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Date de création : 30.11.2013
Dernière mise à jour :
25.11.2024
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ReportageL’immense majorité des Israéliens jugent que le conflit leur a été imposé par le massacre de 1 200 civils et militaires par le Hamas et préfèrent ignorer les destructions et les morts liées aux opérations militaires dans l’enclave palestinienne.
Tel-Aviv reprenait vie. La grande cité du bord de mer paraissait oublier la guerre qui se poursuit à Gaza depuis trois mois, à 50 kilomètres au sud. Début janvier, Michal Feldon s’est résolue à dîner en ville, avec son compagnon, après trois mois passés à se morfondre. Cette pédiatre a confié ses jumeaux à une baby-sitter, puis elle a renoncé devant les terrasses illuminées. Pas le cœur. Elle est rentrée chez elle, pour échanger avec quelques amis sur Internet : « J’ai trois personnes au monde avec qui parler depuis le début de la guerre », soupire-t-elle.
Michal appartient à une minorité négligeable en Israël : quelques centaines de personnes qui manifestent chaque semaine contre la guerre, sous haute protection policière. Lorsqu’elle quitte ces rassemblements, elle cache ses banderoles appelant à « la paix », de crainte d’être prise à partie. Ses concitoyens l’effraient, qui vivent comme une nécessité existentielle l’éradication de toute menace posée par le Hamas. Unanimement, ils jugent que cette guerre leur a été imposée par le massacre d’environ 1 140 civils et militaires le 7 octobre 2023. Cette guerre est juste, ils n’en doutent pas et en assument les conséquences.
A l’étranger, des experts militaires comparent cette campagne à la destruction de la ville allemande de Dresde par les Alliés en 1945 et à la prise de Grozny, en Tchétchénie, par l’armée russe en 1995. Au moins 24 000 Palestiniens ont été tués, selon les autorités locales, soit 1 % de la population de la bande de Gaza, pour la plupart des femmes et des enfants. Israël met ces morts sur le compte du Hamas, qui se terre parmi les civils. Le pays se perçoit comme un malade du cancer acharné à détruire sa tumeur. Il fait mine d’ignorer qu’il impose ce traitement à un corps étranger, palestinien. Des discours aux accents génocidaires se sont banalisés au plus haut niveau de l’Etat, comme aux machines à café de l’hôpital Shamir, près de Lod (centre), où travaille Michal Feldon.