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DELEXITNOS

Publié le 24/10/2024 à 16:19 par papilacabane Tags : sur base vie place saint monde soi maison fete coeur histoire centre dieu message texte livre

« Dilexit nos » : le Sacré-Coeur, l’antidote spirituel de François dans un monde déshumanisé « Dilexit nos » : le Sacré-Coeur, l’antidote spirituel de François dans un monde déshumanisé

 

Dilexit nos, encyclique sur le Sacré-Coeur publiée jeudi 24 octobre 2024, est la 4e du pape François.TIZIANA FABI / AFP

 

Le Sacré-Cœur de Jésus comme antidote à « un monde sans cœur ». C’est le message qu’a voulu diffuser le pape François, tout au long des quelque 130 pages de l’encyclique Dilexit nos(« Il nous a aimés », en français), publiée jeudi 24 octobre. Elle est consacrée à cette dévotion populaire, dont l’image du cœur ensanglanté couronné d’épines a connu un renouveau et une renommée dans le monde entier après les apparitions de Paray-le-Monial au XVIIe siècle, avant de retomber progressivement dans une certaine désuétude au XXe siècle. Cette nouvelle encyclique – la quatrième du pape – constitue une ordonnance spirituelle pour revenir à l’essentiel, au cœur de l’humain et de la foi.

Pourquoi le pape dépoussière-t-il une spiritualité que certains jugeraient appartenant au passé ? De manière saisissante se dessine au fil des pages une critique virulente de la modernité que François décrit : un monde « liquide », déshumanisé, désincarné, peuplé de « consommateurs en série » et assujetti à des technologies « inhumaines ».

Remède à un monde désincarné

Face à cette modernité froide, François préconise donc un retour au cœur, « lieu de la sincérité où l’on ne peut ni tromper ni dissimuler ». Le cœur, poursuit-il, est indispensable pour changer le monde, il forme « la base de tout projet solide(…)».Au centre de l’homme, selon François qui convoque dans ce texte des fragments de sa propre histoire personnelle, se trouve l’exact opposé des « algorithmes » qu’il fustige : les souvenirs d’enfance, la poésie, la littérature. Et pour se situer au centre de la foi, le pape invite les catholiques à se tourner vers le Sacré-Cœur de Jésus. Une manière de renouer avec l’incarnation.

S’appuyant sur de nombreuses références françaises (comme Michel de Certeau, sainte Thérèse de Lisieux), latino-américaine (Rafael Garcia Herreros) ou espagnole (Olegario Gonzalez de Cardedal) ainsi que sur les écrits des Pères de l’Église, le pape souligne l’importance de cette dévotion qui, selon lui, s’avère un remède aux maux des sociétés contemporaines. Ces dernières sont caractérisées par « une forte avancée de la sécularisation qui aspire à un monde libéré de Dieu ».

Le pape insiste sur la dimension populaire de cette dévotion, mais aussi sur ses origines dans les Écritures. Elle trouve ainsi ses racines dans l’Évangile de saint Jean, qui a reposé sa tête sur la poitrine de Jésus lors de la Cène. D’abord exprimée à travers le côté blessé du Christ par la lance d’un soldat romain durant sa crucifixion, la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus s’est développée dans les ordres religieux au Moyen Âge, avant de se répandre largement après les apparitions à sainte Marguerite-Marie Alacoque à Paray-le-Monial, dont le jubilé des 350 ans est célébré jusqu’en juin 2025.

Le Sacré-Cœur contre les dérives de l’Église

Le pape jésuite n’y voit pas seulement un remède aux maladies du monde, mais aussi aux dérives internes à l’Église. Plus que jamais d’actualité, l’encyclique apporte, affirme François, une réponse « adéquate » à des tentations intellectualistes et rationalistes qui refont surface. Il loue le rôle bénéfique de cette spiritualité durant la crise janséniste aux XVIIe et XVIIIe siècles, qui vit le développement de ce courant de pensée rigoriste dans l’Église.

