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MARAIS POITEVIN : une conche

Publié le 30/12/2020 à 22:16 par histoirecoulon Tags : coulon
MARAIS POITEVIN : une conche

CENTRE SOCIAL ET CULTUREL DU MARAIS
Place de la Coutume à Coulon - Tél : 05 49 35 99 90 

"Atelier Histoire et Patrimoine"qui se réunit le 3e mardi de chaque mois avec des historiens locaux. Si vous intéressés, c'est avec plaisir que nous vous accueillerons.


Nouveau site Internet : https://histoirecoulon.jimdofree.com/

 


pour  les FICHIERS AVEC IMAGES INDIVIDUELLES, faire un double-clic droit pour agrandir la page.

Nos historiens locaux qui ont permis d'alimenter ce BLOG :

Messieurs Jacky CARRIO, Jean-Louis GIBAULT et Madame Maryse COURSAUD auteurs de livres parus sur COULON et Michel TOUSSAINT pour SANSAIS/LA GARETTE.

 

Si vous "aimez", cliquer sur "j'aime", çà nous fera plaisir et nous motivera pour continuer................et laissez-nous un petit mot.....

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écoutez la chanson : LA VENISE VERTE

1800 - LA BATELLERIE EN SEVRE

Publié le 16/03/2020 à 17:42 par histoirecoulon

LA BATELLERIE EN SEVRE AUTREFOIS

                                                                       LES BACS ET LA COUTUME

 

Jusqu’en 1800, les bacs sont toujours exploités au nom de la Veuve et des enfants DE MONTBRUN, en 1800, ceux-ci cèdent à Pierre SOULISSE, Maire de COULON et de la Maison-auberge de la Coutume, pour la somme de 300 livres, les bacs et bateaux du passage, lesquels en 1809, seront revendus à l’administration pour la somme de 508 Francs. Dorénavant les passage sont adjugés au plus offrant.

Pour le bac de la repentie, bail de 1823 à 1831 adjudication à Mr CHASSERIAU, moyennant le prix annuel de 15 Frs.

Pour les bacs du passage de Coulon à la Garette, et à la Repentie, pour la même période adjudication à Jean GOIMINE, prix annuel 420 Francs.

Le plus grand des bacs pour le passage de la Garette, la charge est de 70 individus compris 3 mariniers, ou à 15 chevaux, mulets, etc….et leurs conducteurs, plus un bateau dont la charge est de vingt cinq individus y compris le passeur, et un batelet dont la charge est de cinq individus compris le passeur, la déserte par les bacs, cessent le 6 Septembre 1850, après l’ouverture des ponts. Le dernier adjudicataire fut Mr GRASSET, pour les deux passages, lequel tenait l’hôtel des Deux-Sèvres à la Repentie.

Voici sur plusieurs années, le nombre de bateaux qui ont passé en payant les droits de navigation, à l’Octroi de Coulon.

Année

Bateaux

1825

1255

1826

1822

1827

1221

1828

  908

Total des droits perçus :   3611 Frs 98 cent.

 

 

N’ayant plus de local pour le préposé à l’octroi l’administration fait établir un devis pour la construction d’un bâtiment, ce devis est daté du 5 janvier 1814 dans le plan, (S 399 25CH. DEP. D.S.) on remarque la jonction au niveau de l’actuelle passerelle, de la sèvre venant du bourg, (laquelle avait été en partie comblée en 1808, après le creusement du nouveau canal) AVEC LA S7VRE SE DIRIGEANT VERS LA Repentie et Maurepas depuis 1808.

1867

Par décision ministérielle du 29 avril 1867, des travaux d’amélioration du port sont envisagés, pour l’administration le port comprenait le halage de la coutume à Maurepas. Ces travaux commencés en 1869, concernent : la construction des perrés, et des cales abreuvoirs, de deux lavoirs, plus rive gauche, des cales et le petit pont sur la vieille Sèvres (grâce à une souscription des riverains) car il était prévu  qu’une passerelle. Des batardeaux seront posés, la navigation est détournée par le bras de Sevreau et la Garette ; un dépôt provisoire des marchandises établit à l’Autremont.

Dès 1850, le déclin s’amorce des entreprises font faillites en 1855, au port de Niort, vente aux enchères de 9 babeaux :

  • Le Charles Dix, jaugeant 25 tonneaux avec son mât, deux voiles, etc….

Le Bureau d’octroi de navigation de Coulon est supprimé. A partir de 1886, le marché aux porcs place de la péchoire se déplace à la Coutume.

1895

En Novembre 1895, est mise en vente la maison-auberge de la Coutume, appartenant à Mr ALFRED de la ROCHEBROCHARD, ainsi, 300 après l’achat par Pierre PELLOT (3), cette maison était toujours dans la même famille. Sous peu un commerce de vin remplacera l’auberge.

Le 16 Juin 1917, les écluses livrent passage à six bateaux, donc la « CLEMENCE-HORTENSE », acquise d’occasion par Mr Gustave BOUCHER de Niort, pilotée par Mr PILLOT de Coulon….événement qui ne s’était pas produits depuis plus de cinquante ans. Maintenant, seules les deux maisons de la Coutume et de l’écu témoignent de ce passé, où durant des siècles, Coulon fut un lieu d’échanges entre trois provinces.

Désormais, voituriers d’eau, bateliers, mariniers, passeurs, hâleurs attelés à la « cordelle », font partis de la légende de la Sèvre.

 

                                                                       J.L. GIBAUD

 

  • Loge construite en roseaux
  • Son petit-fils, Louis-Hercule Grelet ? M2DECIN ? FUT Maire de 1849 à 1865
  • A côté de l’Autremont unlieu appelé le Pré à Pellot, par extension est devenu le village de Préplot.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    

 

 

 

 

1377 LE PORT DE LA COUTUME

Publié le 16/03/2020 à 17:40 par histoirecoulon

LE PORT DE LA COUTUME

La place et le port de la Coutume la situation de Coulon sur la Sèvre, entre l’Aunis le Poitou et la Saintonge en fit très tôt un lieu propice au commerce.

En 1377, Jean de Berry, comte du Poitou accorde le péage à tous les ports de la Sèvre, « les port de Sepvreau, de la Tiffardière, de Collons, d’Aziré….et des autres avres et ports tant de Révérent père, en Dieu, notre cher et bien aimé l’évesque de Maillezay.

Cette taxe s’appelait « Coutume de Sèvre ».

1395 Un fait divers de, mentionne le port de Coulon,

« charles, par la grâce de Dieu, Roy de France, savoir, faisons à tous présents et à venir, nous avons reçu l’humble supplication….de Giret CARDINEAU laboureur de bras de l’âge de XXVIII ou environ, chargé de femme, demeurant à Saint Liguaire, contenant que comme le jour de Quasimodo après pasques l’an Mil CCC IIII XX XV, ainsi que le dit suppléant et Perot CLAVEAU menaient en un vaisel par la rivière de Saivre certaines quantité de vins qu’ils avaient empris de mener du gué MENEVAUT à MARENT, pous maistre Guillaume BERART ….

Se feussent ce jour arrestez au port de Coulons pour oïr, messe et paier le passage et coustume qu’ilz devaient pour le dit, au Seigneur du lieu ; et après qu’ilz eurent ce fait disné et pris leur reflection…vint à eutz Lorent BERNARD et leur dist et pria qu’il allast avec eutz au dis vaissel au dit lieu MARENT et qu’il y avait à besogner à Huguet PIRONNEAU charpentier, et qu’il leur aiderait à bien gouverner leur dit vaissel…. »

Une demie lieur plus loin, Huguet tomba à l’eau et se noya (Arch. Hist du poitou T.24).

