dans l'enceinte même des camps.

Un "four" ne correspond pas à un foyer de crémation : en effet, les fours utilisés à Auschwitz comportaient selon les cas, soit deux, soit trois moufles. Au total, à Auschwitz, la capacité maximale était donc de 52 moufles (ou creusets). Le mot "four" est donc à entendre en termes de "construction unique", donc n'ayant qu'une même cheminée, alors qu'il pouvait être tri-moufle par exemple, c'est à dire être équivalent à trois fours au sens commun du terme, avec trois ouvertures pour la crémation sumultanée de corps, mais sans avoir à construire trois cheminées.


A Auschwitz I et Birkenau, sont appelés "crématoires" ou K, des bâtiments comprenant l'ensemble du processus d'extermination dans le même lieu, c'est à dire : une salle de déshabillage, une (ou plusieurs) chambre(s) à gaz, et une salle des fours (souvent appelée "hajkownia" par les prisonniers). Ils ont été construits pour cet usage. Les victimes y entraient vivantes et n'en ressortaient qu'en cendres. Extérieurement, ces bâtiments ressemblaient à de petites usines. Certains prisonniers, au moment de leur arrivée, ont pensé en les voyant qu’il pouvait s’agir de la boulangerie du camp…


Les deux Bunkers de Birkenau ne comportaient, eux, que des chambres à gaz et n’ont pas été construits par les prisonniers. C'étaient, à l'origine, des bâtiments agricoles (donc préexistants) qui ont subi des travaux de transformation. Seul le K I est à Auschwitz I. Les Bunkers 1 et 2 ainsi que les K II, III, IV et V sont à Birkenau (voir le plan en bas de page). La construction d’un K VI, dont la capacité aurait été plus importante encore, était prévue…

Enfin, dernière information nécessaire pour qui lira ou entendra des témoignages de survivants : il faut savoir que cette numérotation des crématoires de I à V, si elle est logique pour les chercheurs et historiens aujourd’hui, ne l’était pas pour les prisonniers. En effet, s’ils étaient à Auschwitz I, ils disaient "le crématoire", puisqu'il n'y en avait qu'un, et s’ils avaient été envoyés à Birkenau, ils connaissaient les quatre crématoires de ce camp et les nommaient donc en les numérotant de 1 à 4. Ainsi, un ancien membre d’un Sonderkommando qui dira "le K 2" parlera vraisemblablement du K III.

 

Le K I, également appelé "vieux crématoire", est donc celui du camp principal (Auschwitz I Stammlager) alors que les quatre autres ont été construits à Auschwitz II Birkenau. Le K I a fonctionné du 15 août 1940 au mois de juillet 43. Sa capacité de crémation annoncée par l’entreprise était de 340 corps, sa capacité réelle constatée de 250. (Les chiffres de capacité annoncée et réelle proviennent de l’ouvrage de J.C. Pressac Les Crématoires d’Auschwitz. Dans tous les cas, la capacité annoncée était supérieure de 30 % environ à la réalité constatée). Très vite il s’est avéré insuffisant.

Il était prévu au départ pour la crémation des morts du camp, puis rapidement ont eu lieu des meurtres de groupes à l’intérieur du camp (prisonniers Soviétiques, sélections au HKB, personnes amenées par la Gestapo) puis des expériences de gazage. A partir de 42, avec la décision de l’extermination des populations juives (R. Höß, le commandant du camp, en sera informé à Berlin par Himmler lui-même), la quantité de trains arrivant à Auschwitz n’a fait qu’augmenter. Ainsi ont été décidées les mises en place des lieux suivants :

Le BUNKER 1. C’était un petit bâtiment d’à peine plus de 15 mètres sur 6. Il s’agissait d’une ancienne chaumière reconvertie en deux chambres à gaz. Il était également appelé "maison rouge" par les prisonniers. Il est entré en service au printemps 42. Höß dit qu’il permettait de gazer 800 personnes à la fois, soit 10 personnes compressées au m². J.C. Pressac pense que c’était vraisemblablement moins. A côté de ce bâtiment, une grange était utilisée pour entreposer les cheveux, dents en or et tous bijoux récupérés sur les corps. En septembre 42 deux grandes baraques seront ajoutées à proximité, dans lesquelles les victimes devront se déshabiller.

