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Dernière mise à jour : 22.03.2018
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La Folle de Chaillot, Paris

Publié le 18/02/2013 à 10:30 par levieuxbougon Tags : Theatre Giraudoux
La Folle de Chaillot, Paris

     Escapade de deux jours à Paris. Il n’y a plus les "ploucs" de la campagne pour "monter" s’ébaudir à la Capitale pendant tout un "week-end"! En fait, mon objectif n’est que d’aller applaudir "La Folle de Chaillot" à la Comédie des Champs-Élysées. Égaré avec la bande de Vichy à cause de son attachement excessif pour la culture germanique, Jean Giraudoux connut la disgrâce à la Libération. Bravant la bienpensance, le Théâtre du Nord-Ouest Parisien mit fin l’an passé à cet ostracisme en mettant à l’affiche l’ensemble de ses 16 pièces. C’est au tour de la Comédie des Champs-Élysées d’entrer dans l’arène. Il était temps en effet de ressortir des tiroirs de l’Histoire ce théâtre à la langue merveilleuse qui reste encore aujourd’hui d’une cruelle actualité. Sous la forme d’un conte fantastique, la pièce dénonce en effet les méfaits de l’argent sur l’équilibre ténu du monde par l’emprise de la finance et ses débordements boursiers et la sauvagerie de la loi du profit à tout prix. (On se croirait en campagne électorale). Elle se montre aussi un vibrant plaidoyer pour l’honnêteté, la sincérité et le respect d’autrui autant que de la nature. (On croirait entendre nos ministres si leur langue de bois n’était aussi pauvre). La luxuriance des décors et de la mise en scène de Didier Long renforcent les propos du dramaturge. Les comédiens donnent le meilleur d’eux-mêmes. J’aurais plutôt vu une Catherine Ringer ou une Brigitte Fontaine dans le rôle d’Aurélie, la fameuse folle de Chaillot. Elles auraient donné au personnage une démesure que Mlle Anny Duperey peine à rendre, comme si elle craignait de brûler les planches au détriment de ses comparses. Elle les servirait pourtant d’autant mieux dont un Dominique Pinon absolument remarquable. Mais tout le monde ne peut pas être Marguerite Moreno qui a inspiré Jean Giraudoux ou Edwige Feuillère dont la réputation court toujours. Mais depuis mon modeste strapontin sis au fin fond de l’avant-scène, le spectacle n’en demeure pas moins formidable de poésie et de légèreté en même temps que d’acuité dans sa dimension contemporaine. Je profite du trajet de retour pour me replonger dans le roman de Jean Giraudoux "Siegfried et le Limousin". C’est sans doute pour me donner le temps de le savourer jusqu’à la dernière page que le train accuse une demi-heure de retard en entrant en gare.