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ALLEZ DONC SAVOIR POURQUOI.AU MELLAH DE RABAT.

Publié le 10/03/2014 à 12:00 par rol-benzaken Tags : maroc cadres neige background sur center france place chez société histoire dieu nuit

COPYRIGHT. NE PAS COPIER LE CONTENU SANS AUTORISATION DE L'AUTEUR.

ALLEZ DONC SAVOIR POURQUOI LES JUIFS SONT-ILS ALLER VIVRE DANS CE MELLAH DE RABAT ET DU MAROC IL Y A DESSIÈCLES ? 

 

Voyez la misère qui régnait au mellah depuis longtemps. 

Allez donc comprendre pourquoi l'histoire d'Israël était allée s'encrasser dans la boue de ce dédale de rues et d'impasses des mellahs du Maroc qui partaient d'une synagogue pour déboucher dans le cimetière. 

Pourquoi elle était allée charrier ses juifs de la Judée et de la Samarie vers le Maroc pour finalement les faire échouer dans la pénombre de ces quartiers des Mellahs du Maroc, clôturé de hautes murailles et, plus impénétrable qu'elles, cette foi ancestrale qui ruminait Dieu à longueur de jour et de nuit. 

Seul l'espoir inébranlable qui animait ces juifs, l'espoir d'un retour miraculeux vers la terre de leurs ancêtres, pouvait expliquer qu'une attente deux fois millénaire ne se soit pas diluée dans l'assimilation. 

Ils attendaient depuis longtemps, depuis toujours, dans ce décor provisoire où l'histoire s'était trouvé un taudis. 

 

Misère toujours la misère comme ici à Mazagan. 

LES MELLAHS désignaient le quartier des JUIFS. 

Il était sous la protection du Sultan de l'époque. 

Pour que cette surveillance ou plutôt aussi cette protection puisse mieux s'exercer, le Mellah n'avait qu'une seule porte que l'on fermait pendant la nuit et qui était gardée par un représentant du Sultan. 

La population a vite débordée de ce quartier aux ruelles étroites. 

Les Juifs enfermés dans de quartier ont été exposés à la misère et à la tyrannie. 

Allez donc savoir pourquoi les juifs marocains ont été contraints dans les années 50 et 60 de retourner en masse vers Israël. 

Les raisons pour lesquelles les Juifs du Maroc quittèrent leur pays natal sont diverses. Cependant, elles ont toutes un rapport avec les inquiétudes concernant un avenir confiant dans le Maroc indépendant.

Ce pays, sorti du colonialisme, avait une longue tradition où l’islam constituait le noyau de sa civilisation.

Il posait ainsi d’emblée un problème d’incompatibilité avec l’éventuelle possibilité d’intégrer dans sa société une minorité juive.

Malgré les innombrables déclarations d’apaisement, la classe dirigeante marocaine était relativement consciente de ce problème, que les pays laïques en Europe occidentale avaient tenté de résoudre avec un certain succès. 

Les raisons politiques et culturelles du départ des juifs du Maroc Par Yigal Bin-Nun, Université de Tel Aviv:

L’émigration juive après l’indépendance du Maroc s’effectua clandestinement entre 1956 et septembre 1961. Ce n’est qu’après ce qu’on appelle « l’accord de compromis » conclu entre Israël et Hassan II que commença l’évacuation de la communauté entre le 28 novembre 1961 et la fin 1966.

À la question pourquoi les Juifs quittèrent le Maroc, la cause immédiate serait une « psychose de départ » qui s’empara de cette communauté. Etant donné que dans la période évoquée ces départs s'effectuèrent dans une atmosphère de discrétion, on ne pouvait évaluer convenablement leur ampleur.

Les média ne publiant pas de données sur ce sujet tabou, chacun alimentait son imagination de ce qu’il pouvait observer et en déduire.

Dans l'imaginaire juif de l’époque, le rythme de l'émigration avait atteint des proportions telles que chaque famille juive pensait que tous ses proches avaient déjà quitté le pays et qu'elle était une des dernières à n’avoir pas pris son destin en main. Ceux qui n'avaient pas encore quitté savaient pertinemment que tôt ou tard ils seraient contraints de le faire. 

LA PSYCHOSE DES DÉPARTS.

Mais la psychose des départs fut provoquée non pas par les émissaires israéliens qui étaient étonnés de la constater, mais plutôt par les autorités marocaines qui s’efforçaient de l'empêcher.

En d’autres termes, plus les autorités marocaines créaient des difficultés pour endiguer les départs des Juifs et les exhorter à rester, plus leur désir de quitter le Maroc grandissait, de peur que plus tard ce serait irréalisable. 

Parallèlement à la panique des départs, les Juifs étaient constamment angoissés par la question capitale : le Maroc indépendant pouvait il à long terme continuer à manifester sa tolérance envers eux ? Le simple doute quant à la réponse à cette question pouvait à lui seul suffire à les empresser à partir.

Cela étant dit, durant l’époque indépendante du Maroc il n'y a presque jamais eu d’atteinte grave à leur condition. Néanmoins, le doute, les craintes et la panique pouvaient transformer de paisibles citoyens loyaux en émigrants potentiels, lorsque l'on porte atteinte à leur liberté de circulation.

La psychose devint une fuite qui alla en grandissant surtout dans les couches sociales défavorisées. Partout, se constituèrent des espaces vides, dans chaque quartier, dans chaque ville et village, suscitant des sensations de solitude chez ceux qui n’avaient pas encore quitté.

