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ODESSA

Publié le 17/03/2022 à 08:48 par papilacabane Tags : course sur cheval mer merci vie monde enfants obstacles société centre dieu nuit
Entre blocus et sirènes d’alerte, Odessa s’installe dans la guerre Artère vitale de l’économie ukrainienne, la cité portuaire subit, depuis le début de l’invasion, le blocus de la marine de guerre russe. En ville, les entrepreneurs prêtent leur savoir-faire logistique à l’effort de guerre, tandis que la population cherche un semblant de normalité en se préparant à la bataille. Entre blocus et sirènes d’alerte, Odessa s’installe dans la guerre

 

Les habitants d’Odessa (Ukraine) installent des sacs de sable pour renforcer les défenses de la ville, le 14 mars 2022.  Nacho Doce/Reuters

 

« Avant la guerre, j’étais plutôt riche. Mais aujourd’hui… » Lundi 14 mars, Nikolaï Viknianski sourit, assis sur une banquette verte de l’Odessa Food Market, parmi les allées et venues de volontaires aux yeux cernés trimballant packs d’eau, boîtes de thon et conserves dans le décor industriel chic de cette halle branchée reconvertie en entrepôt humanitaire.

Un déluge de messages s’abat sur son smartphone et toutes les dix minutes résonne le même caquètement de canard en guise de sonnerie : appel entrant. Au bout du fil, l’assistante de Vitali Kim, gouverneur de Mykolaïv : il demande des nouvelles du convoi humanitaire qui doit partir le lendemain vers cette ville pilonnée depuis des jours par l’artillerie russe.

Stocker la nourriture et les médicaments,

Avant la guerre, « dans le civil », Nikolaï Viknianski, 45 ans, dirigeait une grosse entreprise de mobilier exportant dans de nombreux pays via les ports d’Odessa, « artères vitales » de l’économie ukrainienne, que menace d’embolie le blocus établi par la marine de guerre russe dans la mer Noire.

Royaume de l’import-export, troisième ville du pays, Odessa, coupée de la mer depuis trois semaines d’invasion, vit désormais en apnée. Alors, comme nombre d’entrepreneurs plus ou moins à l’arrêt, Nikolaï a mis son réseau et sa maîtrise de la logistique au service de la mobilisation.

→ REPORTAGE. Monde/A-Odessa-pensait-quil-aurait-jamais-rien-effrayant-Covid-2022-03-10-1201204242" target="_self">À Odessa, « on pensait qu’il n’y aurait jamais rien de plus effrayant que le Covid »

Réceptionner les dons n’est qu’un début. Il faut aussi centraliser les demandes d’aides, trouver et stocker la nourriture, les médicaments, l’équipement paramilitaire, mais aussi assurer le convoyage des volontaires, et même la rénovation de bâtiments vétustes pour accueillir les nouveaux combattants de la défense territoriale. En quelques jours, leur nombre a bondi de 400 à 12 000 hommes pour la seule région d’Odessa. Autant de soldats à nourrir, habiller, équiper.

« Pas eu le temps de prendre une douche »

Sidérées, les autorités locales ont eu des difficultés à réagir les premiers jours. Plus agiles, les acteurs du secteur privé, eux, ont importé leurs méthodes de management et pris les devants pour s’approvisionner, le plus souvent sur leurs fonds propres. Sans possibilité de livraison maritime, il a fallu inventer de nouvelles chaînes logistiques, par voie terrestre ou par le rail.

Jouant de leurs contacts, Nikolaï Viknianski et ses partenaires ont, par exemple, commandé des milliers de gilets pare-balles en Turquie. Quitte à faire grincer des dents l’administration régionale, à cheval sur la procédure. « Ils sont restés un peu soviétiques dans leur approche », plaisante-t-il.

« Au départ, seuls les groupes de volontaires nous aidaient », confie Oleksandr Slavsky, directeur de la branche locale du fonds souverain ukrainien, engagé dès le premier jour dans la défense territoriale d’Odessa, pour laquelle il supervise les relations avec les organisations de volontaires et les milieux d’affaires. « Pendant dix jours, je n’ai même pas eu le temps de prendre une douche, je me lavais avec des lingettes jetables ! »

→ REPORTAGE. Monde/Guerre-Ukraine-Odessa-fragile-union-sacree-entre-elite-locale-societe-civile-2022-03-15-1201205015" target="_self">Guerre en Ukraine : à Odessa, la fragile union sacrée entre élite locale et société civile

Depuis, la municipalité a apporté son plein soutien à ces réseaux d’entraide, tandis que l’armée prend progressivement le relais pour subvenir aux besoins de la défense territoriale. Dans les faubourgs de la ville, des usines se réorientent pour produire gilets pare-balles et obstacles antichars. Du chaos des premières semaines se structure ainsi, de jour en jour, une alliance étroite entre les autorités, les milieux d’affaires et la société civile. « Nous sommes maintenant une cité prête à résister, et c’est le plus important, dit Oleksandr Slavsky. Et Dieu merci, la résistance de Mykolaïv nous donne encore plus de temps pour nous préparer. »

Lugubre signal

Si les combats font rage une centaine de kilomètres à l’est, Odessa demeure à ce jour épargnée par la guerre. Partout, les Odessites débattent de l’éventualité d’un débarquement des troupes russes sur les plages de la ville. Nuit et jour, les sirènes avertissent les habitants d’un bombardement… qui ne vient jamais. À force de fausses alertes, beaucoup d’Odessites paraissent déjà ne plus s’en inquiéter.

→ REPORTAGE. Monde/Guerre-Ukraine-Odessa-lente-hemorragie-depart-2022-03-13-1201204737" target="_self">Guerre en Ukraine : à Odessa, la lente hémorragie du départ

Mardi, square Starobazarny, dans le centre de la ville, ni les joueurs de basket, ni les amies sirotant un café au soleil n’ont trahi le moindre signe d’inquiétude lorsque, à 11 h 45, a retenti le lugubre signal. Aucune mère n’est venue interrompre la course à vélo des enfants autour de l’imposante statue de bronze du cosaque Antin Holovaty. Dans l’attente d’une bataille à laquelle toute la ville se prépare, les habitants semblent avoir pris leurs quartiers dans cette nouvelle et aberrante normalité de la guerre. Une impression que renforce d’autant plus la réouverture progressive des commerces en ville.

« Chaque jour qui passe sans relancer l’économie rendra la chose plus difficile », justifie Dmitri Kazavtchinski, président du Business Club d’Odessa et fer de lance de la mobilisation. Il reçoit dans son restaurant de cuisine tatare, un établissement chaleureux qui a rouvert ses portes mardi matin. « La majorité des Ukrainiens n’ont pas assez d’économies pour tenir plus d’un mois sans travailler. Si on veut les soutenir, il faut aussi leur permettre de gagner leur vie. » La veille, c’était sa société de scellés de sécurité qui a repris son activité. Avant la guerre, elle intervenait dans 80 pays.