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qui était ce curé leclerc si généreux, l'inspecteur labavure va enquêter. http://lechena you.centerblog .net
Par lechenayou, le 15.01.2025
renseignemen ts complémentair es :
etienne collin né le 26 novembre 1938 et décédé le 16 novembre 2024
Par Anonyme, le 08.01.2025
bonjour
en regardant les décès de novembre 2024, je ne vois pas mon père etienne collin né le 26 novembre 193
Par Anonyme, le 08.01.2025
bonjour,
un oubli, mon père etienne poupard décédé le 17 février 2021 à st maixent-l'ecol e, né le 6 septembr
Par Anonyme, le 21.12.2024
no 3 claudie bellivier
Par Anonyme, le 13.12.2024
Date de création : 26.03.2011
Dernière mise à jour :
15.01.2025
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Aucune personne n'est nommée, de peur d'en oublier. Ceux qui ont connu ces périodes n'auront aucun mal à retrouver dans leurs mémoires les protagonistes de ces joyeux moments; pour ceux qui n'ont pas vécu ces épopées ce sera l'occasion d'en discuter avec les anciens.
Septembre 1940, dans un champ des Ardilliers de jeunes garçons de la commune s'adonnent à la pratique du football. Avec des perches, empruntées dans le tas de bois le plus proche, ils ont construit des buts. Malgré les barres transversales faiblardes et des poteaux tordus, l'installation suffit à leur bonheur.
Pendant cette période trouble (1939-1945) où les distractions sont plutôt rares, ils aimeraient bien jouer de vrais matchs de foot contre d'autres équipes; la guerre ce n'est pas leur problème. L'arrivée de jeunes réfugiés des Ardennes participant à leurs parties ne fait qu'accroître leurs désirs de créer une structure officielle. Demandeurs auprès des adultes, leur vœu est exhaussé le 19 janvier 1941 au cours de l'assemblée générale de la Société d'Instruction Populaire. Celle-ci intègre la société de tir qui ne fonctionne plus depuis le début de la guerre, confirme la mise en place d'une société d'éducation physique en cours de formation et à l'intérieur de cette dernière ouvre une section football.
Les jeunes présents à cette réunion sont invités à donner un nom à leur équipe de football. Elle s'appellera «Les Aiglons». Pourquoi les Aiglons? Sûrement un rapport avec l'équipe de Nice qui remporta cette année là le championnat de France de la zone sud-est. Même les maillots seront aux couleurs des Aiglons de Nice, rouges avec des bandes verticales noires. Pour compléter l'ensemble un adulte est désigné comme arbitre. (Il a été difficile de trouver son nom dans l'annuaire 1944 de la Fédération Française de Football, comité du Poitou, car on cherchait à Chauvin). Voila notre équipe officiellement installée et affiliée à la Fédération Française de Football Amateur sous le numéro 13.317.
Sur la photo de présentation de l'équipe les joueurs portent le béret; sûrement un effet de mode! Non, ce couvre-chef fait partie de l'équipement. Il sert de protection à la tête car les ballons de l'époque sont plutôt agressifs pour le cuir chevelu. (Sur cette photo un joueur porte sur son maillot les lettres G B, on pensait que c'était pour identifier le "Gardien de But" mais un ancien a dit que celles-ci étaient les initiales de ses nom et prénom.) D'autres ont sur le maillot l'écusson du club, un aigle sur un ballon avec CHENAY écrit en lettres capitales; écussons brodés et cousus par les mères et grand-mères.
Pour se préparer à la compétition l'équipe va disputer sur son terrain de La Touche (ça ne s'invente pas) route de Vançais des matchs amicaux avec les équipes voisines: Rom, La Mothe, Lezay....... Parfois les commentaires d'après match sont durs pour notre jeune équipe, comme celui-ci fait par nos amis Mothais dans Le Petit Courrier du 8 mars 1941, après la victoire 2 à 0 de leur équipe 3: «Les jeunes en déplacement à Chenay firent ce qu'ils ont pu devant une équipe bien plus lourde. Match de débutants. La Mothe joua à dix. L'arbitre débutant aussi.»
L'équipe commence son championnat en 3eme division, avec comme capitaine l'instituteur du village. Les joueurs évoluent sur le terrain en WM: (1 goal -- 3 arrières: arrière-droit, arrière-central et arrière-gauche --2 demis: demi-droit et demi-gauche -- 5 avants: 2 ailiers, 2 inter et 1 avant-centre). Les déplacements se font à vélos pour les matchs alentour parfait pour l'échauffement d'avant match. Pour les longs déplacements nos jeunes s'entassent dans les camionnettes des artisans du village parfait pour les massages de mise en forme.
