Date de création : 17.01.2009
Dernière mise à jour :
31.08.2022
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Yin et yang
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Dans la philosophie chinoise, le yin (traditionnel : ?™?, simplifié : ?˜? ; pinyin : y?n) et le yang (traditionnel : ?™?, simplifié : ?˜?, pinyin : yáng) sont deux catégories symbiotiques et complémentaires, que l'on peut retrouver dans tous les aspects de la vie et de l'univers. Cette notion de complémentarité est propre à la pensée orientale qui pense plus volontiers la dualité sous forme de complémentarité.
Le symbole du Yin et du Yang, le taijitu (souvent entouré de 12 hexagrammes) est bien connu dans le monde occidental depuis la fin du XXe siècle. Le yin représente entre autres, le noir (ou souvent le bleu), le féminin, la lune, le sombre, le froid, le négatif, etc..., quant au yang, il représente entre autres le blanc (ou souvent le rouge), le masculin, le soleil, la clarté, la chaleur, le positif, etc... Cette dualité est également associée à de nombreuses autres oppositions complémentaires.
Ils sont également souvent chez les taoistes, à l'instar du drapeau de Corée du Sud, représentés en bleu et rouge, et en noir & blanc sur le papier ou sur d'autre support ne permettant pas la couleur.
Sommaire [masquer] |
Dans la cosmologie chinoise, Yin et Yang sont deux entités qui suivent le souffle originel qi à l'œuvre dans toutes choses.
Par exemple :
Selon le Shuowen xiezi [1], dictionnaire de la dynastie Han, le sens de yin est : « sombre, [comme] le sud de l'eau ou le nord de la montagne » [2] ; celui de yang est « forte brillance » [3].
Certains ont proposé que les termes yin et yang viendraient des mots sanskrits linga et yoni. Néanmoins, ils apparaissent avant l'introduction du bouddhisme (véhicule de la culture indienne) en Chine. On les trouve en effet au chapitre 42 du Dao De Jing : « Le Dao donne naissance à l'un, l'un au deux, le deux au trois, le trois aux dix-mille choses et êtres, les dix-mille choses et êtres supportent le yang et embrassent le yin » [4].
Le symbole yin-yang, appelé en Chine « poissons yin et yang » [5], forme la plus répandue du tàijítú des taoïstes et des néo-confucianistes, représente le Tao résultant de la dynamique de ces deux principes, l'unité au-delà du dualisme.
Caractérisation [modifier]Les points de couleurs opposées, appelés biaoli dans la médecine chinoise, rappellent que ces deux concepts sont liés, se succèdent mutuellement et que l'un existe grâce à l'autre.
À partir de l'approche analytique, qui consiste à considérer séparément le Yin, puis le Yáng, le biaoli suffit à caractériser la pensée confucianiste, et son avantage spécifique - l'amitié – par rapport au dualisme auquel on réduit trop souvent la culture occidentale, et ses approches chrétienne ou cartésienne – autre dualisme, source de double contrainte.
L'amitié (entre des points de vues ou entre des milieux physiques) est le principe qui permet à des entités (morales ou physiques) opposées de communiquer entre elles.
Symboles présents dans la table unicode :
Tout pourrait être décrit en termes de yin et yang, qui se trouvent :
Il ne s'agit pas de correspondances absolues, puisqu'elles ne sont attribuées qu'à l'intérieur d'une amitié d'opposés.
De ce fait, on ne peut pas vraiment dire que quelque chose est Yin, qu'autre chose est Yang. Il serait plus exact de dire que quelque chose est plus Yin par rapport à autre chose qui est plus Yang. Par exemple, le mouvement de montée est Yang par rapport au mouvement de descente qui est Yin. Dans toute chose il y a du Yin et du Yang, comme l'illustre le fameux symbole du Tai Ji, car c'est l'interaction de ces deux forces qui créent le mouvement, le Qi, l'énergie. Et comme le disent certains physiciens quantiques : matière et énergie sont en fait une seule et même chose.
Symbole (représentation des représentations) philosophique du « contraste harmonisé », il est devenu un thème populaire et facile à déraper en « ésotérisme » à bon marché.
Ce « contraste harmonisé » du Yin-Yang est celui du chaud-froid, haut-bas, lumière-ombre, blanc-noir, femelle-mâle, des complémentarités antagonistes enchevêtrées avec les antagonismes complémentaires entrelacés. En optique physique, c'est le jeu de l'onde et du corpuscule en alternance et altercation réunies par la constante de Louis de Broglie. En chimie, c'est l'acidité et l'alcalinité réunies, séparées et contrastées au pH 7. En philosophie, c'est le verbe Aufheben de Hegel qui signifie, à la fois, « apparaître », « disparaître » et « conserver » (dans la composante alémanique souabe), verbe utilisé par Freud pour décrire l'inconscient.
