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HOLOCAUSTE. SHOAH EN SERBIE.

Publié le 27/04/2023 à 15:18 par rol-benzaken Tags : article sur center vie sport enfants travail mort femmes annonce cadre carte

Shoah en Serbie sous occupation allemande

La Shoah en Serbie sous occupation allemande recouvre les persécutions, les déportations et l'extermination subies par les Juifs de Serbie entre 1941 et 1945. Le génocide est exécuté par les nazis dans le territoire du commandant militaire en Serbie, administration imposée par le Troisième Reich après l'invasion de la Yougoslavie en avril 1941.

Ces crimes sont principalement commis par les autorités d'occupation allemandes, qui appliquent les politiques raciales nazies, avec le concours des gouvernements fantoches collaborationnistes établis par l'Allemagne.

Dès le début de l'occupation, les nazis imposent des lois raciales qui catégorisent les Juifs et les Roms comme des Untermensch (« sous-humains »). L'occupant impose aussi deux gouvernements civils fantoches pour appliquer ses directives.

Les Juifs sont les principales victimes des persécutions mais les Roms sont eux aussi ciblés. La Wehrmacht est chargée d'exécuter la Shoah ; les soldats de l'armée régulière allemande sont les principaux acteurs de l'extermination. Leurs opérations sont soutenues par le gouvernement fantoche de Milan Nedić ainsi que le Mouvement national yougoslave ZBOR, organisation fasciste dirigée par Dimitrije Ljotić. Les principaux instruments d'assassinat sont les camps de concentration et les Gaswagen. En mai 1942, la Serbie occupée fait partie des premiers territoires déclarés « judenfrei ». Sur ce territoire occupé, les nazis ont assassiné environ 18 000 juifs serbes.

Les principaux coupables de la Shoah en Serbie traduits devant la justice sont les officiers nazis Harald Turner, August Meyszner et Johann Fortner. Milan Nedić, emprisonné, s'est suicidé et Ljotić est mort dans un accident de voiture.

En 2019, 139 Serbes avaient reçu le titre de Justes parmi les nations.

Contexte

Territoire du commandant militaire en Serbie.

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Anton Korošec, ministre yougoslave aux affaires étrangères, est un prêtre catholique romain qui dirige les conservateurs slovènes. En septembre 1938, il déclare : « Il n'existait pas de question juive en Yougoslavie... Les réfugiés juifs venus d'Allemagne nazie ne sont pas les bienvenus ici ». En décembre 1938, le rabbin Isaac Alkalai, seul membre juif du gouvernement, est limogé.

Le 25 mars 1941, Paul de Yougoslavie signe le pacte tripartite, engageant le royaume de Yougoslavie aux côtés des puissances de l'Axe. Ce pacte est extrêmement impopulaire, notamment en Serbie et au Monténégro, et des manifestations protestent contre la signature. Le 27 mars, des officiers serbes renversent Paul. Le nouveau gouvernement retire son soutien à l'Axe mais il n'annule pas le pacte tripartite. Les forces de l'Axe, menées par le Troisième Reich, envahissent la Yougoslavie en avril 1941.

Les forces de l'Axe démantèlent la Serbie et plusieurs pays se partagent l'occupation du territoire : la Hongrie, la Bulgarie, l'Italie et l'État indépendant de Croatie. En Serbie centrale, l'occupant nazi instaure le territoire du commandant militaire en Serbie (Gebiet des Militärbefehlshabers in Serbien), la seule région yougoslave placée sous la tutelle directe du gouvernement militaire allemand ; l'administration quotidienne est confiée au chef allemand de l'administration militaire. Le commandant militaire allemand de Serbie nomme un gouvernement civil fantoche pour la Serbie : il a pour mission d'exécuter les tâches administratives d'après les directives nazies. La police et l'armée de ce régime fantoche sont sous l'autorité des commandants allemands.