 

1494 - Coulon était divisé en quatre fiefs, LALEU, PAYRE, VERRUYE et du MARAIS, les seigneurs de ces fiefs et le seigneur de Benet, se partageaient certains revenus du port, la gestion de celui-ci était confiée à un fermier. Vers le milieu du XVème, Pierre PELLOT, issu de Marais, gère le port, nous le trouvons cité en 1494, dans une lettre de rémission accordée à Gilet BROCEAU trente cinq ans… et à Gehan LAISNE vingt deux ans, tous deux de la paroisse d’AUNAY.

« le Jeudi 12 Mars, les suppléants chargèrent au port de Coulon du sel appartenant à Pierre PELOT, marchand au dit Coulon, le mené à CHATELLERAULT chez Bernardin TURQUANT….ils rencontraient Jehan TAILLE et Bertrand RACAULT, se disant francs archers, qui, devant eux, demandèrent à Gilles NEVERION, valet du marchand du grenier à sel de LOUDUN où ils allaient…. »

 

MAI 1494

Rémission accordée à Guillaume PILET et François PENOT, pauvres marchands et transporteurs de sel mis en cause à l’occasion  de la mort d’un nommé Jehan TAILLE….ils ont notamment fait mener plusieurs fois du port de Coulon sur la saivre…., plusieurs charges de sel au grenier à sel de Loudun et ailleurs au pays d’Anjou…. « et autres villes et Lieux de nostre royaume non gabelez et icelly, sel passé par le dit païs gabelé, contre nos ordonnances » (Arc hist du Poitou T.56)

Dans ses extraits, on constate que du sel partait du port, et ce malgré les ornnances du Roi Louis XI, du 8 février 1475, demandant au Sénéchal du poitou de fermer les petits greniers à sel, de Coulon, Sevreau et autres, sortant en fraude du port, ces charges empruntaient le chemin des sauniers, connu à Coulon sous le nom de chemin sauneret.

EN 1505

En 1505, Louis XII octroye la « Coutume de Sèvre » à toujours.

1583

Les Pellot, quatre membres, achètent petit à petit les Fiefs, deviennent seigneurs, Pierre PELLOT, quatrième du nom devint en 1583 seigneur de Coulon, à part entière ; Au cours du 18ème, le seigneur de Coulon, Joseph BERTHELIN de MONTBRUN, prétendait être en droit de percevoir un droit de péage sur la grande coutume pour les marchandises montant ou descendant la Sèvre et pour celles passant de Coulon à la Garette (petite Coutume) et à Magné (au Port de la Repentie).

1753

L’arrest du Roi, rendu le 28 Juin 1753, maintient le Seigneur de MONTBRUN dans le péage pour les marchandises qui passent devant le port de Coulon, mais fait défense de percevoir des droits pour celles venant de la Garette et de Magné, néanmoins, il conserve les droits pour le passage des bacs et bateaux de COULON à la Garette et à Magné. Un arrest du 28 août 1754, confirme le précédent.

Le 10 Janvier 1782, débute un procès qui oppose jean Gabriel BERTHELIN de MONTBRUN à Pierre GRELET, aubergiste, pour en comprendre le déroulement un plan de la place de la coutume, cote 1 espt3 107 arch.dep.D.S.

Le 3 Mars 1774, Pierre GRELET, aubergiste achète une maison (N°12) qu’il occupait déjà à titre de loyer, en 1776, il demande au seigneur de lui céder une partie de la place (N°10 entouré de pointillé), refus de Mr de MONTBRUN, poursuivant son action, GRELET fait ouvrir et recreuser un canal de douze pieds de large (N°5) de la rivière jusqu’à l’entrée de la maison (N°12), prétendant que cet espace lui appartenait étant autrefois l’ancien port des huitres, en même temps accole à ce canal, du côté de la place un fumerioux.

Enfin, il construit, devant sa maison un escalier en pierre (N°9) ; à la suite, il fait élever un hangard appelé ballet (N°13) au dessus de la rue qui sépare sa maison d’avec la grange (N°15), en plus au dessus du hangar, il fait construire un appartement, et pour y monter il a passé sous l’arcade une échelle dormante, ce hangar est destiné, selon Pierre GRELET, à mettre à couvert les paniers et manequins des voyageurs qui descendent chez lui ; par conséquent nouvel obstacle sur la voie publique ; GRELET n’ayant voulu remettre les lieux dans leur ancien état, Mr de MONTBRUN fut forcé de le traduire en justice.

L’affaire fut portée devant le juge châtelain de Benet, dont dépendait Coulon.

L’issue fut que GRELET dût combler le fossé, le hangar ne fut pas démoli, car il existe toujours. Mis à part le procès, ce plan nous donne l’état de la place en 1782.

Au levant (N°2), la grande maison de la Coutume, occupée par Jean ROY, qui furent à Jacob FILLON et RETAILLERES (Jean TRISTANT seigneur des RETAILLERES est décédé en 1705) ; au nord, sur la petite place, maison dite de l’écu, ancienne auberge, « où pendait autrefois une enseigne portant un écu en peinture ». (A.D.D.D.S. 3E 0066). Côté Sèvre, l’écu sculpté au-dessus de la porte d’entrée, qui rappelle l’union de Briand BOUTON et de Françoise BECHET, dont le mariage eut lieu le 10 août 1484, et porte en premier parti les roses des BOUTON et a en 2ème partie le Lion des BECHET.

L’immeuble fait partie du fief de payré, et est acheté en 1558, par Jean PELLOT, deuxième du nom ; en suivant, au N° 4, est situé l’arrivage des bacs ; au N° 5, l’ancien emplacement du port dit port des huitres ou des moules ; au N°6 maison occupée par PEIGNON, charpentier en bateaux, avec jardin et loge (1), au N° 7 grange à François TEXIER ; au N° 11, maison à TEXIER, lequel tenait une auberge ; au N°12, la maison-auberge de GRELET, dite du « Cheval Blanc », au N°16, la maison d’habitation de GRELET.

Au centre, la maison achetée par Pierre PELLOT, qui, d’après les pièces du chartier de Mr de MONTBRUN, produites au procès, est citée dans l’aveu du 12 Juin 1583, de Pierre PELLOT au sieur de BENET, ART-183

« item serait dû 15 deniers de cens pour un hébergement, et vergiers et port ensemble, qui furent colas MASSE. Et à présent ma maison de la coutume et qu’ai acquis de feu René DABILLON… »

D’après cet article, la place était avant cette date, en partie en verger, le port étant à l’ouest, après il faut déplacé face à la maison.

Dans l’aveu de 1709, rendu par suzanne de Saint Gelais, Vve de Claude de BELLEVILLE, il est dit :

 « item je tiens à mon domaine la maison avec la place ou le port ou l’on reçoit à présent les droits de Coutume, qui fut à Pierre PELLOT, tenant d’un port à la rivière de Saivre… »

Donc, cette maison serait devenue la maison du péage et l’auberge, dite de la coutume, (ouverte de jour comme de nuit).