Le Bunker 2. C’était un bâtiment d’à peine plus de 17 mètres sur 8. Il était aussi appelé "maison blanche". Il s’agissait également d’une chaumière, reconvertie en lieu de gazage en juin 42. Il comportait 4 chambres à gaz. Il était à moins d’un kilomètre du Bunker 1. Ici aussi, en septembre 42, des baraques de déshabillage (Auskleideräume) furent construites à proximité. Elles étaient au nombre de trois. Le nombre de victimes pouvant entrer à la fois dans ces chambres à gaz était au plus de 1 200 personnes.

Le K II a été mis en chantier le 02 juillet 43. Il a fonctionné de mars 43 à novembre 44 puis a été démoli. Il comprenait un vestiaire de 280 m² et une chambre à gaz (les deux en sous-sol) dans laquelle pouvaient entrer jusqu’à 3.000 personnes à la fois (elle sera scindée ensuite). Les ouvertures dans lesquelles les SS déversaient les cristaux de Zyklon B étaient au plafond de ces pièces, soit au niveau du sol, à l’extérieur. Il y avait 15 foyers (5 groupes de fours à 3 moufles). La capacité annoncée par la Topf, l’entreprise constructrice, était de 1.440 corps par jour, en réalité 1.000 était vraisemblablement le maximum.

Le K III a été mis en chantier le 14 septembre 42. Il a fonctionné de juin 43 à novembre 44 puis a été démoli. Il était identique au K II auquel il faisait face "en miroir". Leurs ruines sont aujourd’hui de part et d'autre de l’énorme monument mémorial qui a été construit dans les années 60. Les K II et K III se situaient à l’origine au bout de la "Lagerstraße", la route principale du camp depuis l’entrée (porche de Birkenau). A partir de 44, la voie ferrée qui y aboutit directement était construite (à l’intérieur du camp, donc).

Le K IV a été mis en chantier le 09 octobre 42. Il a fonctionné de mars 43 au 7 octobre 44. Il a été détruit à cette date par la révolte des prisonniers du Sonderkommando. Contrairement aux K II et III, tout y était au niveau du sol. Il y avait trois chambres à gaz pour 1.800 à 2.000 personnes et les fours comprenaient 8 moufles. Les ouvertures pour le Zyklon B étaient latérales. La capacité de crémation annoncée par la Topf : 768 / réelle probable : 500.

Le K V a été mis en chantier le 20 novembre 42. Il a fonctionné d’avril 43 à janvier 45 puis a été dynamité par les SS, après l’évacuation (à la veille de la libération du camp par l’Armée Rouge !) dans la perspective de supprimer au maximum toute trace. Il était identique au K IV et construit symétriquement.

carte Auschwitz Oswiecim Birkenau Monowitz crématoires Sola Vistule

Utilisation dans les camps de concentration et d'extermination nazis

Prisonniers lors d'un enfournement de cadavre au camp d'extermination de Majdanek, 1944

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S'il existait des fours crématoires dans la plupart des camps de concentration nazis pour brûler tous les cadavres, ce n'était pas par crainte des épidémies de typhus. Dans les camps d'extermination nazis, ils étaient utilisés pour la destruction des corps et la disparition des traces des crimes.

Ils sont ainsi devenus le symbole de la Shoah. Avant l'incinération, les dents en or ou les alliances sont arrachées. Chaque jour, le IIIe Reich récupère 8 à 10 kg d'or dentaire. Les cadavres brûlent en vingt minutes. À Auschwitz, les cendres sont transportées par camion jusqu'à la Vistule toute proche, où elles sont dispersées dans le fleuve.

On peut se faire une idée de leur rendement par une lettre du 28 juin 1943 du bureau central de construction d'Auschwitz, chargé de la réalisation des crématoires : l'ingénieur Rudolf Jährling, de la société Topf und Söhne qui fournissait les fours crématoires à Auschwitz, transmet le résultat de ses calculs au SS-Generalmajor Hans Kammler, soit une capacité de crémation des cinq crématoriums d'Auschwitz de 4 756 personnes par jour à raison de 24 heures de travail par jour, cohérente avec les chiffres donnés par les historiens sur le nombre de personnes gazées à Auschwitz.

Fours crématoires du camp de Majdanek examinés par des soldats de l'Armée rouge, juillet 1944.

Fours crématoires du camp de Majdanek examinés par des soldats de l'Armée rouge, juillet 1944, photographie de Abraham Pisarek (de)