En juillet 1941 commence en Serbie un soulèvement massif contre l'occupant, ce qui conduit à la proclamation de la république d'Užice, le premier territoire libéré en Europe pendant la Seconde Guerre. Le dictateur Adolf Hitler ordonne personnellement d'écraser la révolte et l'armée allemande commence l'assassinat de dizaines de milliers de civils serbes, dont des milliers de Juifs. Pour appuyer la répression, l'occupant établit en août 1941 le régime fantoche de Milan Nedić, qui est aussi responsable de nombreuses opérations relatives à la Shoah, comme le recensement et l'arrestation des Juifs et la codirection du camp de concentration de Banjica à Belgrade.

La Shoah
Législations antisémites

Victimes juives raflées par les Allemands après l'invasion en Yougoslavie des forces de l'Axe.

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Le 13 avril 1941, avant la capitulation officielle de l'Armée royale yougoslave, Wilhelm Fuchs — chef des Einsatzgruppen basés à Belgrade — ordonne le recensement des Juifs de la ville. Il annonce que tous ceux qui manqueraient de se signaler seraient fusillés. Peu après, le colonel von Keisenberg émet un décret qui restreint leur liberté de circulation. Le 29 avril 1941, Harald Turner, chef de l'administration militaire allemande en Serbie, donne l'ordre de recenser tous les Juifs et tous les Roms en Serbie occupée.

Cet ordre leur impose le port de brassards jaunes, instaure l'exploitation du travail forcé et le couvre-feu, limite leur accès à la nourriture et aux autres approvisionnements et leur défend d'utiliser les transports publics.

Le 30 mai, le commandant militaire de Serbie, Helmuth Förster, édicte les principales lois raciales : « Les décrets au sujet des Juifs et des Roms » (Verordnung betreffend die Juden und Zigeuner), qui catégorisent les personnes considérées comme juives ou roms. Celles-ci sont évincées de la vie publique et économique, leurs biens sont confisqués, elles doivent s'inscrire sur des listes spéciales (Judenregister et Zigeunerlisten) et sont livrées aux travaux forcés.

En outre, les Juifs et les Roms doivent porter un ruban jaune ; ils sont exclus de tout emploi dans les institutions publiques et il leur est interdit d'exercer dans les domaines du droit, de la médecine, de la dentisterie, de la médecine vétérinaire et de la pharmacie ; ils n'ont plus accès aux cinémas, aux théâtres, aux salles de divertissement, aux bains publics, aux terrains de sport et aux marchés.

Début des persécutions

Victimes juives arrêtées à Belgrade en 1941.

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Dès les premiers jours de l'occupation, des membres de l'Einsatzgruppe Jugoslawien commencent à cambrioler et piller les entreprises juives. Par la suite, ces sociétés sont confisquées à cause des législations antisémites et leur contrôle est souvent confié à des Volksdeutsche locaux. La confiscation s'étend aussi à tous les biens immeubles, personnels et religieux des Juifs. Une forme particulière de vol est « la contribution », qui représente 12 millions de dinars et que les Juifs de Belgrade sont obligés de verser au titre des « dégâts causés aux Allemands pendant la guerre d'avril, que les Juifs ont provoquée ».

En outre, les nazis forcent les Juifs de Belgrade à verser 1,4 million de dinars dans un « Fonds pour l'éradication des actions judéo-communistes ». Les Allemands et les Volksdeutsche maltraitent et brutalisent les Juifs dans les rues ; en parallèle, à Belgrade, les Volksdeutsche et les partisans de Dimitrije Ljotić capturent des Juifs plus âgés et leur infligent des traitements cruels.

Les nazis, avec l'appui des Volksdeutsche et des partisans de Ljotić, détruisent et profanent les temples juifs10. L'occupant enrôle tous les hommes juifs âgés de 14 à 60 ans et toutes les femmes juives de 16 à 40 ans pour les soumettre à des travaux forcés pénibles pendant 17 ou 18 heures par jour, sans repos. Les victimes sont forcées d'exécuter les travaux les plus difficiles, comme déblayer à mains nues les débris et les cadavres provoqués par les bombardements lourds des Allemands contre Belgrade. Ceux qui ne peuvent tenir le rythme sont fusillés par leurs gardiens allemands.