La place avait souvent besoin de réparations :

« je soussigné et reconnais avoir reçus de Monsieur Saint Jean de GOIMINE, la somme de 12 Livres pour avoir cassé les pierres de la coutume de dessus le port dont je le tiens quitte sans préjudice, fait le 27 décembre 1784 ».Louis GELOT

« Je soussigné, déclare avoir employé pour Monsieur de MONTBRUN, quatre cent trente quatre pieds de soliveaux pour mettre des pieux à sa place de la Coutume de Coulon, le long de la rivière plus pour quarante cinq livres de planches et pour sept livres de cloux à contenir l’éboulement des terres de la ditte place de la rivière et revenant les dit matériaux à cent soixante et onze livres, laquelle somme jointe avec celle de quarante livres pour mon travail forme en tout deux cent onze livres dont quitte le vingt cinq février 1790. » Jean SOULLICE Charpentier à Coulon

Les paroisses limitrophe se plaignaient que l’accès du port était difficile, ainsi, Saint Rémy, par son curé, Mr BAUDIN le 1er Août 1788.

« Le port de Coulon est un entrepot considéable de toutes espèces de marchandises venant de MARANS et surtout pour tous les bois tant de construction que de charpente, terrains, cercles, bûches et fagots venant de la forêt de Secondigny et des bois de toute la gâtine, c’est un chemin très mauvais et presque impraticable les deux tiers de l’année et malgré cela très fréquenté. C’est aussi par ce port que passe tous les blés de cette partie. Par cette raison on aurait intérêt de tenir tous les chemins qui conduisent à nos ports en dans un bon état ».

Dans les cahiers de doléances de 1789, on relève pour Coulon :

« Notre supplique est d’autant mieux fondée que Coulon, à l’instar des entrepots, semble être celui de Saintonge, l’Aunis et le Poitou, reçoit de ces trois provinces une partie des denrées qu’elles se communiquent qui toutes sont importées et exportées par voiture et gros attelages ; les bois de construction pour ROCHEFORT, ceux de charpente et ceux pour grands et petits bateaux, vaisseaux vinaires qui descendent de la Gâtine, les grains des paroisses adjacentes les vins, les eaux de vie, les pelletteries, etc. qui remontent le Poitou. Ce concours perpétuel dégrade notre bourg et toutes les avenues à une distance fort éloignée au point que tout est impraticable. De là, une langueur extrême dans le commerce, pendant les cinq et six mois de l’année. Les uns ne portent, ne trînent que demi charge….. « et la paroisse de FAYE SUR ARDIN » Que leur bourg est le passage de toutes les voitures qui transportent les bois de construction pour la marine du Roi aux ports de Niort et Coulon ; que les dites voitures, ont entièrement perdu et brisé les chemins du dit bourg à tel point qu’il est presque impossible d’aller administrer les sacrements ».

Quant aux bateliers du port de NIORT

« demande que la défence soit faite à différents propriétaires de la paroisse de Coulon de ne plus à l’avenir faire n’établir aucunes constructions ni aucun édifices sur le bord de la rivière…, non plus d’y planter différents pieux en différents endroits ce qui forme des batardeaux au point que deux bateaux ne peuvent plus passer de front… »

En 1790, des changements importants se produisent Pierre GRELET (2) est élu Maire de Coulon. Le 25 Novembre 1790 l’assemblée municipale nouvellement formée, se réunie en présence de Pierre GRELET, Maire, Pierre CHARLU, procureur de Commune, Gabriel JAMOIS, greffier, et autres membres.

Dans son réquisitoire le procureur prend acte du refus du district de Niort, concernant une délibération, demandant l’annexion de la place de la Coutume par la Commune, et reconnaît la propriété de Mr de MONTBRUN sur la place, mais poursuit

« la place de la Coutume dont veut s’emparer aujourd’hui le sieur MONTBRUN a de tout temps été publique les embarquements et débarquements y ont toujours été libres, ces une possession de plus de 200 ans qui m’incitent en faveur des habitants de Coulon, contre ces dénombrements vagues qui sont les seuls titres du sieur de MONTBRUN ».

Le 6 Décembre 1790, en réponse à la municipalité de Mr de MONTBRUN, dans un long mémoire, rappel entre autres, l’acte d’acquêt de Pierre PELLOT, mentionné dans l’aveu de 1583, d’un hébergement port et jardin acquis de René DABILLON ; « le sieur GRELET est le seul qui n’ait point de port et qui seul aurait intérêt de se former un magasin ou dépôt pour son commerce sur le petit emplacement de la Coutume, voilà donc à quoi se réduirait sous peu son insidieux prétexte du bien public… »

Provisoirement on reste là, lorsque le 29 Mars 1792, décède Pierre GRELET, Maire de cette paroisse.

1792

Le nouveau Maire, Gabriel JAMOIS, dans une délibération du 26 Messidor an 2 (14 JUILLET 1792), somme Mr de MONTBRUN :

 « en conséquence que le Conseil Général arrête que MONTBRUN ou ses agents feront tenir dans le délay de deux décades de nettoyer la place publique de la Coutume qu’ils ont encombré de bois mairaux et autres marchandises, et ce pour deux décades au plus tard, comme aujourd’hui nous enjoignant à la citoyenne Vve GRELLET de faire enlever son fumier dans le même delay, lequel est déposé sur la même place publique, qu’en outre l’agent national doit tenir d’intermédiaire…. »

Et ont signé au registre, Jamois, Maire GUERIT, agent national etc…

Monsieur Jean Gabriel MONTBRUN décède à AIFFRES le 3 frutidor an 2 (20 AOUT 1794) ; la maison tombe dans l’indivision, avec Mme Anne BRUCHARD, sa veuve, Madame de SAINTE-HERMINE et Mme de LA ROCHEBROCHARD, ses filles, issues du 1er mariage.

1802

Les droits de Coutume sont supprimés. Le 30 floréal an 10 (20 mai 1802), est créé un droit de navigation, et un décret du 22 messidor an 12 (10 Juillet 1804), fixe les droits à percevoir pour les passages par bacs, Coulon aura un bureau d’octroi de navigation.

1877 françois Mussat neveu capitaine Chasserieau

Publié le 16/03/2020 à 17:38 par histoirecoulon

François Mussat – ECRIVAIN

Francois Mussat est né à Coulon le 25 Novembre 1811. Il était le neveu du capitaine d’Empire Jacques Chasseriau. Bon élève, en 1829, il obtint à Niort le premier prix de thème latin et grec (je ne saurais dire le nom du collège niortais de cette époque). Le Capitaine Chasserieau, célibataire, s’intéressa à son jeune neveu et lui paya ses études. Par la suite, François devint professeur de philosophie à Tours. C’est dans cette ville qu’il écrivit et fit éditer chez « Manne » la plupart de ses œuvres, aux environs de 1877 ;

Ses ouvrages connus sont les suivants :

Le Père Mathusalem, la fortune du pauvre, le père tranquille, un mois de vacances au Pyrénées, le fils d’un paysan.

Ces ouvrages sont introuvables dans le commerce. C’est dommage ! beaucoup de Coulonnais se feraient un plaisir de les lire. François Mussat n’a jamais eu la notoriété des grands auteurs du 19ème, mais dans ses écrits, il est souvent question de son Coulon natal et de la vie des habitants du marais, dans cette première moitié du 19ème siècle.

Voilà un premier extrait tiré du livre « Le Père Mathusalem ».

C’est la description des gens qui se retrouvaient au pèlerinage de Sainte-Macrine, à Magné le 6 juillet de chaque année. En ce début du 19èle siècle, ce pèlerinage se doublait d’une grande ballade, où la jeunesse des environs se retrouvait, ce qui frappe tout d’abord un étranger dans le spectacle que nous avons sous les yeux, c’est la variété des costumes. Les femmes se font surtout remarquer par leur coiffure. Voici le bonnet monumental des ouvrières de la ville, cet autre qui a des dimensions plus modestes, mais qui est orné de dentelles d’un grand prix est celui des riches Saintongeoises. Voilà la simple coiffe en « organdi » des bords de la Sèvre et du bocage : elle ne manque pas de grâce, lorsqu’elle est bien posée sur des bandeaux de cheveux lissés qui en font ressortir la blancheur….

