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CHAÏM SOUTINE. SCULPTEUR JUIF FRANCO-RUSSE.

Publié le 24/08/2021 à 14:12 par rol-benzaken Tags : texte homme image prix sur center base vie france saint monde voyage belle femme travail nature art

CHAÏM SOUTINE.

  (1890-1967) Sculpteur, peintre, dessinateur.
Français d'origine russe, dont tout l'œuvre montre la prégnance de l'héritage cubiste et primitiviste, assimilé dans un style entièrement personnel.

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Né à Smolensk, Ossip Zadkine découvre le cubisme et l'art nègre au sein de la communauté d'artistes de la Ruche, à Paris, où il s'installe en 1909. Son compatriote Alexander Archipenko, mais aussi Jacques Lipchitz, ont une influence certaine sur les débuts de son art. Fidèle aux techniques de taille directe (sur pierre et sur bois), il élabore une forme de cubisme oscillant entre un dépouillement extrême, proche de la démarche de Constantin Brancusi, et une complication formelle plus grande, où le vide joue un rôle de plus en plus actif.

Engagé volontaire pendant la Première Guerre mondiale, il s'exile aux États-Unis durant la seconde.

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À son retour, il crée le Monument à la Ville détruite (1947-1953), monumentale figure à la silhouette trouée et déchiquetée, inspirée par la destruction de Rotterdam, où elle est érigée en 1953. Cette œuvre essentielle inaugure le lyrisme pathétique et fortement expressif de la dernière période de l'artiste. Son atelier parisien de la rue d'Assas et son atelier des Arques dans le Lot ont été tous deux transformés en musées voués à sa mémoire et à son œuvre.

En 1916, Zadkine s'engage dans l'armée française. Le sculpteur, ami de Modigliani, devient brancardier dans le secteur d'Epernay. La même année, il est blessé et hospitalisé. Avant et après sa blessure, il dessine son quotidien, les tentes, les véhicules d'évacuation, les hommes sur les civières.

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Ces croquis portent la marque du cubisme, qu'il découvre à Paris à partir de 1910. Ils forment une chronique sans illusion, sans pathétique non plus, d'abord en Champagne, puis dans les hôpitaux parisiens où il demeure le temps de sa convalescence et où il introduit de façon récurrente l'image du mutilé, qui devient pour lui le symbole de l'époque.

Son travail se caractérise par des formes simples et géométriques, influencées par l'art primitif et le mouvement cubiste, et par l'emploi de différentes matières, comme le bois, la terre cuite, la pierre ou le bronze (' Femme à l'éventail', 1923, 'La Belle Servante', 1926). En 1920, on peut admirer ses nouvelles œuvres dans son atelier de la rue Rousselet.

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Après une exposition à la Biennale de Venise (1932) et une rétrospective au palais des Beaux-Arts de Bruxelles (1933), Zadkine quitte une Europe de nouveau aux prises avec la barbarie pour les Etats-Unis. Il y restera jusqu'à la défaite des troupes allemandes. Sculpteur amoureux de la nature et de l'Antiquité, interprète avisé de son époque, Ossip Zadkine fait figure de précurseur quant à l'entrée de l'art moderne dans l'espace public.

Il est envoyé en Angleterre par sa famille à l’âge de 16 ans (Sunderland) pour y apprendre « les bonnes manières ». Il suit des cours du soir à l’Arts School de Sunderland. Il est déjà attiré par la sculpture et il « s’enfuit » à Londres pour y apprendre les rudiments de son art.

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Ossip Zadkine sera élève à l’Arts and Crafts School de Londres, ville où il fréquente avec passion le British Museum. En 1909, il rejoint Paris et s’inscrit un temps à l’Ecole des beaux-arts dans l’atelier d’Antoine Injalbert qu’il quitte rapidement, ne s’accommodant pas à l’enseignement officiel. Il voue une passion pour Rodin. Zadkine prend un atelier en 1911.

L’année suivante, il rencontre Apollinaire, Cendrars, Archipenko, Lipchitz, Picasso, Survage. En 1912, il découvre la sculpture nègre qui lui apporte des solutions nouvelles à la synthèse des volumes et à l’alternance des creux et des pleins, des courbes et des contre-courbes. En 1914, comme Lipchiz et Laurens, Zadkine se rallie au cubisme, tout en sachant infléchir cette base de ses propres aspirations. A la déclaration de guerre, il s’engage dans la Légion étrangère ; il sera gazé, hospitalisé, puis réformé. Zadkine obtient la nationalité française en 1918.