Cahin-caha notre équipe va faire son chemin mais son parcours va être court. Dés la saison 1944/1945 avant le début des matchs aller alors qu'elle jouait dans la poule B de 3eme division avec Augé - Cerzeau - Champdeniers - Soudan - Souvigné - Secondigny, le club déclare forfait général. Pourquoi une vie si courte? Le capitaine peut-être un peu trop autoritaire, il aurait voulu faire marcher les jeunes à la baguette? La femme de celui-ci intervenant peut-être trop souvent au gré de certains? La formation d'un club à Chey prêt à attirer nos joueurs ?.... Après ce renoncement, certains joueurs rejoindront effectivement Chey qui déclarera finalement forfait général en janvier 1953.
Il faudra attendre 15 ans avant d'entendre de nouveau parler football dans notre commune. Pendant cette période les jeunes qui veulent pratiquer ce sport iront dans les clubs environnants, ils seront très peu. Par contre à partir du milieu des années 50 le nouvel instituteur forme une équipe scolaire et initie les jeunes écoliers au foot, ce qui sera un atout quand Chenay renouera avec ce sport.
C'est par "L'Espérance", la société de tir, que vient le déclic. Pour sa fête annuelle du 19 juin 1960 elle organise un tournoi de foot avec les équipes de Lezay, La Mothe, Rouillé et St-Sauvant. Ce tournoi rencontre un véritable succès. Dés le samedi suivant, le 25 à 20h30, une vingtaine de personnes se retrouve au café des Trois Pigeons pour créer un club de foot. L'enthousiasme des jeunes vaincra les difficultés de mise en route: pas d'argent, pas de terrain, tout à faire.... Récapitulons les décisions prises à cette réunion extraordinaire :
-le club de foot s'appellera : l'Union Sportive de Chenay.
-Formation du bureau: 1 président, 1 vice-président, 1 secrétaire, 1 trésorier, 3 conseillers.
-Financement: emprunt de 20 000fr (354.64 euros de 2022) à la société de tir, remboursable dans un an.
-Cotisation: carte de sociétaire 250fr (4.43 euros de 2022) pour un membre actif et 500fr (8.86 euros de 2022) pour un membre honoraire.
-Fonctionnement: la société achètera, à part les chaussures, l'équipement des joueurs.
-Pour l'assurance le Président s'en occupera.
Les démarches officielles effectuées, notre équipe est affiliée à la Fédération Française de Football sous le numéro 18711.
Les structures de fonctionnement en place, il faut s'occuper des installations. Le terrain sera au Perrot route de Chey, c'est un pré à vaches mis à la disposition du club par le président, en attendant mieux. Le bois pour fabriquer les buts est donné généreusement par un habitant du Breuil. Les filets trop chers dans le commerce seront fabriqués le soir à la veillée chez le cordonnier du village. Pour éviter de dépenser trop d'argent les dirigeants décident de n'acheter qu'un ballon de 3e division! Malheureusement et malgré l'insistance des acheteurs, le marchand n'avait que des ballons de foot et pas de ballon spécial 3e division.
Tous les détails pratiques et techniques solutionnés l'équipe commence la saison 1960/1961 dans la poule sud de 3e division avec le premier match officiel à Chenay, le 11 septembre. Après avoir accompagné les vaches dans un enclos le terrain est à la disposition des 22 acteurs. Le onze de Chenay arbore de beaux maillots jaunes à parement noir, couleur officielle du club. Les joueurs ont enfilé leurs tenues, short noir et chaussettes rayées noire et jaune, à l'abri d'une "pallisse" en laissant leurs habits du dimanche sur le guidon de leur mobylette ou dans le coffre d'une voiture. Pour les vestiaires on verra plus tard. La douche d'après match se passe sous l'unique robinet dont est heureusement équipé le champ, eau garantie à température ambiante. Quand il pleut ou gèle ce n'est pas la joie mais nos gaillards ont la peau dure.
Les habitants sont présents au rendez-vous du dimanche après midi; il y a de l'ambiance surtout chez les supportrices qui de la voix et du geste vont encourager leurs p'tits gars. Elles ne vont pas laisser leurs hommes se laisser étriller par des 'rigolos'. Comme il n'y a pas de main courante elles sont souvent à l'intérieur de l'aire de jeu prêtent à intervenir si nécessaire. Avec leurs hauts talons elles mitraillent le sol du bord de touche. A chaque fois que l'arbitre de touche adverse lève son drapeau, pour un hors-jeu de nos joueurs, il est copieusement enguirlandé.
En 3e division il y a rarement d'arbitre officiel. Le dirigeant qui officie comme arbitre est tiré au sort entre responsables des deux clubs ou plus généralement le club qui reçoit doit arbitrer. Dans ce cas là l'expression "arbitrage à la maison" prend tout son sens. Chez nous aussi notre arbitre maison est un élément important du dispositif tactique de l'équipe, disons tout simplement qu'il est souvent le 12e homme.