Dans le reste de la toilette, ce qu’il y a de plus caractéristique, c’est la « pièce » bordées de rubans d’une couleur très voyante qui couvre la poitrine, et « l’esclavage » chaine d’or ou d’argent, à laquelle sont attachés un cœur et une croix de même métal. Plusieurs, mais non des plus huppées, ont une autre chaine suspendue à la ceinture et terminée par une paire de ciseaux.

Quand aux hommes, les citadins et les villageois se reconnaissent au premier coup d’œil. Les premiers ont le costume banal à la mode du jour : chapeau à haute forme, habit ou redingote, rien de pittoresque !

Les seconds portent généralement des chapeaux de feutre noir à larges bords, ornés d’une chenille retenue autour, par une boucle en acier. Des vestes et des pantalons en étoffe plus ou moins fine du pays, appelée « tiretaine » ; leur chemise est fermée sur la poitrine et aux poignets par une épingle et des boutons en argent.

On reconnait aussi, à leur physionomie un peu sauvage, leur barbe inculte, leur mise plus négligée, les « carabiniers » qui, naguère encore, habitaient dans les marais de la Sèvre Niortaise des cabanes de roseaux. Ils sont, dit-on, les descendants des anciens colliberts, race à peu près disparue, et dont les savants recherchent les débris, qu’ils se hâtent s’ils veulent en trouver des échantillons ; car on a récemment opéré le dessèchement de ces marais, et, sur ces terrains, jadis mouvants et souvent sous l’eau, dont la valeur a décuplé, s’élèvent çà et là, des maisons de pierre.

Les possesseurs enrichis, s’humanisent, bientôt, il ne restera plus dans la vallée de la Sèvre aucun vestige du passé, et cette race autrefois proscrite, mêlée désormais et confondue avec le reste de la population, n’offrira plus à l’observateur, aucun caractère distinctif.

Second extrait tiré du livre « le fils d’un paysan » :

« les années ou la crue de la Sèvre atteignait sa plus grande hauteur, étaient désastreuses pour ces pauvres gens. Telle fut l’année 1833, dans laquelle l’inondation dépassa toutes celles dont les anciens du pays avaient été témoins.

Elle arriva si subitement que les « cabaniers » qui en surveillaient ordinairement les progrès, n’avaient pris aucune précaution pour en conjurer les dangers….ils poussaient des cris de terreur qui se confondaient avec le grondement des eaux, le craquement des arbres abattus par le courant,le beuglement des vaches dans les étables…

Des maisons de roseaux ne pouvaient pas résister à la violence des eaux qui roulaient avec le bruit des marées montantes, en charriant des arbres déracinés, des bois de chauffage, des planches, des animaux noyés et des débris de toutes sortes….. »

Ne serait-il pas intéressant de faire rééditer ces livres qui nous font connaître la vie des gens du marais d’autrefois.

Louis Breillat

Coulon info N° 10 – Février 2001

acte notarié Pierre Pellot

Publié le 16/03/2020 à 17:35 par histoirecoulon

pN Hubert     aveu Pierre Pellot  à Louise de la Béraudière*

le 10 novembre 1565

 

Sachant tous que je, Pierre Pellot, marchand demeurant à Marans, détien et avoue tenir tant pour moy que pour mes hommes et sujets de vous haute et puissante dame Louise de la Béraudière veuve de feu haut et puissant seigneur messire Louis , baron d’Estissac, chevalier de l’ordre du roy, seigneur de Cahusac, Monclars, Mortelon, le Bois Pouveau, Coulonges les Réaulx, et de Benetz, en votre nom et comme mère et loyale administratrice de haut et puissant seigneur Charles d’Estissac escuyer seigneur desdits lieux fils dudit feu et doux  et de vous révérend père en Dieu messire Arnault d’Estissac, docteur en droit abbé de Selles et comme tuteur et curateur du dit haut et puissant seigneur Charles d’Estissac à cause de son chatel  et chatelenie de Benetz à foy et hommage liges au devoir de six livres pour tout devoir de mutation d’homme et de la tierce en mutation de seigneur, ma maison et seigneurie appelée des marayavec ses appartenances, appendances et dépendances qui fut à damoiselle Catherine de la Jaille dame de la Mothe et de douze et auparavant à Jean de Lozay écuyer seigneur des marais à cause de laquelle je participe et droits profits revenus et émoluments de ma seigneurie de Coullon de laquelle je suis seigneur comme deux fours à ban justice et juridiction haute, moyenne et basse, pescheries, défenses d’eau, passages, coutumes et autres en dépendances lesquelles ne sont narrées ni comprises pour trois hommages par moi, deux à mon dit seigneur de Bennetz des terres et seigneuries et Pairé Verruges et de Louis de Maillé , toutes les dites seigneuries aujourd’huy miennes et faisant la seigneurie de Coulon et dont de présent je suis seigneur et consiste ma ditte maison et seigneurie appelée des marais et sont dus d’appartenance, appendance et dépendance d’icelle outre le droit dessus désignez et lieux recevant héritages et choret qui s’ensuivent. 

 

Premièrement est mon hôtel et maison avec ses appartenances de granges,  jardins, cours, courtillage et autres assis au lieu de Coullon tenant d’un bois au grand chemin comme l’on va du port de Coullon  à Bennetz  d’autre un jardin des héritiers de feu André Dabillon  d’une pallice ou haye entredeux d’un costé à la douhe du dit Coullon et d’autre au chemin comme l’on va du prieuré de Coullon au four à ban dudit lieu, plus une ;;; de terre contenant quatre journaux et demi et le texte en un demi-joureau de pré assis à la Talboterie. Tenant d’une part au pré des héritiers de feu Guillaume Dabillon le court d’eau du moulin entre deux, d’autre à la courette poissonnerie d’un bout à la Seyvre.

S’ensuive par dits droits et devoir de coutume comme à ma ditte seigneurie que je prens et lève sur toutes et chacune des marchandises montant ou descendant ou traversant du port de Coullon à La Garette et de La Garette à Coullon ou de leurs passantes et repassantes par les droits et juridictions de ma ditte seigneurie  de Coullon tant par eau que par terre . Premièrement pour chacun muid de sel dix deniers obolle de item pour chacun tonneau de vin deux deniers.

3 item pour chacune charge ou rondelle de hareng deux deniers

4 item pour le cent de merluds ou gabages deux deniers

5 item pour pippe ou sonne de vin deux deniers

6 item pour chacun quintal de rouzille ou gemme deux deniers

7 item pour chacune charge de sanfer ou tailles deux deniers

8 item pour chacun fardel de drap sans écarlatte et s’il y a de l’écarlatte j’en prendrai une aulne, et sans écarlatte huit deniers

9 item pour chaque coitte de plume et pour chaque cornet d’icelle quatre deniers

10 item pour cornière de cuisine deux deniers

11 item pour œuvre de tapisserie de serge mauve, pour chacune pièce deux deniers

12 item pour chacun fardeau de mercerie ou il y a ouvrage de soye trois sols, et sans ouvrage de soye huit deniers

13 item pour chacune charge de feronnerie comme trepieds, grilles, landiers ou autres ouvrages  deux deniers

14 item pour chacune pièce percée quatre deniers

15 item pour chacune charge d’adotz six deniers

16 item pour chacune charge de poisson vert ou sec deux deniers

17 item pour rondelle de harans sort six deniers

18 item pour chacune  peau vert ou sèche obole

19 item pour chacune douzaine de peaux de mouttons deux deniers

20 item pour chacun fardeau de laine cordée ou à corder, nette ou à nettoyer huit deniers