Ce « contraste harmonisé » est rapidement détourné en opposition dans le « tiers exclu » de corps-esprit, nature-culture. Avec les valeurs confucéennes, il est le fondement de l'idéologie d'une harmonie industrielle au Japon moderne avec le miracle économique japonais des années 1950-1960 dans l'économie politique asiatique de la complémentarité antagoniste enchâssée dans l'antagonisme complémentaire du Capital-Travail, Patronat-Syndicat.
Marcel Granet a déjà remarqué l'interprétation occidentale tantôt que le Yin et le Yang soient des forces, tantôt que ce sont des substances. À l'origine de la pensée chinoise, il s'agit d'une configuration d'interactions polysystémiques de différents Ordres d'une Totalité, très éloignée d'une analyse ou découpage en éléments de plus en plus tenus, simples et disjoints.
L'approche écosystémique est la retrouvaille avec l'antique pensée chinoise de l'oscillation cybernétique « figure-fond » d'une Gestalt ou Totalité du Yin-Yang, du « système et environnement » où un système, vu « d'en bas » de ses composantes, est une composante vue « d'en haut » de son environnement qui est un métasystème ou système de systèmes.
Si tout l'univers est bleu, la couleur bleue ne serait pas concevable, comme le « noir » (absence de toute couleur) ne l'est que par rapport au « blanc » (présence de toutes les couleurs), le sombre par rapport au clair, la nuit par rapport au jour, la lune par rapport au soleil, l'hiver par rapport à l'été, le Nord par rapport au Sud, la gauche par rapport à la droite, la Terre par rapport au Ciel et la femme par rapport à l'homme.
Il s'agit des exemples de contraste harmonisé, d'interactions des uns par rapport aux autres, comme l'oscillation figure-fond de cette gravure (Jour & Nuit) d' Escher où c'est le contraste qui fait la différence de l'un par rapport à l'autre dans les interactions qui sont des actions réciproques modifiant la nature ou le comportement des actants.
yin | yang | ||
---|---|---|---|
noir | ??' h?"i | blanc | ?™? bái |
sombre | ?š— àn | clair | ? liàng |
nuit | ??'??œ he? yè | jour | ?™?? bái ti?n |
lune | ?œˆ yuè | soleil | ?—? rì |
hiver | ?†? d?ng | été | ?? xià |
nord | ?Œ— b?›i | sud | ?— nán |
gauche | ? z?"o | droite | ?? yoù |
terre | ?œ? dì | ciel | ? ti?n |
femme | ? n?š | homme | ?"? nán |
vide | ?™› x? | plein | ? shí |
introversion | ?…? nèi | extraversion | ??– wài |
passif | ??‹• bèidòng | actif | ??‹• zh?"dòng |
pair | ?? o?" | impair | ??" j? |
Il existe un autre aspect de l'inter-relation Yin et Yang: la divisibilité infinie. Comme les sages Taoistes l'ont exprimé dans leur symbole du Tai Ji par le point blanc (rouge à l'origine) et noir au sein de la couleur complémentaire, il y a toujours du Yin au sein du Yang, et vice-versa. Par ce fait, dans toute chose ou toute situation, il serait possible de retrouver à la fois le Yin et le Yang. Prenons par exemple un pendule que l'on considérera sous les aspects de l'énergie cinétique (Yang) versus l'énergie potentielle (Yin). L'instant où le pendule est en haut, prêt à redescendre, serait le moment Yin du mouvement du pendule. Toute l'énergie est alors potentielle, prête à être relâchée. Au moment où le pendule redescend, cette énergie potentielle se transforme en énergie cinétique. Il y a alors transmutabilité, croissance du yang au sein du Yin. À l'inverse, lorsque ce pendule remonte, cette énergie cinétique se transforme à nouveau en énergie potentielle, au fur et à mesure de son ascension. L'énergie potentielle, Yin, n'existe alors que parce qu'une phase d'énergie cinétique existait. Cette énergie cinétique n'a été possible que parce de l'énergie potentielle a été accumulée. Cet exemple illustre qu'en toute chose Yang, il y a du Yin, et vice-versa. Ces mêmes phases du mouvement du pendule pourraient être regardées sous un autre angle, ce qui changerait tout. On pourrait par exemple considérer le mouvement (yang) versus l'immobilité (Yin), ou encore le point le plus haut qu'atteint ce pendule (Yang) versus le point le plus bas (Yin). La réflexion serait alors toute autre.
Notes [modifier]Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur le Ying-Yang. |