De 1921 à 1925, avec l’aide de Brancusi et d’Archipenko, Zadkine percevra le cubisme moins par l’esprit que par le sens et cette nouvelle inclinaison marquera profondément sa production (eaux-fortes, aquarelles, gouaches). Toujours fidèle à la taille directe, c’est dans la pierre que Zadkine trouvera la rigueur hiératique correspondant à ses aspirations. Sa sculpture deviendra lyrique, s’accordant du mariage de la rigueur « classique » et d’une liberté « baroque » qui lui est propre, mariage de l’ordre et de la fantaisie, de la structure et de l’imagination.

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C’est à partir de 1925, que Zadkine commença à intervertir systématiquement les facteurs constituant le volume : les reliefs sont remplacés par les creux, les courbes par les droites et réciproquement, ayant pour effet d’intervertir ombres et lumières.

Zadkine libère les formes de l’apesanteur. Après guerre, Zadkine subordonnera cette technique à l’expression de sentiments puissants ou même violents. À l’exception de quelques voyages à l’étranger, à l’exception des cinq années où il vécut aux Etats-Unis pendant la seconde guerre mondiale, Ossip Zadkine ne quittera jamais Paris. Que ce soit à l’Académie de la Grande-Chaumière ou dans son propre atelier, Zadkine formera plusieurs générations d’artistes venus du monde entier.

Sculpteur, peintre, dessinateur, Ossip Zadkine aura participé, dés 1910, à de nombreuses expositions collectives, en France et à l’étranger ; sa première exposition personnelle parisienne sera organisée en 1920. Son art recevra de nombreux prix, parmi lesquels il faut noter le grand prix de sculpture à la Biennale de Venise (1950) ou celui de la Ville de Paris (1960).

Zadkine a été l'un des premiers artistes à avoir remis des monuments modernes dans la ville. Il aimait l’idée que les sculptures soient posées à même le sol. Beaucoup sont dans l’espace public, dont plusieurs dans Paris (comme cette fresque en céramique à la Poste de la rue des Pyrénées dans le XXe, Ndlr). Il y a également un bronze devant l’église Saint-Germain des Prés ou la très belle sculpture de "la ville détruite" à Rotterdam. Elle est très connue du public car elle figure (ou figurait) sur des livres de classe ! Cette œuvre est comme un cri de révolte après la grande guerre à laquelle Zadkine participa.

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La Seconde Guerre mondiale.

Le 15 mai 1940, Gerda est arrêtée et envoyée, en tant que ressortissante allemande, au camp de Gurs dans les Pyrénées-Atlantiques. Libérée sur intervention elle se cache à Carcassonne jusqu’à la fin de la guerre. Elle ne reverra jamais plus Soutine.

Sous Vichy, les Juifs ont l’obligation de se faire recenser. Soutine, traqué, mène une vie clandestine, retournant souvent à Paris pour se faire soigner. Bien que conscient du danger auquel il s’expose, il ne semble pas avoir fait les démarches nécessaires pour fuir la France. Suite à une délation, il se réfugie à Champigny-sur-Veude, près de Tours en Indre-et-Loire, avec sa nouvelle liaison, Marie-Berthe Aurenche, ancienne compagne de Max Ernst.

Amedeo Modigliani .  Portrait de Chaïm Soutine (1916),
huile sur toile (100 × 65 cm), musée d'Art moderne de Céret.

portrait en buste d'une homme vêtu d'une veste beige, mains sur les cuisses

Malgré ses crampes d’estomac de plus en plus fréquentes, il peint un certain nombre de paysages. Bientôt, son ulcère s’aggrave. Le 31 juillet 1943 au matin, il est fiévreux et doit être hospitalisé. Avant d’être transporté, il se rend à son atelier et brûle ses toiles. À l’hôpital de Chinon, son état est jugé critique : une hémorragie interne est diagnostiquée. Il faut l’opérer. On le dirige vers une clinique parisienne du 16e arrondissement.

Les contrôles de la France occupée doivent être évités et le voyage se révèle plus long que prévu. Opéré dès son arrivée, le 7 août, il meurt deux jours après. Son enterrement a lieu le 11 août à Paris, au cimetière du Montparnasse, dans une concession appartenant à la famille Aurenche. Rien ne fut gravé sur la tombe avant la fin de la guerre. Dix-sept ans après, en 1960, Marie-Berthe Aurenche se suicide et est enterrée à son côté.

Malgré des interruptions plus ou moins longues, Chaïm Soutine aura beaucoup peint et beaucoup détruit jusqu’à la fin de sa vie.