21 item pour chacun paquet des  dittes laines quatre deniers

22 item pour chacune tonne de poulailles vives deux deniers et s’il y a eux de morte la prendre et appliquer au profit des dittes seigneuries

23 item pour chacune tonne ou charge de lamproyes et ditte de seigneurie on appartient une

24 item pour chacune tonne ou charge d’aloze aux dits seigneurs en appartient une

25 item pour chacun cent de suif ou d’oing  quatre deniers

26 item pour chacune charge de cuir corroyé deux deniers

27 item pour chacune charge d’autre deux deniers

28 item pour chacune charette de sel quatre deniers

29 item pour chacune charge d’huile deux deniers

30 item pour chacune charge de millet ou de farine un denier

31 item pour chacune charge de moullues deux deniers

32 item pour chacun porcet mort ou vif deux deniers

33 item pour chaque brebis ou moutton obole,

34 item pour un drap gros ou douzé par pièce deux deniers

35 item pour cent doizilrouge trois oboles

36 item pour tous paquets ou seiches quatre deniers

37 item pour chacun vaissell chargé de blé un denier

38 item pour chacune charge de tartre passant ou repassant huit deniers

39 item pour chacune pipe ou rondelle de cire ou miel deux deniers

40 item pour chacune charge d’une pièce de velours une aune

41 item pour chacune charge de pièce de satin une aune

42 item pour chacune beste embastée un denier

43 item pour chacune muie de sel un denier

44 item pour chacun millier d’anguilles deux deniers

45 item pour chacune charge de rost à faire chandelle obole

46 item pour chacune charge de beure quatre deniers

47 item pour chacun millier de fers dix deniers

48 item pour touttes œuvres de terre un chef d’œuvre pour chacune charge de cheval ou de batteau un chef d’œuvre

49 item pour charge de verre un chef d’œuvre

50 item toutes œuvres de poids quatre deniers pour cent

51 item pour chacun batteau chargé de merrains une darelle

52 item pour chacun batteau chargé de fagots ou buches me fais don un fagot et une buche

53item pour chacun pied de chaslis ou pied de tabouret un denier

54 item pour chacune charge de bots une paire

55 item pour chacune charge de palle me lesquelles huiz et chacune d’icelle je le dit Pellot tien confen et avoue tenir de mon dit seigneur à cause que dessus…

En foy approbation et témoignage desquelles dites choses j’ai signé ce présent aveu et denom…  et il a bon dans iceluy fait signer aux nottaires et tabellions soussignez jurez de la cour du scel étably aux contracts de Niort pour le Roy mestre sire et pour la Reine d’Ecosse douairière de France, fait audit Niort le dixième jour de novembre l’an mil cinq cent soixante cinq….

 

 

 

1799 une bagarre à Sainte-Macrine

Publié le 16/03/2020 à 17:34 par histoirecoulon

1799 - Une bagarre à Sainte-Macrine le 9 Messidor de l’an VII

Le pèlerinage de Sainte-Macrine à Magné est sans doute l’un des plus anciens de France. Il fut supprimé en 1793. Après la période révolutionnaire il reprit s’accompagnant d’une « ballade ».

Un écrivain, François Mussat, né à Coulon nous dit qu’il s’y rendait beaucoup de monde. Il parle de 20 OOO personnes. Cela fait beaucoup :

 « les riverains de la Sèvre, depuis Marans, en remontaient le cours dans des bateaux plats tellement chargés d’êtres vivants que les bords n’ont que quelques centimètres au dessus de l’eau. On est étonné qu’il n’arrive pas plus d’accidents, surtout que personne ne sait nager parmi ce peuple aquatique ».

Autour de la chapelle remplie de fidèles où se disent des messes, se sont installés des cabaretiers avec leurs barriques de vin de Saintonge, des boulangers, des rôtisseurs, des musiciens sur estrades qui jouent le même air du matin jusqu’au soir, pour faire danser la jeunesse.

Y avait-il un service d’ordre pour canaliser cette foule ? Oui. Des gendarmes étaient présents en uniforme, képi et sabre ! Or le 9 messidor de l’an VII, disons le 6 Juillet 1799, il avait fait chaud, en fin de journée, il y avait eu beaucoup de libations. Il y avait beaucoup de bruit, et il n’y avait qu’un seul gendarme au milieu de cette foule. L’histoire ne dit pas où étaient les autres gendarmes….

Olivier Loth, un historien coulonnais, à retrouvé aux archives un rapport de police dans lequel sont relatés, dans le détail, les faits qui vont suivre :

« A un moment, le gendarme voulut empêcher les danses et les jeux bruyants. Il fut pris à parti par un groupe de jeunes qui lui arrachèrent son sabre en lui donnant plusieurs coups sur la tête. Le gendarme tomba à terre, couvert de plaies ».

Les garnements, sans doute fortement éméchés, avaient, dit l’enquête, attaqué le gendarme avec dessein de tuer. Les jeunes furent accusés « d’homicide non consommé ». Les nommés Jean Reignier de Magné, Jean Janneau de Mauzé, Jacque Frouin et Pierre Bordet de Coulon furent arrêtés. Mais un cinquième larron avait échappé à la rafle par une fuite précipitée.

L’enquête démontra que le nommé Arnaud dit Mathé, surnommé « beau galant », de Coulon, serait pris au corps et conduit directement en la maison de justice du tribunal criminel du département des Deux-Sèvres, où celle des départements de la Charente-inférieure ou de la Vendée….

Mais pour le prendre au corps, il fallait d’abord le trouver. Après le coup de Sainte-Macrine, il s’était enfui dans les roselières, qui – nous dit l’historien – à quatre kilomètres en aval de Coulon, offraient alors une retraite sûre, aux insoumis, aux déserteurs, aux contumax. Il restera caché pendant quatre mois. Enfin le 7 Novembre 1799, le tribunal, faute de preuves, déclara Arnaud acquitté de l’accusation contre lui, portée. Sur quoi Arnaud dit Mathé surnommé « beau galant » réintégra tranquillement son domicile à Coulon….

Qu’on se rassure, arnaud par la suite, ne fut pas une mauvaise tête, il eut une vie sans histoire. Il a d’ailleurs des descendants qui ignorent sans doute tout de l’aventure de leur turbulent aïeul.

Louis Breillat

Coulon Info N°10 – Février 2001

1750 la vie d'un charpentier

Publié le 16/03/2020 à 17:33 par histoirecoulon

COULON AU 18e Siècle

LE CLIMAT « POSTE RESTANTE »

Le début du 3ème millénaire est marqué par une large interrogation sur le climat. Tempêtes, « accidents climatiques » sont, pour beaucoup, les révélateurs de telle ou telle interrogation personnelle ou collective.

Rappelons d’abord quelques faits incontestables pour évoquer un document inédit envoyé, il y a un peu plus de 200 ans, au seigneur de Coulon.

Le climat a toujours varié depuis l’origine de la planète. D’abord parfaitement invivable, l’atmosphère terrestre s’est peu à peu apaisée pour, avec les océans, l’oxygène, le carbone et les continents, donner les éléments nécessaires à la vie. Ces 5 derniers millions d’années ont vu plusieurs fois revenir les glaces ou les temps chauds. Il y a plus de 15 000 ans le froid était là et la Manche comme la baie de l’Aiguillon n’existaient pas.

