Son origine historique remonte au temps de l’Empereur ARDIEN (117-138) qui avait interdit formellement aux Israélites la pratique de leur culte et leur religion, et plus particulièrement, il leur avait interdit la circoncision, le repos de Sabbat, l’étude de la loi religieuse et de Talmud.

A cette époque les Juifs ont beaucoup souffert, et le Grand Maître Rabbi SIMON BAR YAHAI, ne voulant pas s’y plier, a été condamné à mort pour n’avoir pas obéi aux ordres de l’empereur. Il s’est exilé avec son fils EL EAZER dans des cavernes.

Ils se sont cachés pendant 13 ans dans une caverne secrètement, loin des regards indiscrets. Ils n’ont quitté leur retraite qu’après la mort de l’empereur TYRAN qui voulait supprimer le grand Rabbi SIMON BAR YOHAI.

Suivant la tradition juive, c’est dans cette caverne que le grand Maître Rabbi SIMON BAR YOHAI, a rédigé son livre, (le ZOHAR), le livre des splendeurs qui contient les mystères de la loi cabalistique. A sa mort, le 18 Ayyar, durant son enterrement, dans une caverne une voix retentit au loin, disant : « Venez assister à la Hilloulah de SIMON BAR YOHAI Heureux sont sort » (Zohar, p.592)

Depuis lors, chaque année, les Juifs du monde entier célèbrent et commémorent l’anniversaire de la mort du saint vénéré, Rabbi SIMON BAR YOHAI, avec des festivités et des réjouissances sans bornes.

Chaque communauté organise tout un programme récréatif pour marquer cette manifestation religieuse, et apporter à ceux qui y participent, joie, détente et enrichissement moral.

Par ailleurs, il est à signaler que ce jour coïncide avec la fin d’une épidémie aux cours du soulèvement des Juifs contre Rome (132-135) au trente troisième jour du mois d’Omer (Lag Ba Omer), c’est une période malheureuse où les disciples de R. AKIBA ont trouvé la mort en grand nombre.

Au Maroc, la Hiloulah a lieu chaque année à la même date, et donne lieu, suivant le vœu de R. vénéré lui-même, à de grandes manifestations et réjouissances, à l’honneur de la mémoire de tous les autres saints qui sont éparpillés dans tous les coins du Maroc.

Les Juifs du Maroc avaient intérêt à développer ces manifestations, parce qu’elles leurs permettaient de surmonter les difficultés de l’hostilité environnante.

La foie en d’autres « gardiens », outre la Providence Divine renforçait leur sentiment de sécurité, la quantité des saints juifs au Maroc, et le fait que chaque village possède le sien crée une continuité territoriale protégée dans laquelle les Juifs pouvaient se sentir en sécurité.

La guérison miraculeuse des maladies :
Les hauts faits attribués aux saints se réalisent dans plusieurs domaines : guérison de maladies, maîtrise des forces de la nature….

L’aspiration au miracle, toujours présente, s’accentue lorsqu’on est en proie à la détresse et à la maladie, et ce surtout quand la médecine conventionnelle se déclare impuissante.

La majorité des hauts faits attribués aux saints appartiennent au domaine de la guérison miraculeuse, on invoque l’intercession des saints pour tous les maux en général, mais en particulier pour les maladies mentales, la stérilité, les fausses couches ou la mortalité infantile.

Quelques saints possèdent une qualité particulière : R. shelomoh Ben – Tameshut guérit les hautes fièvres, Rabbi Chalom Zaoui débarrasse définitivement des maladies causées par la frayeur….

La société traditionaliste des juifs du Maroc accorde une importance considérable à la progéniture. Un cas de stérilité ou de mortalité infantile exige une intervention de saints.

Ces malheurs, notamment dans les petites agglomérations qui manquent totalement de dispensaires, n’ont pas d’autre recours que l’invocation du saint et la foi en son pouvoir. Des thaumaturges comme R. Abraham Awriwer, R. Amran Ben – Diwan ou lalla safia sont réputés pour redonner à la femme stérile la faculté de concevoir.

Un bébé qui doit sa naissance à un miracle, porte tout naturellement le prénom de son thaumaturge et un lieu particulier s’établit entre les deux, cette alliance engage le bénéficiaire à entretenir sa vie entière des relations avec le saint par le pèlerinage, la célébration de sa hillulah etc.