Assassinat des hommes juifs

Les nazis exécutent la destruction des Juifs serbes en deux phases distinctes. La première, qui dure de juillet à novembre 1941, concerne les hommes, qui sont fusillés dans le cadre des représailles de l'armée allemande contre la montée des insurgés partisans antinazis en Serbie.

En octobre 1941, le général Franz Böhme ordonne l'exécution de 100 civils pour chaque soldat allemand tué et 50 pour chaque blessé. Böhme précise que les otages doivent être issus de « tous les communistes, les gens soupçonnés de l'être, tous les Juifs et un nombre limité d'habitants nationalistes ou aux idées démocrates ». Au total, environ 30 000 civils serbes sont exécutés par les nazis pendant les deux premiers mois de cette politique13, dont 5 000 hommes juifs, soit presque tous les hommes juifs de plus de 14 ans en Serbie et dans le Banat.

À la fin de l'été 1941, la Gestapo et les Volksdeutsche locaux ont déjà raflé tous les Juifs du Banat et les ont déportés aux camps de concentration de Topovske Šupe et de Sajmište. Les Allemands procèdent à la première arrestation d'otages à Belgrade en avril 1941. D'août à novembre 1941, ils raflent les hommes adultes juifs dans le reste de la Serbie et les emprisonnent à Topovske Šupe.

Ces détenus forment le principal réservoir d'otages juifs promis à la fusillade dans le cadre des représailles sur les civils serbes. Depuis ce camp, les occupants raflent et exécutent les juifs dans plusieurs sites à Jajinci, Jabuka (près de Pančevo)16, etc. 500 juifs du Banat sont exécutés à Deliblatska peščara, dans le Sud de la région, tandis que d'autres sont tués pendant les assassinats menés ailleurs, comme les massacres de Kragujevac et de Kraljevo. Ainsi, à partir de novembre 1941, « il ne restait presque plus d'hommes juifs en vie susceptibles d'être utilisés comme otages ».

Assassinat des femmes et des enfants

Gaswagen semblable à celui utilisé à Sajmište pour asphyxier les femmes et les enfants juifs. Le pot d'échappement renvoyait les fumées vers un compartiment scellé à l'arrière. Une fois le dispositif installé, il suffisait de 10 à 15 minutes pour assassiner jusqu'à 100 victimes enfermées.

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La deuxième phase du génocide, entre décembre 1941 et mai 1942, est l'incarcération des femmes et des enfants au camp de concentration de Semlin, ou Sajmište, puis leur exécution dans des camions asphyxiants appelés Sauerwagen (voir : Gaswagen). Le camp de concentration nazi, établi sur l'ancien parc d'exposition — aussi connu sous le nom de Staro Sajmište — près de Zemun, est implanté près de Belgrade, de l'autre côté de la rivière Save, sur le territoire de l'État indépendant de Croatie, pour enfermer et exterminer les Juifs, les Serbes, les Roms et d'autres captifs.

Le 8 décembre 1941, tous les Juifs encore en vie à Belgrade ont ordre de s'inscrire dans les bureaux du Judenreferat (police juive de la Gestapo), rue George Washington. Les Allemands leur prennent la clé de leurs maisons puis les emmènent, par le pont sur la Save, vers le camp du Judenlager de Sajmište, récemment ouvert. 7 000 femmes et enfants juifs sont internés dans ce camp, dans les ruines du bombardement, pendant un hiver rigoureux qui cause des centaines de morts.

Les premières victimes des Gaswagen sont le personnel et les patients des deux hôpitaux juifs de Belgrade. Pendant deux journées de mars 1942, les nazis font monter plus de 800 personnes — principalement des malades — dans le camion, par groupes de 80 à 100 victimes. Celles-ci meurent d'asphyxie au monoxyde de carbone pendant que le camion se rend aux sites d'exécution de Jajinci. Une fois vidés les hôpitaux juifs, la destruction des femmes et des enfants juifs commence à Semlin. L'historien Christopher Browning indique :