Un climat de plus en plus froid

Plus près de nous, les historiens avec E.Leroy Ladurie ont démontré que le climat s’était fortement refroidi à la fin du XVIIème siècle au point de compromettre certaines récoltes de céréales et certaines vendanges. Les glaciers avaient alors avancé dans toutes les vallées des hautes montagnes et la disette avait frappé nos régions. Les préhistoriens avec Roger Joussaume et Lionel Visset nous rappellent aussi qu’il y a 7000 ans, alors que l’Ile de Ré n’existait pas encore, le débit des rivières était plus fort, d’autant que la mer était plus basse et la pente plus nette (1).

La découverte d’ossements sous la rampe d’accès actuelle des locaux administratifs du Parc Interrégional du Marais Poitevin a permis une datation extrêmement intéressante au carbone 14. Ces fragments de squelette des années 700 laissent supposer qu’une population déjà importante s’était  installées près des marais d’eau douce, après le retrait (ou le recul) des eaux marines de l’époque mérovingienne (2). Ce phénomène est attesté par les paléoenvironnementologues. De nouvelles ressources, au VIIIème siècle, nourrissent la population de la jeune paroisse de Coulon alors que le règne de Charlemagne s’annonce. Le renouveau politique de l’Aquitaine et de l’Empire d’Occident s’accompagne de nouvelles mises en valeur agricole en lisière forestière et sur le littoral en Poitou et en Saintonge Plus de richesse environnementale donne aussi plus de pouvoir Le relevé systématique des dates de vendanges permettrait, sur notre bodure de marais, comme l’avait fait l’équipe de E. Leroy Ladurie plus globalement, de mesurer pendant nos derniers siècles l’évolution du climat localement (3). C’est un long travail qu’il faudrait croiser avec d’autres renseignements sur les récoltes agricoles. Les indications que fournissent parfois les registres paroissiaux dans nos « Communes », ou les plaintes des habitants lors du paiement des impôts au roi, apportent d’autres éléments météorologiques (4).

Des inondations lourdes de conséquences

Le hasard parfois nous laisse découvrir d’autres traces La lettre non datée, du curé Garnier au seigneur de Coulon vers 1780, nous raconte, en direct, un moment de notre météorologie locale, lors d’un début d’été très pluvieux.

« Nos Marais sont sous l’eau et voici nos fourrages aventurés. Nous coupons à moitié perte, et qui sait quel tort cela fera pour nos regains. J’avais fait un marché d’or dans le louage d’un marais et, par accident, la marché est un marché de limon, de pourriture. Tels sont les hasards du pays. Je ne suis pas le plus malheureux mais assez pour sentir ce qui tourmente les autres… »(5).

Ces inondations sont attestées plusieurs fois dans la deuxième moitié du XVIII siècle. Avec la rigueur de l’hiver 1788/1789, elles ont entretenu la misère et préparé la Révolution française. Le courrier de Coulon précise d’ailleurs qu’en plus de la perte des fourrages (le pétrole de l’époque), l’ail et les échalotes sont échaudés, que les melons « languissent » et que les choux sont « dévorés par les chenilles »….

L’Homme, un cueilleur de fruits

Ce témoignage impromptu, en poste restante pour la mémoire collective, nous apprend à relativiser nos émotions météorologiques.

Comme le paysage qu’il est bien difficile d’apprécier objectivement, le « temps qu’il fait » se décrit avec toutes les nuances de ses intérêts et de ses peines. Un seigneur et un propriétaire du XVIIIème siècle abandonne les récoltes de ses terres aux faveurs du soleil et des eaux et somme toute au destin. A ses métayers et serviteurs de tirer le meilleur parti de toutes leurs contraintes. L’Homme n’était alors qu’un cueilleur des fruits du climat. Aujourd’hui, avec les conséquences de la révolution industrielle et de sa production massive de CO et de bien d’autres gaz, liquides et solides, l’Homme est devenu un acteur du climat à part entière. C’est pourquoi, paradoxalement le travail des équipes de chercheurs sur la mémoire de notre environnement est plus que jamais d’actualité. Encore faut-il ouvrir et lire les bons courriers !

D.BOURDU

Diplômé de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences

Sociales de Toulouse Le Mirail

 

Notes :

1 – lire à ce propos « Paysans du Golfe. Le néolithique dans le Marais Poitevin » publié en 1998 avec l’aide du Parc Interrégional du Marais Poitevin.

2- Datation carbone 14 par le laboratoire de l’université de Lyon I ; entre 700 et 760, faite à la demande de la Mairie de Coulon.

3- Emmanuel LEROY-LADURIE a publié de nombreux articles et ouvrages touchant à ce sujet. Voir l’histoire de la France Rurale publiée au Seuil.

4- l’Etat-Civil n’existe qu’avec la création des communes en 1790. Le Curé qui reçoit des taxes et impôts divers, en plus de ses propres revenus, a un rôle considérable : il enregistre les baptêmes, les mariages et les sépultures, joue un rôle d’aide sociale, de médiateur et même d’enseignant.

5- l’orthographe du document et la ponctuation ont été légèrement actualisées. Fonds Godet Esup 3 Vie économique Archives Départementales des Deux-Sèvres.

climat au 18e siècle

Publié le 16/03/2020 à 17:31 par histoirecoulon

COULON AU 18e Siècle

LE CLIMAT « POSTE RESTANTE »

Le début du 3ème millénaire est marqué par une large interrogation sur le climat. Tempêtes, « accidents climatiques » sont, pour beaucoup, les révélateurs de telle ou telle interrogation personnelle ou collective.

Rappelons d’abord quelques faits incontestables pour évoquer un document inédit envoyé, il y a un peu plus de 200 ans, au seigneur de Coulon.

Le climat a toujours varié depuis l’origine de la planète. D’abord parfaitement invivable, l’atmosphère terrestre s’est peu à peu apaisée pour, avec les océans, l’oxygène, le carbone et les continents, donner les éléments nécessaires à la vie. Ces 5 derniers millions d’années ont vu plusieurs fois revenir les glaces ou les temps chauds. Il y a plus de 15 000 ans le froid était là et la Manche comme la baie de l’Aiguillon n’existaient pas.

Un climat de plus en plus froid

Plus près de nous, les historiens avec E.Leroy Ladurie ont démontré que le climat s’était fortement refroidi à la fin du XVIIème siècle au point de compromettre certaines récoltes de céréales et certaines vendanges. Les glaciers avaient alors avancé dans toutes les vallées des hautes montagnes et la disette avait frappé nos régions. Les préhistoriens avec Roger Joussaume et Lionel Visset nous rappellent aussi qu’il y a 7000 ans, alors que l’Ile de Ré n’existait pas encore, le débit des rivières était plus fort, d’autant que la mer était plus basse et la pente plus nette (1).

La découverte d’ossements sous la rampe d’accès actuelle des locaux administratifs du Parc Interrégional du Marais Poitevin a permis une datation extrêmement intéressante au carbone 14. Ces fragments de squelette des années 700 laissent supposer qu’une population déjà importante s’était  installées près des marais d’eau douce, après le retrait (ou le recul) des eaux marines de l’époque mérovingienne (2). Ce phénomène est attesté par les paléoenvironnementologues. De nouvelles ressources, au VIIIème siècle, nourrissent la population de la jeune paroisse de Coulon alors que le règne de Charlemagne s’annonce. Le renouveau politique de l’Aquitaine et de l’Empire d’Occident s’accompagne de nouvelles mises en valeur agricole en lisière forestière et sur le littoral en Poitou et en Saintonge Plus de richesse environnementale donne aussi plus de pouvoir Le relevé systématique des dates de vendanges permettrait, sur notre bodure de marais, comme l’avait fait l’équipe de E. Leroy Ladurie plus globalement, de mesurer pendant nos derniers siècles l’évolution du climat localement (3). C’est un long travail qu’il faudrait croiser avec d’autres renseignements sur les récoltes agricoles. Les indications que fournissent parfois les registres paroissiaux dans nos « Communes », ou les plaintes des habitants lors du paiement des impôts au roi, apportent d’autres éléments météorologiques (4).