Les espaces vacants aggravèrent l’anxiété chez les proches restés sur place et confirmaient le flagrant échec d'un avenir juif dans le nouveau Maroc.

L’aspect troublant des logements et des magasins vides de leurs propriétaires juifs, et acquis par des Musulmans, rappelait à chacun, que tôt tard, tous devraient prendre la route du départ.

 

 

En cours de sortie, la boule-de-neige entraîna avec elle les derniers hésitants et démolit totalement l'idée d'une intégration juive dans la société marocaine, idée encore chère à quelques intellectuels intraitables.

Même les lettres pessimistes, parfois alarmantes, reçues par les Juifs au Maroc de leurs proches en Israël, décrivant les conditions pénibles de chômage et de discrimination, ne parvinrent pas à endiguer cette psychose.

Tout au plus elles suscitèrent quelques atermoiements. 

Les prototypes sociologiques de migration s’avèrent quelque peu complexes concernant les Juifs du Maroc. Alors qu’en général les motifs des départs sont dus principalement à la misère sociale qui force les couches économiquement faibles à chercher refuge à l’étranger, pour cette communauté, le processus fut contraire.

Dès le début du protectorat, les diverses couches sociales juives jouissaient souvent d’un favoritisme par rapport aux Musulmans. 

Certes, dès le départ des Français, on pouvait constater en toute évidence qu'un âge d'or économique et social s'était ouvert à cette communauté. Le pays indépendant avait besoin d'une main-d’œuvre professionnelle qui puisse remplir des fonctions dans l'administration publique.

Devant les jeunes Juifs ayant acquis des diplômes français s’ouvrirent des débouchés économiques promettant des possibilités de promotion. Mais cet avantage n’a été exploité qu’en partie, car il fut freiné à partir de novembre 1961.

À court terme, le départ des Juifs vers de nouveaux pays d’adoption n'avait non seulement pas amélioré leur situation économique, mais provoqua plutôt une régression, tant soit peu temporaire. 

UN MAROC ARABISÉ.

Parmi les ombrages portés sur l’avenir des Juifs au Maroc, le conflit israélo-arabe constitue une source non négligeable de la dégradation des relations inter communautaires.

Ce conflit raviva des troubles d’ordre affectif et religieux, qui tôt ou tard auraient accru les rivalités et soulevé la question de la double allégeance qui, incontestablement, aurait mis en doute la fidélité des Juifs à leur patrie.

Qui plus est, le destin juif dans les autres pays arabes était loin de constituer une source de réconfort quant à l'avenir des relations de bon voisinage entre Juifs et Musulmans dans la monarchie chérifienne. 

Parallèlement à l’ingérence du conflit moyen-oriental, s'attisa un soupçon supplémentaire, celui du risque d’être privés des avantages déjà acquis par rapport à la majorité musulmane.

La perte de ces avantages devait éventuellement survenir après l'adoption de l’arabisation et aurait entraîné la perte de postes de hauts fonctionnaires dans l’administration civile, postes acquis par les Juifs grâce à leurs diplômes français.

Au sein de la bourgeoisie juive s’accentua une atmosphère de panique. Les Juifs de professions libérales devaient trancher entre la langue française et sa culture, à laquelle ils s'étaient appliqués avec grande avidité, et le processus éminent d'arabisation qui entraînerait indubitablement un substrat culturel musulman, dans lequel leur influence serait médiocre. 

La population juive comprit ainsi qu'on ne pouvait plus continuer à s'agripper artificiellement à la France et à sa culture dans un Maroc arabisé.

À la question quel aurait été le destin des Juifs du Maroc sans cette émigration précipitée, provoquée par les Marocains et les Israéliens, on peut prudemment répondre que, même sans l’émigration clandestine effectuée entre 1956 et 1961, tôt ou tard ils auraient tous quitté pour s’installer principalement en Israël mais aussi en France ou au Canada. 

Cependant, ils auraient été munis d’un bagage économique et culturel qui leur aurait facilité leur intégration dans leur nouveaux pays d’adoption.

Sans la psychose des départs, les Juifs auraient pu vraisemblablement exploiter davantage les conjonctures favorables de l’indépendance et en tirer des bénéfices économiques et sociaux.

Toutefois, ces avantages auraient sans doute diminué lorsque les diplômés d’universités musulmans auraient terminé leurs études et exigé d’accéder à des fonctions dans l'administration du pays, dans son commerce et son économie.

Peut-être même que des conflits auraient opposé les fonctionnaires juifs aux nouveaux postulants qui convoiteraient leurs postes. 

Mais ce processus aurait survenu progressivement après que les cadres juifs auraient profité de leurs compétences. La sortie du Maroc se serait alors répartie sur une plus longue durée.

Une émigration mieux programmée aurait évité aux Juifs marocains les tourments éprouvés à leur arrivée en Israël à une époque où ce pays était en récession économique et par conséquent incapable de les intégrer harmonieusement dans sa société et sa culture.

Elle aurait aussi évité les vexations sociales, symbolisées en Israël par les manifestations de 1958 à Wadi Salib (Haifa) et par celle des « Panthères Noires », en 1972.

Un ruelle du Mellah de Rabat en 1926.

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Le mellah de Rabat a été construit en 1808, sous le règne du sultan alaouite Moulay Slimane.

Un siècle plus tard, on y trouve de nombreux marchands juifs et seize synagogues.

Mellah de Rabat en 1901.

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