« Une fois rempli, le Gaswagen a gagné le pont de Sava, à quelques centaines de mètres de l'entrée du camp, où Andorfer [le commandant] attendait dans sa voiture pour ne pas voir le chargement... De l'autre côté du pont, le camion s'arrêtait et l'un des conducteurs sortait pour travailler sous le châssis, en reliant le pot d'échappement au compartiment scellé. Le camion des bagages quittait la route pendant que le Gaswagen et la voiture du commandant traversaient Belgrade pour rejoindre un lieu d'exécution... à dix kilomètres au Sud de la ville. »

Soldat allemand braquant son arme sur un prisonnier à Jajinci, où de nombreux hommes juifs ont été assassinés.

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Du 19 mars au 10 mai, les conducteurs, Götz and Meyer, accompagnés par Herbert Andorfer (de) (commandant du camp), ont effectué entre 65 et 70 trajets reliant Semlin et Jajinci, provoquant la mort de 6 300 détenus juifs. À Semlin, où près de 7 000 juifs sont détenus, moins de 50 femmes ont survécu. Parmi les victimes du camp figurent 10 600 Serbes et un nombre inconnu de Roms. En septembre 1944, les gendarmes de Milan Nedić, Dimitrije Ljotić et les Tchetniks avaient capturé environ 455 juifs survivants en Serbie, qui sont envoyés au camp de Banjica puis immédiatement assassinés.

Carte des camps de concentration en Yougoslavie pendant la Seconde Guerre mondiale.

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Liste des camps de concentration nazis en Serbie occupée.

Camp de concentration de Sajmište
Camp de concentration de Banjica
camp de concentration de Topovske Šupe
Camp de concentration de Crveni krst

Nombre de victimes

Monument en mémoire des victimes du camp de concentration de Sajmište.
Sur les 16 000 juifs que compte la Serbie occupée, les nazis en assassinent environ 14 500. Jozo Tomasevich, en citant Jasa Romano, relève qu'en Serbie à proprement parler les nazis ont tué 11 000 juifs, auxquels s'ajoutent 3 000 autres juifs venus de la région du Banat sous contrôle allemand.

D'après Jelena Subotić, la Serbie avant l'occupation comptait 33 500 juifs, dont environ 27 000 sont tués dans la Shoah. En Serbie occupée, environ 12 000 juifs sur 17 000 sont morts très tôt pendant la guerre, y compris pratiquement tous les 11 000 juifs de Belgrade.

D'après des experts yougoslaves et des rapports d'après-guerre issus de la commission du gouvernement yougoslave, pratiquement tous les Juifs de Serbie — y compris ceux du Banat — semblent avoir été assassinés. Les Juifs qui ont rejoint les partisans ont survécu, ainsi que ceux qui faisaient partie de l'Armée royale yougoslave, capturés pendant l'invasion et qui ont été envoyés en Allemagne comme prisonniers de guerre. Par conséquent, le nombre de juifs assassinés s'élève à quelque 16 000, alors que Romano, dans ses estimations les plus récentes, réduit ce nombre à 15 000 personnes

Chef de la police de sécurité et du SD de Serbie Le SS-Oberführer Dr. Emanuel Schäfer ainsi que le SS-Sturmbannführer Bruno Sattler et d’autres officiers quittent la légation bulgare à Belgrade le 5 septembre 1943, à l’occasion de la Funérailles de Sa Majesté le Roi Boris III de Bulgarie.

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Monument aux victimes de la Shoah à Belgrade.

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WANNSEE : LA « SOLUTION FINALE »

20 janvier 1942 : Dans une villa sur le lac Wannsee, près de Berlin, 15 officiers supérieurs nazis se réunissent pour discuter de la « solution finale » de la question juive. Le plan est décrit par le chef SS Reinhard Heydrich. Le massacre systématique, conçu pour créer un Reich sans Juifs, implique le transport vers des camps de concentration et d’extermination équipés de chambres à gaz et de crématoriums. Jusqu’à la fin de la guerre, environ six millions de Juifs seront tués dans ces camps.

ADOLF HITLER AND HIS ENTOURAGE, 1937 - 1941 (HU 75542)