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L'HOMME ALA POULE

Publié le 27/10/2021 à 09:17 par papilacabane Tags : prix sur france presse papier belle enfants fond sur fond photos travail femmes nature texte bleu automne pouvoir
L’homme à la poule

Chronique

Lecture en 3 min.

L’homme à la poule

 

 

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Jusque dans les années 80 – 1980 – les grands magasins étaient des sortes de grands bazars à la portée de toutes les bourses, où l’on pouvait acheter un escabeau en aluminium, des casseroles, les chaussettes des enfants. Il y en avait même un, à Paris, dans le quartier qui concentre beaucoup de congrégations religieuses, où les consacrés s’approvisionnaient en soutanes et autres vêtements professionnels au meilleur prix.

Puis est venu le tournant libéral à peu près planétaire, la mondialisation, le tourisme asiatique de masse. Les grands magasins se sont adaptés. Ils ciblent maintenant une clientèle aux poches pleines. Il n’est plus question d’y trouver un vêtement qui ne soit pas de marque – de marque réputée –, ni une corbeille à papier non signée. On n’y propose d’ailleurs plus grand-chose à la vente, hormis ce qui fait rêver les riches Chinois de passage en France.

Ces dernières années, les publicités pour ces grandes enseignes mobilisaient des mannequins superbes, habillés selon les codes de l’élite du pouvoir, pardessus de cachemire et montres mirobolantes, et cadrés sur fond d’intérieurs de rêve ou de bureaux paysages dernier cri.

Aussi ai-je été surprise en trouvant l’autre jour dans ma boîte aux lettres un catalogue d’un de ces luxueux grands magasins dont la couverture représentait une poule, une belle poule rousse picorant entre les pavés d’une petite impasse vieillotte. J’ai cru avoir mal vu – ce devait être un numéro de Neoruro ou de Bien à la campagne, un de ces exemplaires gratuits destinés à faire connaître les nouvelles publications. Mais non, la poule en gros plan faisait bien la une du catalogue L’homme automne-hiver 2021 d’un grand magasin parisien.

On ne saurait trop recommander l’ouvrage. Dans les pages intérieures se découvrent des photos rares : des chemises en jersey à 160 € l’unité posées sur la paille, une élégante sacoche bleu marine, toile et cuir, dans une brouette, des baskets en équilibre sur des râteaux. Les photos du mannequin, surtout, sont à encadrer. On a pris un beau blond longiligne qui était tout à fait convaincant en créateur de start-up, on lui a juste laissé pousser les cheveux six mois. Il a des boucles blondes soigneusement non coiffées, un peu de barbe, un peu de moustache. Le voici dans l’impasse de la couverture, plus nette, avec des arbustes en pots contre les façades : il a cette fois un canard sous le bras et il sourit affectueusement à deux poules qu’il semble inviter à une promenade (le total de ce qu’il a sur le dos atteint 1 485 €). À la page suivante, cela se confirme : il était bien sorti faire un tour en ville avec ses poules, il s’est assis un moment sur un banc public en serrant l’une d’elles contre sa poitrine. Il ne faudrait pas croire que c’est un oisif. Ici, il examine des choux, d’ailleurs très décoratifs, dans un pull à grosses mailles à 490 €. Là, dans un blouson bleu ciel et un col roulé blanc (810 € à eux deux), il pousse une brouette débordant de blettes, de carottes, de salades. Il est beau comme un ange sur les clichés où il a été saisi en train de faire une petite pause, l’un en particulier qui le montre de profil, devant une tonnelle couverte de feuillages, dans la pose caractéristique du cultivateur prenant le temps de la contemplation, l’œil sur l’horizon, l’air rêveur, le corps un peu déjeté en arrière, une main dans une poche et l’autre usant de sa pelle verte comme d’un bâton d’appui, devant lui. On se demande un peu ce qu’il peut faire avec sa pelle sur le joli dallage où il se tient, mais c’est pinailler.

Une des photos les plus naturelles le montre sortant du métro avec son autre pelle sur l’épaule, la jaune, dans un manteau de laine et cachemire, un pull de laine et cachemire lui aussi, un pantalon en laine et des baskets en laine et cuir (4 590 € l’ensemble, mais vraiment bien, sobre, chic et certainement chaud).

La séquence s’appelle Retour aux sources – car il y a du texte dans ce catalogue. « Surchemises, doudounes, parkas, bonnets, cols roulés, sacs à dos, velours et peaux retournées composent la silhouette d’un citadin tourné vers l’avenir qui cherche à faire entrer la nature au cœur de nos vies et de notre style. »« L’art de vivre au masculin n’a jamais été aussi enthousiasmant qu’en cette rentrée », informe d’ailleurs l’éditorial du catalogue.

Agriculteurs en quête de l’âme sœur qui désespérez de la trouver – la presse a beaucoup parlé de votre solitude ces dernières décennies –, surtout ne changez rien à vos habitudes. Ne quittez pas la ferme, gardez vos bleus de travail et vos pantalons de velours côtelé, et faites circuler des photos de vous avec vos poules. Vous êtes hyper-tendance. Les femmes vont arriver en courant.