Des inondations lourdes de conséquences

Le hasard parfois nous laisse découvrir d’autres traces La lettre non datée, du curé Garnier au seigneur de Coulon vers 1780, nous raconte, en direct, un moment de notre météorologie locale, lors d’un début d’été très pluvieux.

« Nos Marais sont sous l’eau et voici nos fourrages aventurés. Nous coupons à moitié perte, et qui sait quel tort cela fera pour nos regains. J’avais fait un marché d’or dans le louage d’un marais et, par accident, la marché est un marché de limon, de pourriture. Tels sont les hasards du pays. Je ne suis pas le plus malheureux mais assez pour sentir ce qui tourmente les autres… »(5).

Ces inondations sont attestées plusieurs fois dans la deuxième moitié du XVIII siècle. Avec la rigueur de l’hiver 1788/1789, elles ont entretenu la misère et préparé la Révolution française. Le courrier de Coulon précise d’ailleurs qu’en plus de la perte des fourrages (le pétrole de l’époque), l’ail et les échalotes sont échaudés, que les melons « languissent » et que les choux sont « dévorés par les chenilles »….

L’Homme, un cueilleur de fruits

Ce témoignage impromptu, en poste restante pour la mémoire collective, nous apprend à relativiser nos émotions météorologiques.

Comme le paysage qu’il est bien difficile d’apprécier objectivement, le « temps qu’il fait » se décrit avec toutes les nuances de ses intérêts et de ses peines. Un seigneur et un propriétaire du XVIIIème siècle abandonne les récoltes de ses terres aux faveurs du soleil et des eaux et somme toute au destin. A ses métayers et serviteurs de tirer le meilleur parti de toutes leurs contraintes. L’Homme n’était alors qu’un cueilleur des fruits du climat. Aujourd’hui, avec les conséquences de la révolution industrielle et de sa production massive de CO et de bien d’autres gaz, liquides et solides, l’Homme est devenu un acteur du climat à part entière. C’est pourquoi, paradoxalement le travail des équipes de chercheurs sur la mémoire de notre environnement est plus que jamais d’actualité. Encore faut-il ouvrir et lire les bons courriers !

D.BOURDU

Diplômé de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences

Sociales de Toulouse Le Mirail

 

Notes :

1 – lire à ce propos « Paysans du Golfe. Le néolithique dans le Marais Poitevin » publié en 1998 avec l’aide du Parc Interrégional du Marais Poitevin.

2- Datation carbone 14 par le laboratoire de l’université de Lyon I ; entre 700 et 760, faite à la demande de la Mairie de Coulon.

3- Emmanuel LEROY-LADURIE a publié de nombreux articles et ouvrages touchant à ce sujet. Voir l’histoire de la France Rurale publiée au Seuil.

4- l’Etat-Civil n’existe qu’avec la création des communes en 1790. Le Curé qui reçoit des taxes et impôts divers, en plus de ses propres revenus, a un rôle considérable : il enregistre les baptêmes, les mariages et les sépultures, joue un rôle d’aide sociale, de médiateur et même d’enseignant.

5- l’orthographe du document et la ponctuation ont été légèrement actualisées. Fonds Godet Esup 3 Vie économique Archives Départementales des Deux-Sèvres.

Trémoussette

Publié le 16/03/2020 à 17:30 par histoirecoulon

1824 - GENS DE PAYS – Trémoussette la Sage-Femme

La cloche de Coulon sonne le demie de 5 heures. Rose pousse sa barque d’une main ferme contre le faible courant de la Sèvre. Son visage tendu ne ressent pas la fraîcheur de ce petit matin du mois d’août, après l’orage de la nuit, et son regard fixe déjà les premières maisons du bourg. A l’avant de la barque, une fillette aux joues trempées de larmes mordille nerveusement les cordons de sa coiffe. C’est cette petite qui, terrifiée de voir sa mère endurer depuis cette nuit les douleurs croissantes d’un accouchement difficile, a du courir seule jusqu’à la maison de Rose. C’est elle qui, se meurtrissant les pieds dans ses sabots trop grands, est venue secouer la clochette de la Conche Bergère. Jusqu’à ce que, le chien aboyant, Pierre Jubien se lève puis réveille sa femme. Jusqu’à ce que Rose, devinant tout aux cris de la fillette, saute dans sa barque et passe la rivière : car sa maison (qui deviendra bien plus tard la célèbre maison aux volets bleus) n’a pas d’accès par la route.

Mais déjà les bras vigoureux de Rose donnent un dernier coup de pelle, nouent la corde à un anneau du lavoir, ramassent le panier contenant son nécessaire et empoignent la fillette transie.

Déjà son pas rapide, auquel une légère boiterie de famille donne une ondulation froufroutante (est-ce pour cela que tout le monde l’appelle « Trémoussette » ? Non, c’est plutôt un héritage du surnom de son père), la conduit en passant devant la cure, jusqu’à la maison de la veuve du charron. Rose pousse la porte et aussitôt se met à l’œuvre. Bientôt un feu crépite dans la cheminée, la voisine court chercher du bois, car un vingt août il n’y en a guère d’avance ! et la petite marmite chante bientôt, rendant un peu de gaieté à la pièce où tous les visages sont muets, pensez « un quatrième qui ne descend pas » ! Mais la famille ne peut se permettre d’appeler le médecin, que l’on ne pourrait payer ! Aussi est-on allé plutôt vers la sage-femme.

Rose Ravard sait tout cela. Ses trente-quatre ans lui ont donné une expérience, un savoir qu’elle n’a pas retiré des seuls enseignements des professeurs de Niort : ayant débuté auprès de sa mère, cela fait ainsi vingt ans qu’elle aide aux accouchements ! c’est cette expérience familiale, et la notoriété sans défaut qu’elle a acqise qui lui ont permis d’être acceptée par le préfet des Deux-Sèvres, en 1824 (il y a 14 ans) comme externe à titre gratuit du Cours d’accouchement des Deux-Sèvres. Mais après six mois studieux à Niort, le cours avait été supprimé, privant Trémoussette du diplôme officiel dont elle aurait  tant besoin. Depuis quelques mois elle rêve de postuler à l’examen pour intégrer cette fois le Cours gratuit d’accouchement de la Rochelle. Mais il faudra des soutiens….

A présent la sage-femme a la situation en main. Cet accouchement par le siège est déjà bien avancé (dès son arrivée, Rose constatait déjà «grande paume » !) et, guidée, la jeune mère de famille a repris un peu de force et de confiance pour la fin du travail. Bientôt Trémoussette pourra se consacrer aux soins du nouveau-né, car c’est là que son art se tourne également avec une compétence reconnue. Et si la jeune mère est trop défaillante, Rose sait quelle nourrice appeler pour sauver l’enfant….

Cet après-midi, si elle avait eu le temps, Trémoussette aurait rendu visite au maire de Sansais, le fils Ayrault. Celui-ci, convaincu par son adjoint  J.Pellerin, a promis de rédiger un certificat attestant de la compétence et de la notoriété de la sage-femme. Ce soutient comme d’autres qu’elle s’est déjà vu délivrer, y compris de médecins de Niort ou exerçant à Coulon, sera bien utile lorsqu’il faudra convaincre les membres du cours de la Rochelle. Être reçue comme élève, c’est pouvoir espérer un diplôme – et, sans doute, pouvoir vivre mieux de son art, pour élever des quatre enfants en bas âge.