Pour le premier match de son histoire, l'USC fait match nul 2 à 2, bon début. Les joueurs sont contents de leur prestation, (à part ceux qui se sont étalés dans une bouse), avec le désir de faire mieux: «La prochaine fois on les battra». C'est vrai qu'avec Clussais, notre premier adversaire de la saison, nous aurons l'occasion de nous revoir. Pendant de nombreuses saisons les deux clubs seront dans la même poule, ça deviendra une histoire de famille, avec parfois des moments de fortes tensions.
Par contre au 2eme match c'est la Bérézina: St Romans bombarde Chenay 9 à 1, aidé en cela par un but de notre arrière central contre son camp qui décoiffa notre gardien et lui fit perdre ses lunettes.
les matchs vont se succéder avec du bon et du moins bon. Du bon: Fors - Chenay du 2 octobre 1960 où nous gagnons 5 à 3. Pour cette troisième journée, ce n'est pas le résultat qui marquera les esprits mais les chinoiseries des adversaires et l'état de la pelouse, notre terrain c'est le parc des princes à côté de celui de Fors! Difficile à décrire, le terrain est partagé en deux dans le sens longitudinal avec d'un côté une partie en pré et de l'autre une partie en chaume (beïlla) et bien sûr au mitan la rigole laissée par le labour: foot tout terrain.
Du moins bon, par exemple le match retour, il suffit de lire le commentaire de ce match dans la concorde du samedi 7 janvier 1961 :"Fors 1 bat Chenay 4 à O. - Réserves: Chenay bat Fors 4 à O. Les étrennes étaient un peu grosses. Mais nos espoirs se portent sur les jeunes qui ne jouent pas tous les dimanches; formant un groupe qui n'a laissé à leurs adversaires aucune chance, dans la réserve, toute l'équipe est à féliciter.
PAR CONTRE! la première a fait jusqu'à la mi-temps une partie égale avec Fors: 0 à 0, mais dans la seconde mi-temps comme à Limalonges on retrouve les bonnes bouteilles et les belles danses du samedi soir... "
Et v'oui, se doper au pinard et s'entraîner de nuit en valsant ou twistant n'est pas l'idéal pour gagner; quelle idée de mettre des matchs le 1er de l'an, car ce match s'est joué le premier janvier 1961.
Le nombre de licenciés a permis de faire deux équipes. Tous ces joueurs ne sont pas de la commune mais des copains des alentours qui veulent jouer au foot ou changer de club. Pas de prime à l'engagement ou au transfert mais une chopine au bistrot et c'est signé. Cette deuxième équipe est composée principalement des plus jeunes. Elle fera un championnat officieux en lever de rideau des équipes de 3e division qui ont des réserves.
Pour gagner un peu d'argent l'USC organise des soirées théâtrales ou des bals, au premier bal de l'hiver les joueurs élisent la Reine des sports. Pour être élue "Reine des sports", il ne suffit pas d'être charmante, car toutes les filles de la commune sont charmantes, mais il faut qu'elle soit une assidue supportrice; et le lundi matin avec ses deux demoiselles d'honneur elles auront droit à la photo dans le journal !
L'USC termine cette première saison (1960/1961) 8eme sur 10, devrait mieux faire!
Le seul problème, non résolu, est le terrain, les dirigeants se sont tournés vers la municipalité pour qu'elle trouve un terrain afin de faire un stade communal. Il faudra batailler plusieurs années pour que la commune se décide à achèter un terrain et le mettre à la disposition du club de foot. L'assemblée générale de fin de saison est mouvementée malgré plusieurs votes à bulletins secrets il est impossible d'élire un bureau, les élus ne voulant pas de la place et les non élus marmonnant. Il faudra une deuxième réunion pour calmer les esprits et remettre de l'ordre.
Par contre la fête de fin de saison, organisée le 13 août, est un succès. L'USC organise un match de moto-ball entre le SPUC moto-ball de Pessac et le moto-ball des Girondins de Bordeaux. Dans toute la région de grandes affiches sont placardées pour aviser la population de ce grand événement. C'est le cordonnier du village qui est heureux, les affiches sont sponsorisées par les cirages Baranne, va falloir qu'il refasse son stock parce qu'avec une telle pub il va en vendre du cirage pour godasses de foot.
Avant que commence la pétarade, en lever de rideau un "match surprise" nous est offert. Difficile à qualifier, nous l'appellerons "le Ane-ball". Chaque joueur de foot tient au bout d'une longe un âne, un mulet, un bardou, une bourrique .... peu importe le nom; ce qui compte c'est d'avoir un bourricot docile, d'après les experts ça existe !
Après cette joyeuse partie les motards vont en moins de deux éparpiller le crottin et râper le terrain. Cette belle journée va rapporter un peu d'argent ce qui permettra à l'USC d'attaquer avec sérénité sa deuxième saison (1961/1962).