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Date de création : 30.11.2013
Dernière mise à jour :
02.03.2025
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A l’occasion du sommet de Davos, qui s’est tenu du 22 au 26 mai en Suisse, le ministre ukrainien du commerce extérieur, Taras Kachka, est revenu sur les dommages infligés à son pays, les activités industrielles et agricoles encore debout et les obstacles au redressement.
On peut bien sûr utiliser la figure traditionnelle macroéconomique, qui nous indique que le produit intérieur brut de l’Ukraine devrait chuter en 2022 de 30 % à 40 %. Cependant, la réalité est plus complexe. En matière de destructions, nous en sommes actuellement à 24 000 kilomètres de routes et 38 millions de mètres carrés de logements. Nous les estimons à 100 milliards de dollars [93 milliards d’euros] en valeur comptable et à 600 milliards de dollars d’impact négatif. Si nous agrégeons toutes les pertes, nous arrivons probablement autour de 1 000 milliards de dollars.
Lire aussi : En Ukraine, une économie au service de la guerreLe plus gros impact est celui des sept millions de déplacés. Viennent ensuite les quatre millions de personnes parties à l’étranger, auxquelles s’ajoutent environ 700 000 autres, qui ont pris le chemin de la guerre. Toutefois, nous commençons à observer aussi quelques retours au travail, notamment dans les régions de Kiev et de Kharkiv [Est]. Cela étant dit, près de 70 % des entreprises travaillent normalement. Par exemple, le secteur de la banque fonctionne à 80 %, celui des chemins de fer, bien sûr, mais aussi la poste ou l’électricité.
Pour ce qui est de l’agriculture, 80 % de la terre arable est plantée et nous aurons une production de blé comparable à celle de 2021, même si l’engrais et le diesel pour les engins manquent. Il y aura un peu moins de maïs. Mais globalement, nous sommes en mesure d’exporter dans le monde entier un volume de grain comparable à celui de l’an dernier. Le problème, c’est qu’il n’arrive pas à sortir du pays.
Lire aussi : Guerre en Ukraine : avis de tempête sur le grenier à blé du mondeEn 2021, nous avons exporté 20 millions de tonnes de blé et 24,6 millions de tonnes de maïs, la quasi-totalité par la mer. Les trains et les camions ne sont pas adaptés à de telles quantités, d’autant que les infrastructures de stockage et tout l’écosystème, jusqu’aux tradeurs, sont installés dans les ports autour d’Odessa [Sud]. Dans le cas du tournesol, dont nous sommes le premier exportateur mondial, nous en exportions 5,1 millions de tonnes en 2021. Cette année, nous ne pouvons en sortir que 100 000 tonnes par mois par voie terrestre.