Les cris de l’enfant, bien vigoureux, ont résonné dans la petite maison. La fillette a retrouvé son sourire, et les soins prodigués par Trémoussette à la jeune accouchée ont fait merveille. La sage-femme demeurera la plus grande partie des journées qui suivront auprès d’eux. Elle changera l’enfant, aidera à le nourrir mais s’activera également à la lessive et au ménage. Seules quelques petites heures matin et soir seront consacrées à son propre foyer ; aussi profite-t-elle du répit présent pour retourner vers sa barque, qui la ramènera à la Conche Bergère.

Laissons rose, dite Trémoussette, retourner se reposer dans sa maison ou plutôt reprendre son rôle de mère de famille. Fière du devoir accompli, elle n’en demande pas plus ; fière d’avoir mis au monde des centaines d’enfants (elle-même en élevera sept) mais sans en retirer d’orgueil inutile, elle ne réclame aucune gloire. Mais si un jour, un de des arrière-arrière petit fils, rêvant devant de vieux papiers de famille, souhaitait faire revivre son souvenir…..ne saurait-elle nous émouvoir ?

Pascal Bloch – Coulon (témoignage)

Source : journal LA RIGOLEdu Centre Social et Culturel du marais (JUIN 2000)

CLIMAT AU 18ème

Publié le 16/03/2020 à 17:24 par histoirecoulon

COULON AU 18e Siècle

LE CLIMAT « POSTE RESTANTE »

Le début du 3ème millénaire est marqué par une large interrogation sur le climat. Tempêtes, « accidents climatiques » sont, pour beaucoup, les révélateurs de telle ou telle interrogation personnelle ou collective.

Rappelons d’abord quelques faits incontestables pour évoquer un document inédit envoyé, il y a un peu plus de 200 ans, au seigneur de Coulon.

Le climat a toujours varié depuis l’origine de la planète. D’abord parfaitement invivable, l’atmosphère terrestre s’est peu à peu apaisée pour, avec les océans, l’oxygène, le carbone et les continents, donner les éléments nécessaires à la vie. Ces 5 derniers millions d’années ont vu plusieurs fois revenir les glaces ou les temps chauds. Il y a plus de 15 000 ans le froid était là et la Manche comme la baie de l’Aiguillon n’existaient pas.

Un climat de plus en plus froid

Plus près de nous, les historiens avec E.Leroy Ladurie ont démontré que le climat s’était fortement refroidi à la fin du XVIIème siècle au point de compromettre certaines récoltes de céréales et certaines vendanges. Les glaciers avaient alors avancé dans toutes les vallées des hautes montagnes et la disette avait frappé nos régions. Les préhistoriens avec Roger Joussaume et Lionel Visset nous rappellent aussi qu’il y a 7000 ans, alors que l’Ile de Ré n’existait pas encore, le débit des rivières était plus fort, d’autant que la mer était plus basse et la pente plus nette (1).

La découverte d’ossements sous la rampe d’accès actuelle des locaux administratifs du Parc Interrégional du Marais Poitevin a permis une datation extrêmement intéressante au carbone 14. Ces fragments de squelette des années 700 laissent supposer qu’une population déjà importante s’était  installées près des marais d’eau douce, après le retrait (ou le recul) des eaux marines de l’époque mérovingienne (2). Ce phénomène est attesté par les paléoenvironnementologues. De nouvelles ressources, au VIIIème siècle, nourrissent la population de la jeune paroisse de Coulon alors que le règne de Charlemagne s’annonce. Le renouveau politique de l’Aquitaine et de l’Empire d’Occident s’accompagne de nouvelles mises en valeur agricole en lisière forestière et sur le littoral en Poitou et en Saintonge Plus de richesse environnementale donne aussi plus de pouvoir Le relevé systématique des dates de vendanges permettrait, sur notre bodure de marais, comme l’avait fait l’équipe de E. Leroy Ladurie plus globalement, de mesurer pendant nos derniers siècles l’évolution du climat localement (3). C’est un long travail qu’il faudrait croiser avec d’autres renseignements sur les récoltes agricoles. Les indications que fournissent parfois les registres paroissiaux dans nos « Communes », ou les plaintes des habitants lors du paiement des impôts au roi, apportent d’autres éléments météorologiques (4).

Des inondations lourdes de conséquences

Le hasard parfois nous laisse découvrir d’autres traces La lettre non datée, du curé Garnier au seigneur de Coulon vers 1780, nous raconte, en direct, un moment de notre météorologie locale, lors d’un début d’été très pluvieux.

« Nos Marais sont sous l’eau et voici nos fourrages aventurés. Nous coupons à moitié perte, et qui sait quel tort cela fera pour nos regains. J’avais fait un marché d’or dans le louage d’un marais et, par accident, la marché est un marché de limon, de pourriture. Tels sont les hasards du pays. Je ne suis pas le plus malheureux mais assez pour sentir ce qui tourmente les autres… »(5).

Ces inondations sont attestées plusieurs fois dans la deuxième moitié du XVIII siècle. Avec la rigueur de l’hiver 1788/1789, elles ont entretenu la misère et préparé la Révolution française. Le courrier de Coulon précise d’ailleurs qu’en plus de la perte des fourrages (le pétrole de l’époque), l’ail et les échalotes sont échaudés, que les melons « languissent » et que les choux sont « dévorés par les chenilles »….

L’Homme, un cueilleur de fruits

Ce témoignage impromptu, en poste restante pour la mémoire collective, nous apprend à relativiser nos émotions météorologiques.

Comme le paysage qu’il est bien difficile d’apprécier objectivement, le « temps qu’il fait » se décrit avec toutes les nuances de ses intérêts et de ses peines. Un seigneur et un propriétaire du XVIIIème siècle abandonne les récoltes de ses terres aux faveurs du soleil et des eaux et somme toute au destin. A ses métayers et serviteurs de tirer le meilleur parti de toutes leurs contraintes. L’Homme n’était alors qu’un cueilleur des fruits du climat. Aujourd’hui, avec les conséquences de la révolution industrielle et de sa production massive de CO et de bien d’autres gaz, liquides et solides, l’Homme est devenu un acteur du climat à part entière. C’est pourquoi, paradoxalement le travail des équipes de chercheurs sur la mémoire de notre environnement est plus que jamais d’actualité. Encore faut-il ouvrir et lire les bons courriers !

D.BOURDU

Diplômé de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences

Sociales de Toulouse Le Mirail

 

Notes :

1 – lire à ce propos « Paysans du Golfe. Le néolithique dans le Marais Poitevin » publié en 1998 avec l’aide du Parc Interrégional du Marais Poitevin.

2- Datation carbone 14 par le laboratoire de l’université de Lyon I ; entre 700 et 760, faite à la demande de la Mairie de Coulon.

3- Emmanuel LEROY-LADURIE a publié de nombreux articles et ouvrages touchant à ce sujet. Voir l’histoire de la France Rurale publiée au Seuil.

4- l’Etat-Civil n’existe qu’avec la création des communes en 1790. Le Curé qui reçoit des taxes et impôts divers, en plus de ses propres revenus, a un rôle considérable : il enregistre les baptêmes, les mariages et les sépultures, joue un rôle d’aide sociale, de médiateur et même d’enseignant.

5- l’orthographe du document et la ponctuation ont été légèrement actualisées. Fonds Godet Esup 3 Vie économique Archives Départementales des Deux-Sèvres.