Ce rappel historique sert d’appui à François pour mettre en garde les fidèles contre l’émergence d’un nouveau « dualisme janséniste »dans l’Église, qui « a acquis une nouvelle force au cours des dernières décennies(…). Il est une manifestation de ce gnosticisme qui ignorait la vérité du “salut de la chair”. »En clair, qui accorde une grande place à l’esprit au détriment du cœur. Selon lui, la dévotion au Sacré-Cœur « libère » d’une seconde dérive : celle « des communautés et des pasteurs qui se concentrent uniquement sur les activités extérieures, les réformes structurelles dépourvues d’Évangile, les organisations obsessionnelles, les projets mondains, les réflexions sécularisées, les propositions qui se présentent comme des prescriptions que l’on veut parfois imposer à tous ».

Réhabiliter la piété populaire

Au cœur de Dilexit nos, François se livre à un véritable plaidoyer pour la piété populaire. « Je demande que personne ne se moque des expressions de ferveur croyante du peuple saint et fidèle de Dieu qui, dans sa piété populaire, cherche à consoler le Christ », demande-t-il. Cette idée que les expressions de la piété populaire « sont un lieu théologique » à part entière se retrouvait déjà dès la première année du pontificat de François, dans l’exhortation apostolique Evangelii gaudium.

Dans la lignée des nouvelles règles adoptées pour la reconnaissance des apparitions mariales où le discernement des fidèles et les fruits de la dévotion sont davantage pris en compte, le pape François estime que la dévotion populaire au Sacré-Cœur est justifiée car les fidèles perçoivent « quelque chose de mystérieux qui dépasse notre logique humaine(…) : nous pouvons y participer par la foi ». Tout en posant des limites au rite populaire pour le dissocier de la vénération des icônes. « Certaines expressions de sainte Marguerite-Marie mal comprises pourraient conduire à une trop grande confiance dans les sacrifices et offrandes personnels », ajoute-il en référence aux mortifications et à certaines expériences mystiques relatées dans la vie de la sainte.

Dimension communautaire

De la même manière, l’encyclique encourage les fidèles à dépasser une approche ritualiste. Le pape les exhorte plutôt à replacer cette dévotion dans une perspective missionnaire et fraternelle. « Quel culte serait rendu au Christ si nous nous contentions d’une relation individuelle, sans nous intéresser à aider les autres à moins souffrir et à mieux vivre ? Peut-on plaire au Cœur qui a tant aimé en restant dans une expérience religieuse intime, sans conséquences fraternelles et sociales ? », interroge-t-il, interpellant à deux reprises les lecteurs.

« Ce texte permet au pape de faire le lien avec ses précédentes encycliques(Lumen fidei, Laudato si’et Fratelli tutti) puisqu’il y souligne que tout – l’impératif fraternel et social, le soin de la maison commune – trouve son origine dans l’expérience de l’amour de Dieu pour soi », relève le père Maximilien de La Martinière, auteur de La Piété populaire, une chance pour l’évangélisation. « L’encyclique vient approfondir le lien entre dévotion personnelle et responsabilité communautaire, ajoute le prêtre du diocèse de Versailles. Le pape rappelle ainsi que la dévotion comporte aussi une dimension fraternelle.»

Ce document, dont le style et le sujet contrastent avec les précédents écrits du pape François, peut-être lu comme le condensé d’un pontificat. « Toutes les sensibilités ecclésiales peuvent s’y reconnaître, analyse pour sa part le père Étienne Kern, recteur du sanctuaire de Paray-le-Monial. Le cœur de Jésus est présenté comme un centre unificateur et un lieu d’intégration de son action. »En s’emparant du cœur de Jésus et rompant avec la tonalité plus directement politique de ses précédents écrits, il développe ainsi une vision sans doute plus rassembleuse d’un pontificat qui a parfois pu dérouter certains catholiques.